Contexte
Les maladies à tiques sont des systèmes complexes, impliquant de nombreux hôtes et vecteurs. L’abondance des tiques varie spatialement et temporellement, résultant de l’interaction complexe entre des facteurs abiotiques (e.g. climatiques) et biotiques (e.g. environnementaux, paysagers et liés aux hôtes). A l’échelle locale, les micro-habitats et la végétation influencent à la fois le développement et la survie des tiques, ainsi que l’abondance de leurs hôtes, notamment en déterminant la disponibilité en ressources, en abris, en site de repos ou de reproduction.
En Europe de l’Ouest, la tique Ixodes ricinus est vecteur de nombreux agents pathogènes pour l’être humain ou les animaux domestiques. Les rongeurs sont des hôtes préférentiels des stades immatures (surtout les larves) et des hôtes naturels de plusieurs agents pathogènes dont Borrelia afzelii, un des agents responsables de la maladie de Lyme. La distribution spatiale des tiques I. ricinus est très hétérogène, avec de fortes variations à quelques mètres de distance. Cette hétérogénéité est encore plus marquée pour les larves, qui forment des agrégats au lieu de ponte des femelles. La distribution spatiale des rongeurs, dont le domaine vital est restreint, constitue un paramètre clé déterminant le taux de contact entre les rongeurs et les larves. Elle conditionne également la répartition des nymphes en quête d’hôte, en influençant l’endroit où les larves gorgées retombent dans l’environnement avant de se métamorphoser en nymphes. Alors que beaucoup d’études se sont intéressés aux facteurs influençant l’abondance locale des tiques à l’affût (principalement les nymphes), peu ont exploré directement ceux influençant l’abondance des rongeurs, comme hôtes majeurs pour les larves, et l’abondance des larves se nourrissant sur les rongeurs.
Objectifs du stage
Dans trois sites situés en forêt de Haye, près de Nancy, des rongeurs ont été capturés deux fois par an (début été et automne) depuis 2021, selon un protocole de capture-marquage-recapture. A chaque site, 98 pièges ont été placés au même endroit selon une grille de 1 ha environ. Pour chaque capture, les tiques ont été collectées puis identifiées. L’objectif de ce stage est de (i) décrire les variations spatio-temporelles de l’abondance/activité des rongeurs et des larves se nourrissant sur les rongeurs et (2) d’identifier les facteurs influençant les variations spatiales de ces deux paramètres.
Pour cela, le/la stagiaire devra :
i/ cartographier les variations spatio-temporelles de l’abondance/activité des rongeurs et des larves se nourrissant sur les rongeurs
ii/ définir les variables à prendre en compte dans l’analyse, et réaliser une enquête mesurant les indices de végétation et d’habitats dans les trois sites d’études ;
iii/ déterminer par des modèles statistiques l’influence des facteurs sur l’abondance/activité spatiale des rongeurs et l’abondance des larves se nourrissant sur les rongeurs.
Profil et compétences requises
– Etudiant(e) au niveau Bac+5, école d’ingénieurs ou Master universitaire
– Spécialité : Epidémiologie, Ecologie Santé Environnement
– Compétences en analyse de données : biostatistiques, modèles de régression, bonne con-naissance du logiciel R
– Une connaissance en maladies vectorielles serait un atout
– Souhait de poursuivre en thèse après le stage
Encadrement
Ce stage se fera en co-encadrement par Laure Bournez (ANSES, Nancy), Jonas Durand et Benoit Marçais (INRAE, UMR IAM, Champenoux).
Laboratoires d’accueil :
– ANSES, Laboratoire de la rage et de la faune sauvage de Nancy, Technopole agricole et vétérinaire, Batiment H, 54220 Malzéville CS40009
– UMR 1136 IAM, Laboratoire Tous Chercheurs, centre INRA Grand Est – Nancy, route d’Amance, 54280 Champenoux
Pour postuler :
Envoyer un CV et une lettre de motivation par e-mail à :
Laure Bournez, laure.bournez@anses.fr
Jonas Durand jonas.durand@inrae.fr
Les candidatures seront examinées jusqu’à ce que le stage soit pourvu.
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