Contexte
La Buxbaumie verte (Buxbaumia viridis) est une bryophyte acrocarpe saprolignicole dont la phase sporophytique est étroitement liée aux bois morts en décomposition au sein des forêts de montagne ([1], [2]). Protégée au niveau national et international, cette espèce est fortement liée aux forêts matures, gérées ou non. Les conditions réduites dans lesquelles elle peut se reproduire confèrent aux gestionnaires forestiers une forte responsabilité quant à sa conservation. Cependant, son écologie est encore insuffisamment connue pour établir des recommandations de gestion précises, notamment en termes de conduite de peuplement ou quantités de bois mort au sol à préserver [3].
Pour mieux comprendre ses niches écologiques, son degré de rareté, et les capacités de dispersion du sporophyte, l’ONF a mené une étude à l’échelle des principaux massifs montagneux de France. Des relevés de présence/absence de sporophytes de Buxbaumie ont été associés à la mesure de paramètres environnementaux (microclimat, altitude, exposition), forestiers (structure et composition du peuplement, caractéristiques du bois mort), et spatiaux.
Question de recherche : Comment la reproduction de Buxbaumie verte est-elle influencée par le peuplement forestier, en interaction avec les conditions environnementales ?
Objectifs
On s’attend à 1) une probabilité de présence de Buxbaumie plus forte en climat humide, dans des peuplements riches en bois morts au sol, irréguliers et fermés, 2) une présence plus élevée sur des supports résineux, de gros diamètres et à stade de décomposition avancée et 3) une distribution spatiale agrégée du fait d’une capacité de dispersion limitée.
Pour tester ces prédictions, le stagiaire disposera d’un jeu de données unique obtenu par les bryologues de l’ONF comprenant plus de 100 placettes et 3000 bois morts inventoriés. En fonction des premières analyses, du temps disponible et de la motivation de l’étudiant, une phase terrain complémentaire peut être envisagée (ex : test de transplantation de bois mort). Les résultats de cette étude visent à proposer des indicateurs utiles à la gestion forestière et à la conservation de l’espèce
Profil recherché : Master 2 en écologie, environnement, biodiversité avec un intérêt démontré pour l’écologie végétale terrestre et l’analyse de données sous R. Compétences minimales requises : bases solides en modélisation statistique (modélisation linéaire, modèles linéaires généralisés), analyse multivariée (ACP – AFC).
Modalités pratiques : Le stagiaire sera basé à Aix-en-Provence dans les locaux de l’ONF, rassemblant ingénieurs et techniciens forestiers et naturalistes, spécialistes des feux de forêt et personnel administratif. Déplacements ponctuels à prévoir sur le territoire national et télétravail autorisé. Le stagiaire sera encadré par Jordane Gavinet (ONF, docteure en écologie forestière, Aix), avec un co-encadrement par Christophe Chauliac (ONF, spécialiste en bryologie, Pau) et un appui statistique de Jean-Yves Barnagaud (EPHE – CEFE, Montpellier). Le stagiaire sera doté d’un ordinateur portable et pourra utiliser les véhicules de service de l’ONF.
Gratification : au tarif en vigueur au 1er janvier 2026
Contact : jordane.gavinet@onf.fr
Période : Janvier à Juin de préférence
[1] A. Guillet, V. Hugonnot, et F. Pépin, « The Habitat of the Neglected Independent Protonemal Stage of Buxbaumia viridis », Plants, vol. 10, no 1, p. 83, janv. 2021, doi: 10.3390/plants10010083.
[2] D. Spitale et P. Mair, « Predicting the distribution of a rare species of moss: The case of Buxbaumia viridis (Bryopsida, Buxbaumiaceae) », Plant Biosyst. – Int. J. Deal. Asp. Plant Biol., vol. 151, no 1, p. 9‑19, janv. 2017, doi: 10.1080/11263504.2015.1056858.
[3] M. Gosselin, Y. Dumas, S. Cadet, E. Cateau, Y. Paillet, et F. Gosselin, « Macroclimate modulates the positive dead-wood influence on bryophyte diversity in managed and unmanaged temperate lowland forests », J. Environ. Manage., vol. 367, p. 121840, sept. 2024, doi: 10.1016/j.jenvman.2024.121840.
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