Contexte scientifique :
Les écrevisses figurent parmi les taxons les plus préoccupants en matière d’invasions biologiques en Europe. Introduites pour l’aquaculture ou via le commerce d’ornement, elles colonisent aujourd’hui de nombreux cours d’eau français, où elles exercent une forte pression sur les écosystèmes : compétition et prédation sur la faune locale, dégradation des habitats par bioturbation et transmission de pathogènes. Ces invasions, rapides et difficilement réversibles, renforcent la nécessité d’une détection précoce pour orienter la gestion.
L’ADN environnemental (ADNe) offre une alternative sensible et non invasive aux méthodes traditionnelles, permettant un suivi rapide, à large échelle et adapté aux programmes d’“early-monitoring”.
Dans ce contexte, la découverte en octobre 2024 de Procambarus zonangulus en Bourgogne constitue un enjeu majeur : déjà signalée aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, cette espèce n’avait jamais été confirmée en France. Or, aucun outil moléculaire basé sur l’ADNe n’existe à ce jour pour évaluer sa distribution et son potentiel d’expansion.
Objectifs du stage :
Le stage a pour objectif principal de développer et valider une méthodologie ADNe spécifique à Procambarus zonangulus afin de permettre son suivi. Les principales étapes seront :
1. Conception et validation d’amorces et d’une sonde spécifique à P. zonangulus à partir des séquences génétiques déjà obtenues (tests in silico, in vitro et in vivo),.
2. Application en conditions naturelles afin d’établir une première cartographie de la distribution de l’espèce en Bourgogne.
Ce projet permettra de mettre à disposition un outil opérationnel pour le suivi précoce d’une nouvelle espèce potentiellement envahissante et contribuera directement aux actions de gestion et de conservation des milieux aquatiques en France et en Europe.
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