Stage de M1 ou équivalent – premier semestre 2026
Niveau du stage : Stage de master 1 ou équivalent
Période du stage : Deux mois pendant le premier semestre 2026
Candidature : Dépôt des dossiers au fil de l’eau jusqu’au 15 décembre 2025
Laboratoire d’accueil : iEES Paris, Sorbonne Université, équipe Variabilité Phénotypique et Adaptation (VPA)
Responsables du stage
Nom : Jean-François LE GALLIARD ; www.lizardecology.org ; Email : galliard@biologie.ens.fr
Nom : Nicolas PROUST ; Email : nicolas.denizeproust@gmail.com
Résumé
Notre équipe de recherche étudie les traits fonctionnels d’espèces de reptiles et leur implication dans la vulnérabilité de ces organismes aux changements climatiques. Ces travaux impliquent notamment la caractérisation de la morphologie des écailles pour déterminer l’association aux pertes hydriques cutanées et totales chez les lézards en fonction de leur écologie (aridité) et de leur histoire phylogénétique. Nous recherchons pour le premier semestre 2026 un(e) étudiant(e) en master 1 ou équivalent pour étudier la morphologie des écailles chez des espèces de lézards Lacertidae dont les pertes hydriques cutanées ont été quantifiées. L’étudiant(e) fera une analyse de la variation interspécifique et des corrélations entre les pertes hydriques cutanées et la morphologie des écailles.
Problématique
Chez les ectothermes terrestres, la balance hydrique dépend de l’équilibre entre l’apport d’eau par l’alimentation et la consommation d’eau de pluie, d’eau stagnante ou d’humidité, la production d’eau métabolique d’une part et les pertes d’eau par la respiration ainsi que par évaporation cutanée, oculaire ou cloacale d’autre part (Le Galliard et al., 2021). La perte d’eau cutanée est un élément prépondérant dans la perte évaporative totale. Ainsi, les adaptations à l’aridité chez ces organismes devraient impliquer principalement des mécanismes de réduction des pertes cutanées (Chown et al., 2011; Cox and Cox, 2015; Mautz, 1982).
Des adaptations structurelles du tégument peuvent modifier les propriétés visuelles, les propriétés mécaniques et le rôle de barrière hydrique de la peau. Chez les reptiles, la résistance cutanée à la perte d’eau dépend de l’épaisseur de la peau, des lipides de la couche
cornée, et de la couverture de la surface par les écailles (Lillywhite, 2006). À ce jour, il existe peu d’études liant la diversité interspécifique de la forme et de la couleur des écailles avec les pertes hydriques et l’environnement climatique chez les reptiles. De fait, nous proposons ici d’analyser la morphologie des écailles chez plusieurs espèces de lézards Lacertidae pour lesquelles nous avons déjà mesuré les pertes hydriques cutanées et totales. Notre hypothèse est que l’association entre morphologie et pertes hydriques cutanées varie le long de gradients d’aridité, prenant en compte l’histoire phylogénétique et des autres facteurs confondants (Huey et al., 2012; Kearney and Porter, 2009).
Objectifs et méthodes
Le stage impliquera la prise en main d’un protocole d’analyse et son application de manière rigoureuse et standardisée afin d’extraire les données d’écaillure à partir de photos de différentes régions du corps collectées chez plusieurs espèces de Lacertidae (lézards. Les mesures extraites seront associées aux données de pertes hydriques cutanées (CEWL) et aux données existantes sur l’écaillure pour étudier les adaptation morphologiques et physiologiques à l’aridité.
Profil recherché et dépôt des candidatures
Nous recherchons un(e) étudiant(e) sérieux et autonome, motivé(e) et appréciant les travaux d’analyse d’image et les thématiques de biologie évolutive. Le stage est idéal pour un(e) étudiant(e) en écologie ou biologie évolutive avec des bonnes compétences en analyse morphométrique et en statistique. Les candidats devront joindre un CV complet et une lettre de motivation avant le 15 décembre 2025, et la sélection des candidats se fera au fil de l’eau.
Bibliographie
Chown, S.L., Sørensen, J.G., Terblanche, J.S., 2011. Water loss in insects: An environmental change perspective. Journal of Insect Physiology, 1070–1084. https://doi.org/10.1016/j.jinsphys.2011.05.004
Cox, C.L., Cox, R.M., 2015. Evolutionary shifts in habitat aridity predict evaporative water loss across squamate reptiles. Evolution 69, 2507–2516. https://doi.org/10.1111/evo.12742
Huey, R.B., Kearney, M.R., Krockenberger, A., Holtum, J.A.M., Jess, M., Williams, S.E., 2012. Predicting organismal vulnerability to climate warming: roles of behaviour, physiology and adaptation. Philosophical Transactions of the Royal Society B: Biological Sciences 367, 1665–1679.
https://doi.org/10.1098/rstb.2012.0005
Kearney, M., Porter, W., 2009. Mechanistic niche modelling: combining physiological and spatial data to predict species’ ranges. Ecology Letters 12, 334–350. https://doi.org/10.1111/j.1461-0248.2008.01277.x
Le Galliard, J.-F., Chabaud, C., de Andrade, D.O.V., Brischoux, F., Carretero, M.A., Dupoué, A., Gavira, R.S.B., Lourdais, O., Sannolo, M., Van Dooren, T.J.M., 2021. A worldwide and annotated database of evaporative water loss rates in squamate reptiles. Global Ecology and Biogeography 30, 1938–1950.
https://doi.org/10.1111/geb.13355
Lillywhite, H.B., 2006. Water relations of tetrapod integument. Journal of Experimental Biology 209, 202–226. https://doi.org/10.1242/jeb.02007
Mautz, W., 1982. Patterns of evaporative water loss. In C. Gans & F.H. Pough (Eds.), Biology of the Reptilia (pp. 443-484). Academic Press.
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