Contexte
Les étangs, qui constituent 30–50 % des eaux stagnantes mondiales, sont des habitats essentiels pour la biodiversité d’eau douce, en Europe ils soutiennent 70 % du pool d’espèces régional et concentrent davantage d’espèces rares et menacées que lacs et rivières. Malgré cela, ils restent largement négligés par les politiques et les programmes de surveillance, tout en faisant face aux mêmes menaces que les grands plans d’eau et à une forte vulnérabilité aux pressions anthropiques. Le manque de méthodes standardisées pour inventorier et gérer les données transnationales sur les étangs freine les efforts de conservation. Le projet BIODIVERSA+ TRANSPONDER (2024–2027) a pour objectif de résoudre ce déficit d’information. Dans le cadre de ce projet, des données sur la biodiversité ont été récoltées dans environ 150 étangs répartis dans 7 pays d’Europe dans le but de (i) développer et optimiser une méthode standardisée pour inventorier la biodiversité des étangs et (ii) élargir les indicateurs suivis afin d’intégrer la diversité fonctionnelle et génétique de taxons clés. Dans le cadre de ce projet qui rassemble 7 pays partenaires, HEPIA a notamment la charge de l’exploration de la dimension fonctionnelle de la diversité des plantes aquatiques.

Les traits fonctionnels sont des caractéristiques mesurables morphologiques ou phénologiques chez l’individu qui traduisent l’adaptation d’une espèce à son habitat et ses interactions environnementales. Les études fondées sur ces traits facilitent les comparaisons interrégionales et permettent des analyses à grande échelle malgré des compositions d’espèces différentes.
Les macrophytes jouant des rôles clés pour la structure et la dynamique des écosystèmes aquatiques, comprendre en profondeur leurs fonctions et leurs interactions avec les autres éléments du milieu est nécessaire pour concevoir des mesures de gestion efficaces. Les études récentes montrent que les traits fonctionnels servent à expliquer la structuration des communautés, leurs réponses aux gradients environnementaux, l’impact des activités humaines et du climat, à guider la restauration, à comprendre les invasions et les interactions biotiques. Ces approches ont généré une littérature croissante et des bases de données de traits disponibles pour les chercheurs.

Modalités
Sur la base des relevés de végétation aquatiques réalisées en 2024 dans approximativement 150 étangs répartis dans 7 pays, le travail de Master proposé ici consiste à réaliser les modèles de distribution des traits sur la base des valeurs spécifiques à chaque espèce macrophytes disponibles dans la littérature et dans des bases de données ciblées.

Il s’agira :
(i) De synthétiser les données biologiques (macrophytes et traits fonctionnels), hydrologiques (temporaires vs permanents), physico-chimiques (nutriments, conductivité…) et environnementaux (latitude, occupation du sol).
(ii) De dresser le portrait de la biodiversité taxonomique des étangs (diversité des espèces, index biologiques, composition des communautés) à différentes échelles spatiales,
(iii) De calculer les valeurs moyennes des traits à l’échelle de la communauté et les distributions des traits en combinant ces données avec l’abondance relative des espèces (échelle DAFOR).
(iv) D’explorer et d’analyser les relations entre la diversité fonctionnelle les gradients environnementaux et les facteurs anthropogéniques.
(v) D’explorer et d’analyser les niveaux de congruence entre les patterns de diversité taxonomique de diversité fonctionnelle.

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: aurelie.boissezon@hesge.ch

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