La Société Française d’Ecologie et d’Evolution (SFE2) vous propose ce Regard (R107) de Yohan Pillon, chargé de recherche à l’IRD, sur les aventures récentes de la taxonomie.

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La taxonomie à l’épreuve du 21e siècle

Yohan Pillon

Chargé de recherche, Institut de Recherche pour le Développement (IRD)
Regard RO21, édité par Anne Teyssèdre

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Mots-clés : biologie de la conservation, espèces, systématique, taxonomie, Linné, culture, communication

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Résumé

Depuis sa naissance en Suède au 18e siècle, la taxonomie linnéenne permet de dédier des espèces à des personnes en leur attribuant leur nom (éponymes). Cette pratique s’avère être assez peu équilibrée, avec une proportion importante d’espèces dédiées à des hommes d’Europe et d’Amérique du Nord, alors que la biodiversité est plus riche entre les Tropiques qu’aux latitudes supérieures. Le nom d’une espèce peut avoir un impact significatif sur l’attachement du public à celle-ci, et donc sur sa préservation. Si depuis longtemps certaines espèces portent le nom de personnes parfois peu recommandables (dont des coupables de crime contre l’humanité), ce n’est que très récemment que l’éventuel remplacement de noms d’espèces censés être immuables fait l’objet de débat. Une approche plus équilibrée et inclusive apparaît désirable dans le choix des noms des nombreuses espèces qu’il reste à décrire.

Introduction

La taxonomie est la discipline de la biologie qui consiste à nommer et classer les êtres vivants, et notamment -depuis Linné*- à attribuer à chaque espèce un nom binomial. Celui-ci est composé d’un nom de genre (premier terme) et d’un épithète spécifique (second terme). Au 18e siècle, le Suédois Carl von Linné* a popularisé cette approche en donnant à des milliers d’espèces de plantes et d’animaux un nom binomial en latin, tel que Solanum tuberosum pour la pomme de terre, ou Cervus elaphus pour le cerf élaphe. Si pour certaines raisons une même espèce est décrite par différentes personnes sous des noms différents, alors le premier nom publié sera le nom utilisé, c’est le principe de priorité.

Eponymes et narcisses

Trouver une combinaison unique de deux mots seulement pour nommer chaque espèce peut être une tâche ardue. C’est probablement pourquoi Linné avait construit un certain nombre de noms de genre ou d’espèces à partir de noms de personnes : les éponymes. Ainsi le tabac, Nicotiana tabacum, porte le nom de Jean Nicot qui importa la plante en France ; et le zèbre de Grévy, Equus grevyi, le nom de Jules Grevy, troisième président de la troisième république française. Il est courant de dédier une espèce à la personne qui l’a « découverte » – un abus de langage pour qualifier la première récolte de spécimens mis en collection (spécimen d’herbier, animal naturalisé, etc.).


Figure 1, a-d : Quelques exemples d’espèces éponymes de personnes (plus ou moins) célèbres.  Source : Wikimedia commons.

Fig.1a : Nénuphar géant (Victoria amazonica), originaire d’Amérique du Sud, dédié à la reine Victoria du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande.

Fig.1b: Napoleonaea imperalis, arbre d’Afrique de l’ouest dédié à Napoleon Bonaparte.

Fig.1c :  Raoultella planticola, bactérie dédiée à Didier Raoult.

Fig.1d :  Zèbre de Grévy ou zèbre impérial (Equus grevyi), originaire de l’est de l’Afrique, dédié à Jules grévy (troisième président de la troisième république française).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Cette pratique de dédier une espèce à quelqu’un est une façon d’inscrire le nom de cette personne dans l’éternité. Comme il est généralement mal vu (mais pas interdit) de s’autodédier une découverte, une théorie, une invention, etc., il en va de même en taxonomie. Les cas de dédicaces réciproques ne sont donc pas rares : Dupond décrit Planta dupontii et Dupont décrit Planta dupondii. Une organisation (BIOPAT) propose même à toute personne intéressée d’immortaliser un nom de son choix en baptisant une espèce animale ou végétale moyennant une donation de 2600 euros.

La quête d’immortalité est d’autant plus grande que l’espèce est charismatique. Ainsi, en 2002, un amateur d’orchidée, Michael Kovach, sortit illégalement une plante spectaculaire et encore non décrite du Pérou. Il fit décrire cette espèce sous le nom de Phragmipedium kovachii par des taxonomistes du jardin botanique Marie Selby en Floride. Sachant qu’un autre botaniste, Eric Christenson était en train de décrire la même espèce sous le nom de Phragmipedium peruvianum, le jardin botanique Marie Selby publia la description dans un volume spécial qui parut en premier, coiffant sur le poteau Christenson. Par le principe de priorité, cette espèce garde aujourd’hui le nom de Michael Kovach. D’une manière générale, les groupes charismatiques comme les orchidées ont tendance à attirer davantage l’attention des taxonomistes et leurs espèces ont tendance à être découpées plus finement (Pillon & Chase 2007).

Une taxonomie « nordiste » ?

L’avènement de la classification linnéenne fut suivi rapidement par de grandes expéditions comme celles de Bougainville et de Cook, qui alimentèrent les musées européens d’histoire naturelle avec de grandes quantités de spécimens appartenant à des espèces non-décrites. Si la biodiversité est concentrée entre les Tropiques, la taxonomie linnéenne a longtemps été un champ dominé par les Européens, rejoints un peu plus tard par les Nord-Américains. C’est pourquoi, bien qu’aujourd’hui discipline mondiale, La taxonomie porte l’empreinte de ce déséquilibre Nord-Sud dans la localisation des collections d’histoire naturelle et l’activité des systématiciens.

Figure 2. Origine géographique des personnes éponymes de plantes endémiques de Nouvelle-Calédonie
(Source:  Pillon 2021)

Ainsi la riche flore de Nouvelle-Calédonie ne compte pas moins de 600 espèces éponymes, la majorité dédiée à des européens, et seulement 7 % portent le nom de personnes nées sur l’archipel. Si la grande majorité (95%) des espèces d’oiseaux décrites après 1950 vivent dans des pays du Sud, 68 % des espèces éponymes portent le nom d’une personnalité du Nord (DuBay et al. 2020). Le choix des noms d’espèces, comme ceux des noms de lieux (toponymes), reflètent donc des enjeux de pouvoir qui ont évolués au cours du temps (Ferdinand 2019).

 

Les oubliées de la taxonomie

Les femmes sont particulièrement sous-représentées parmi les éponymes. Ainsi, seules 6 % des plantes éponymes de Nouvelle-Calédonie (Pillon 2021), 19 % des espèces d’oiseaux décrites depuis 1950 (DuBay et al. 2020) et 19 % des vers parasites décrits au cours des 20 dernières années (Poulin et al. 2022) portent le nom d’une femme. De plus, les noms d’espèces dédiées à des femmes sont le plus souvent construits à partir de leur prénom plutôt que de leur nom de famille, ce qui est beaucoup plus rare pour les espèces dédiées à des hommes : 68 % vs. 2% pour les plantes de Nouvelle-Calédonie (Pillon 2021), 59 vs. 29 % pour les oiseaux (DuBay et al. 2020). Cela peut s’expliquer par le fait que les noms d’espèces dédiées à des femmes ont souvent célébré des compagnes ou des filles de taxonomistes (masculins), et probablement aussi parce que le nom de famille d’une femme peut changer au cours de sa vie (par mariage). Malheureusement, avec le temps qui passe, il est plus difficile d’associer une personne à un nom d’espèce lorsque celui-ci est basé sur un prénom, souvent commun et partagé par un grand nombre de personnes (ex. Planta mariae).

Fig.3 : Jeanne Barret, représentée habillée en marin. Source Wikimedia Commons.

Ces pratiques sous-estiment probablement la contribution réelle des femmes à la taxonomie et aux collections naturalistes. La bourguignonne Jeanne Barret, compagne et collaboratrice du botaniste Philibert Commerson, fut la première femme à accomplir un tour du monde (1766-1769). Alors que les femmes n’étaient pas autorisées sur les navires de la marine royale française, elle dût se travestir pour participer à l’expédition de Bougainville. Jeanne Baret et Philibert Commerson firent d’importantes récoltes naturalistes, notamment une liane brésilienne aujourd’hui connue sous le nom de bougainvillier.

Si aujourd’hui une trentaine d’espèces de plantes, une dizaine de poissons et un dauphin portent le nom de Commerson, il fallut attendre 2012 pour que Jeanne Barret soit commémorée par une espèce végétale (Tepe et al. 2012). Ceci illustre ainsi parfaitement l’effet Matilda* (par analogie avec l’effet Mathieu*), c’est-à-dire la minimisation de la contribution des femmes scientifiques aux travaux de recherche (Rossiter, 1993; voir aussi le chapitre « Bloody Botanists » du livre de Germaine Greer, 2015).

 

 

Le singe de Diana, la liane de Nomac et le pouvoir des mots

Choisir le nom d’une espèce n’est pas forcément un acte anodin pour le futur de cette espèce. Dans une étude conduite au zoo de Londres (Carwell et al. 1998), des chercheurs ont demandé aux sujets (des visiteurs du zoo) de classer des espèces animales dans l’ordre dans lequel ils les préserveraient en priorité, à partir de photos indiquant ou non le nom des espèces. Ils ont observé qu’afficher le nom de « Diana monkey » (Cercopithecus diana, Cercopithèque de Diane) sous la photo avait un impact très positif sur l’attachement du public à cette espèce. Bien que dédiée à la déesse romaine, il semble probable que les visiteurs aient associé cette espèce à la populaire princesse de Galles.

Fig.4 : Cercopithèque Diane (Diana monkey, Cercopithecus diana). Source : Wikimedia Commons.

Autre exemple : une nouvelle espèce végétale endémique de Nouvelle-Calédonie, décrite en 2021, a été nommée par ses découvreurs Coleospermum nomac en l’honneur du site de sa découverte. L‘annonce de cette nouvelle espèce, ainsi nommée, a reçu un accueil favorable par les populations locales – comme en témoigne l’extrait ci-dessous du journal télévisé régional, daté du 13 janvier 2021.

 

Il est fréquent qu’une espèce n’ait aucun nom vernaculaire et que son nom scientifique (en latin) soit le seul disponible pour la désigner, ou encore que son nom vernaculaire renvoie directement à son nom scientifique – par exemple : le Propithèque de Verreaux, pour Propithecus verrauxi (un lémurien, de Madagascar), ou l’Orchis des îles pour Dactylorhiza insularis (une orchidée d’abord récoltée sur l’île toscane de Giglio mais présente aussi en Europe du Sud continentale), deux noms peu évocateurs ou trompeurs pour les personnes qui côtoient ces espèces. Notamment, beaucoup d’espèces portent le nom de collecteurs ou de taxonomistes souvent peu connus dans le pays d’origine de l’espèce, ce qui ne contribue pas à établir un lien fort entre une espèce parfois menacée et une population locale qui joue un rôle essentiel dans sa conservation.

 

Vers une vague de déboulonnages en taxonomie ?

Si des espèces ont été dédiées à des personnalités aussi diverses que Beyoncé, Greta Thunberg ou même Batman, il existe depuis longtemps des noms d’espèces qui semblent avoir été assez mal choisis, tel qu’un coléoptère slovène décrit en 1937 portant le nom du chancelier du troisième Reich, ou une plante du Caucase (Pedicularis milosevicii) dédiée à l’ancien Président serbe Slobodan Milosevic en 2005 (alors inculpé depuis quatre ans de crimes de guerre et génocide par le Tribunal pénal international). Ce n’est que récemment -et soudainement- peut-être comme un contrecoup du mouvement #BlackLivesMatter, que la communauté scientifique semble s’être emparée du sujet dans un débat enflammé.

Dans les colonnes du journal Taxon notamment, plusieurs auteurs ont suggéré que certains noms d’espèces devraient être changés. Ainsi, tout récemment, des chercheurs sud-africains ont proposé de faire disparaitre les noms d’espèces dédiés à Cecil Rhodes (1853 – 1902), homme d’affaire et homme politique britannique, ardent colonialiste et impérialiste (Smith & Figueiredo 2022). Ils ont également proposé de modifier les noms dérivés de « cafre » (cafra, caffra, cafrorum, et cafrum), un terme à connotation raciste et jugé offensant en Afrique du Sud notamment (mais pas sur l’île de la Réunion par exemple). Deux autres botanistes australiens ont proposé, d’une manière plus générale, que les noms jugés offensant ou inappropriés puissent être rejetés après évaluation par un nouveau comité de nomenclature* (Hammer & Thiele 2021).

Fig.5 : Rorqual de Bryde ou rorqual tropical (Balaenoptera brydei), dédié à Johan Bryde, un baleinier norvégien. Source : Wikimedia Commons.

Dans un autre registre, des paléontologues allemands, britanniques et mexicains avaient publié en décembre 2020 la découverte et description d’une nouvelle espèce de dinosaure, Ubirajara jubatus, à partir de fossiles de 110 millions d’années rapportés du Brésil. L’étude qui n’impliquait aucun scientifique brésilien a suscité une vague d’indignation sur twitter, dénonçant un cas de « science parachute* », ce qui a débouché sur la rétractation de l’article (Lenharo & Rodrigues 2022). L’espèce n’existe donc plus au sens taxonomique. Ceci crée un précédent qui pourrait toucher à l’avenir d’autres espèces aux noms mal choisis. En 2022, d’ailleurs, des chercheurs de Nouvelle-Zélande ont proposé de remplacer certains noms d’espèces par leurs noms en langue indigène pré-existants (Wright & Gillman 2022).

Conclusions

Le système linnéen est quasiment unanimement utilisé aujourd’hui dans tous les pays pour décrire la biodiversité. Il joue un rôle important dans des domaines très divers : l’écologie, l’agriculture, la pêche, la pharmacopée, le commerce, etc. Il doit en grande partie sa stabilité au principe de priorité. Ce système n’a jamais été dépourvu de biais politique, comme par exemple les noms d’espèces Allium israeliticum et Allium palaestinum, avec sensiblement la même distribution au proche Orient, le montrent bien.

De nombreuses espèces restent à décrire, notamment dans les tiroirs des muséums (Bebber et al. 2010). Environ 2000 espèces de plantes sont encore décrites chaque année (Lindon et al. 2015; Christenhusz & Byng 2016), qui s’avèrent souvent rares et menacées. Un nom scientifique devrait à l’avenir être choisi plus scrupuleusement, en pensant à l’impact que ce nom pourrait avoir sur le futur de l’espèce en question.

Si modifier des noms scientifiques utilisés depuis longtemps pourrait être particulièrement perturbant pour le monde scientifique ou les législations, les noms communs ou vernaculaires offrent davantage de souplesse. D’une part, ils sont ancrés dans des langues vivantes et peuvent être adaptés aux cultures et aux valeurs de leur temps. En outre et surtout, ils n’ont pas vocation à être uniques, universels ou permanents. Ainsi la société américaine d’ornithologie a proposé en 2020 de remplacer le nom commun d’un passereau, le « plectrophane de McCown » (Rhynchophanes mccownii), baptisé du nom d’un général confédéré, par « plectrophane à gros bec ».

Un compromis pourrait donc être trouvé entre une taxonomie linnéenne stable et des noms vernaculaires plus consensuels, mieux adaptés aux objectifs de préservation des espèces confrontées à la crise actuelle d’extinction. Le sujet promet de vifs débats au prochain congrès international de botanique qui se déroulera à Madrid en 2024 et au cours duquel les régles du code de nomenclature* pourraient être modifiées, pour permettre le changement de certains noms scientifiques.


Glossaire

  • Eponyme : Qui donne son nom à quelque chose (ici une espèce). Le mot est aussi utilisé pour qualifier l’objet (l’espèce) qui reçoit ce nom (anglicisme).
  • Effet Mathieu : tendance observée en sociologie des sciences : c’est la tendance qu’ont des scientifiques éminents à obtenir davantage de reconnaissance et de financements que des chercheurs moins connus, même si leurs travaux sont similaires.
  • Effet Matilda : Déni, spoliation ou minimisation de la contribution des femmes à la recherche, dont le travail est souvent attribué à leurs homologues masculins. Exemple : Rosalind Franklin et la double hélice d’ADN, Marthe Gautier et la trisomie 21.
  • Linné : Carl von Linné (1707-1778) était un scientifique suédois qui a formalisé le système actuel de nomenclature binomiale. Il a répertorié, nommé et classé 4400 espèces animales et 7700 espèces végétales. Il est considéré comme le père de la taxonomie moderne.
  • Nomenclature : discipline qui formule les règles et les recommandations utilisées pour former le nom des organismes biologiques. La nomenclature des noms de plantes, algues et champignons est dictée par le code international de nomenclature botanique, la nomenclature des noms d’animaux par le code international de nomenclature zoologique.
  • Science parachute (ou science hélicoptère) : Pratique selon laquelle des chercheurs internationaux, souvent issus de pays à revenus élevés, mènent des études de terrain dans un autre pays, généralement à revenus plus faibles, puis achèvent leurs recherches dans leur pays d’origine sans autre communication ou implication de partenaires locaux.

Remerciements

Je remercie Anne Teyssèdre pour ses commentaires constructifs sur les versions successives de cet article.

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Bibliographie

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Carwell C, Inglis NFJ, Mace GM, Purvis A. 1998. How Diana climbed the ratings at the zoo. Nature. 395:213. https://doi.org/10.1038/26091

Christenhusz MJM, Byng JW. 2016. The number of known plants species in the world and its annual increase. Phytotaxa. 261(3):201–217. https://doi.org/10.11646/phytotaxa.261.3.1

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Regards connexes

Regards sur les espèces : https://sfecologie.org/tag/especes/

Regards sur la systématique : https://sfecologie.org/tag/systematique/

Regards sur Biodiversité et sociétés : https://sfecologie.org/tag/societes/

Regards sur la culture : https://sfecologie.org/tag/culture/

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Regard édité et mis en ligne par Anne Teyssèdre.

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