Contexte scientifique et question posée :
Ce stage s’inscrit dans le champ de la biogéographie, de l’écologie urbaine et de la conservation de la biodiversité ordinaire en milieu urbain. Depuis les années 1990, l’écologie urbaine s’est considérablement développée, mettant en évidence à la fois son intérêt appliqué et sa contribution aux connaissances fondamentales en géographie et en écologie. Les milieux urbains offrent un cadre d’étude privilégié pour analyser les réponses écologiques face à des contraintes intenses et à des échelles spatiales larges (McDonnell and Pickett, 1990). L’urbanisation est l’une des principales perturbations anthropiques et, en France comme à l’échelle mondiale, la surface occupée par les milieux urbains est en constante augmentation (Seto et al., 2012; Chen et al., 2020). Il en résulte un tissu urbain hétérogène et très minéralisé, dans lequel la végétation s’organise en mosaïque complexe d’habitats (bois, prairies, gazons, jardins, friches, interstices par exemple).
Cette flore spontanée représente un intérêt sous-étudié pour les territoires urbains, notamment pour limiter les effets des vagues de chaleur intenses subies de manière plus forte et plus fréquente dues à l’effet de l’îlot de chaleur urbain.
L’effet bénéfique des végétaux pour le rafraîchissement de l’air est principalement mis en avant dans des zones très aménagées comme les parcs arborés ou les arbres en alignement dans les rues. Cependant, ces perceptions ne prennent pas en compte une large proportion de la végétation spontanée urbaine, principalement herbacée de milieux ouverts et spontanée. Cela s’explique principalement par la méconnaissance des processus de dispersion et de germination de la flore spontanée urbaine, et donc de sa capacité à coloniser les milieux urbains.
Ces freins proviennent notamment de la complexité des stratégies de dispersion des végétaux. De nombreux vecteurs étant impliqués (vent, eau et animaux principalement), la dispersion des végétaux est souvent réduite à des phénomènes stochastiques. Cependant, comprendre ces processus permettrait de mieux prendre en compte les dynamiques de la flore spontanée afin de l’intégrer explicitement dans les objectifs de végétalisation des villes, levier clé envisagé par les municipalités pour faire face aux vagues de chaleur. Plus largement, ce travail permettrait de faire avancer les connaissances sur la biodiversité urbaine et notamment sur les interactions biotiques avec les pollinisateurs.

Ainsi, après un travail bibliographique, méthodologique et de mise en place de l’échantillonnage, le projet de M2 proposé aura pour objectif de traiter la problématique suivante :
Quelles influences des paysages urbains sur les dynamiques de la flore par l’étude de la pluie de graines en contexte fortement urbanisé ?
Approche sélectionnée pour le stage: L’effort d’échantillonnage sera réparti dans différentes localités au sein d’un milieu urbain dense : l’agglomération Parisienne. Les localités seront sélectionnées afin de réaliser un échantillonnage stratifié des différents types d’habitats urbains propices à la végétation (rues et pieds d’arbres au sein du bâti dense, toits végétalisés, parcs et jardins). L’analyse et l’interprétation des données mobilisera des analyses statistiques et cartographiques.
Ce stage a également pour objectif de servir de préfiguration à un projet de thèse débutant à l’automne 2026.
Diversité des profils appréciés :
Etudiant.e en master 2 de géographie et/ou d’écologie.
Connaissances approfondies en biogéographie ou en écologie. Connaissance en écologie fonctionnelle et urbaine. Bonne compétences en botanique (utilisation de clés d’identification). Des connaissances en identification de graines seraient un plus. Compétences en SIG et analyses statistiques sous R (multivariées et principaux modèles). Goût pour le travail de terrain. Qualité de rédaction et autonomie. Motivation à poursuivre les travaux de recherche en thèse.

Informations pratiques :
Début du stage en février 2026
6 mois de gratification de stage selon la réglementation en vigueur.
Accueil partagé entre l’UMR LADYSS (Campus Grands Moulins de l’Université Paris Cité) et Institut d’Ecologie et des Sciences de l’Environnement de Paris.
Encadrant du stage : Clément Gros
Pour candidater :
Pour candidater, merci d’envoyer un CV et une lettre de motivation avant le 15 octobre 2025 à clement.gros@u-paris.fr
Les entretiens auront lieu le 23 et 24 octobre.

Bibliographie :
Chen, G., Li, X., Liu, X., Chen, Y., Liang, X., Leng, J., Xu, X., Liao, W., Qiu, Y., Wu, Q., & Huang, K. (2020). Global projections of future urban land expansion under shared socioeconomic pathways. Nature Communications, 11(1), 537. https://doi.org/10.1038/s41467-020-14386-x
McDonnell, M. J., & Pickett, S. T. A. (1990). Ecosystem Structure and Function along Urban-Rural Gradients: An Unexploited Opportunity for Ecology. Ecology, 71(4), 1232–1237. https://doi.org/10.2307/1938259
Seto, K. C., Güneralp, B., & Hutyra, L. R. (2012). Global forecasts of urban expansion to 2030 and direct impacts on biodiversity and carbon pools. Proceedings of the National Academy of Sciences, 109(40), 16083–16088. https://doi.org/10.1073/pnas.1211658109

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