Offre de stage Master 2 / césure : Analyse des drivers des conflits humains-élephants (Loxodonta africana) et exploration du lien avec connectivité écologique.
Contexte
Les conflits humains–faune sauvage représentent aujourd’hui un enjeu majeur pour la conservation de la biodiversité et le développement rural en Afrique australe et risquent d’augmenter dans un contexte de déreglement climatique. Ces interactions négatives, souvent liées aux éléphants (Loxodonta africana), résultent d’une combinaison complexe de facteurs écologiques, spatiaux et socio-économiques tels que : la disponibilité des ressources, les pratiques agricoles, la densité humaine, la structure du paysage dont notamment la connectivité entre aires protégées.
Dans de nombreuses zones communautaires, les éléphants circulent entre aires de conservation et territoires habités, générant des dégâts agricoles, des pertes économiques et une perception négative de la faune par les communautés locales. Comprendre quels facteurs déterminent la fréquence et l’intensité de ces conflits est essentiel pour concevoir des stratégies efficaces de coexistence Homme-Faune durable.
Le stage s’inscrit dans le cadre du programme Sustainable Wildlife Management (SWM), qui vise à soutenir les communautés rurales vivant dans des zones riches en biodiversité, de gérer collectivement la faune sauvage, d’améliorer la sécurité alimentaire en réduisant la dépendance à la viande de brousse, et de planifier l’aménagement du territoire en cohérence avec la législation et les autorités locales.
Au Zimbabwe, le projet est mis en œuvre dans la région communautaire de Binga, située à l’interface entre plusieurs grandes aires protégées. Cette région forme un paysage mosaïque où la faune circule librement, créant à la fois des opportunités de connectivité écologique et des zones de forte interaction homme–faune.
Le stage contribuera à la thèse de Colas Guillon, qui explore les liens entre connectivité écologique et conflits homme-faune, en cherchant à identifier les mécanismes spatiaux et environnementaux qui sous-tendent ces interactions.
Objectifs du stage
Le/la stagiaire participera à l’identification et à la modélisation des drivers spatiaux et écologiques des conflits humains–faune sauvage, en prenant l’éléphant africain comme espèce modèle.
La connectivité du paysage sera explorée comme une composante possible parmi d’autres facteurs explicatifs des dynamiques de conflit.
Les objectifs spécifiques incluront :
– Réaliser une revue bibliographique sur les déterminants écologiques et socio-spatiaux des conflits homme-faune (échelle du paysage, variables environnementales, pratiques humaines, connectivité) ainsi que les différents modèles utilisés.
– Analyser les données spatiales existantes sur les incidents de conflits (dégâts agricoles, observations communautaires) en lien avec des variables telles que la couverture du sol, la distance aux villages, la densité de cultures ou la connectivité entre habitats.
– Explorer différentes approches de modélisation spatiale (modèles linéaires généralisés, modèles de distribution, modèles de connectivité) afin d’identifier les variables les plus influentes.
– Produire des cartes de risques de conflits intégrant la connectivité écologique, la pression anthropique et les dynamiques d’usage du sol.
Intérêt scientifique et appliqué
Ce stage permettra de mieux comprendre les facteurs qui structurent les interactions homme–faune dans des paysages communautaires africains. En considérant la connectivité écologique comme une composante des drivers de conflits, il contribuera à une vision intégrée des relations entre humains et faune mobile à large échelle.
Les résultats alimenteront la thèse en cours sur connectivité et conflits et pourront appuyer la planification communautaire du projet SWM, en identifiant des zones prioritaires pour la prévention des conflits (zones tampons, corridors à surveiller, aménagements dissuasifs).
Profil recherché
Bac +4 (année de césure) ou Bac +5 en écologie, biologie, géographie ou biostatistiques.
Compétences en analyses spatiales et statistiques (R, QGIS, modélisation écologique).
Intérêt marqué pour la modélisation, les dynamiques socio-écologiques et la coexistence homme-faune.
Bonnes capacités de synthèse, de recherche bibliographique, rigueur scientifique et autonomie.
Connaissance de la faune africaine et des enjeux de conservation communautaire appréciée.
Encadrement et conditions
Encadrement : Colas Guillon (doctorant), Julie Betbeder (géographe) et Lilian Blanc (écologue) en collaboration avec l’équipe SWM.
Durée : 6 mois, début flexible entre février et avril 2026.
Lieu : CIRAD Baillarguet de Montpellier.
Le stage sera rémunéré selon la gratification horaire en vigueur à la date de signature de la convention.
Candidature:
Lettre de motivation + CV à envoyer par courriel à : colas.guillon@cirad.fr, julie.betbeder@cirad.fr
Date limite de candidature : 20/11/2025. Entretiens fin novembre / début décembre.
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