Contexte

La restauration écologique des fleuves et rivières est un enjeu capital à l’échelle mondiale en termes de maintien de la biodiversité aquatique et des services rendus par ces écosystèmes. Néanmoins, les effets des actions de restauration doivent pouvoir être évalués afin de vérifier que les mesures prises sont efficaces. Les suivis biologiques et leurs analyses font notamment parti des approches « classiques » pour décrire comment les communautés ont évolué à la suite des modifications physiques de l’environnement, mais aussi pour modéliser leurs trajectoires futures.
RhônEco est un programme de recherche dont l’objectif central est d’évaluer et prédire les effets des projets de restauration écologique mis en œuvre sur le Rhône (https://www.rhoneco.fr/). Il s’appuie sur un suivi (monitoring) dédié à cette problématique. Dans ce programme RhônEco, qui rassemble 5 institutions de recherche, Hepia a notamment la charge de la réactivation du suivi des macrophytes des lônes arrêté depuis 2013.

Problématique

La méthodologie historique de suivi des macrophytes des lônes a été définie au démarrage du suivi scientifique par les personnes responsables de cette partie du projet. Celle-ci était basée sur un critère de résolution spatiale : il faut un effort d’échantillonnage conséquent pour pouvoir rendre compte de la variabilité de distribution des communautés sur tout le linéaire de chacune lônes suivies. La résolution temporelle est par ailleurs la même pour toutes les lônes suivie (généralement tous les 2 ans). Les suivis « macrophytes » se sont arrêtés en 2013 et ont été réactivés en 2024 avec l’implication d’Hepia. Dans l’intervalle les gestionnaires de la réserve des Iles de la Platière (Isère) ont continué le suivi macrophytes des lônes (Platière, Ilon, Noyer Nord et Noyer Sud) en adaptant la résolution spatiale et temporelle du protocole historique de manière à obtenir des données pertinentes et de manière réaliste.
Grâce au jeu de données acquis avec le protocole historique et à celui des Iles de la Platière acquis avec un protocole adapté, il s’agit de tester la représentativité et l’efficacité du protocole historique. Des questions se posent, notamment :
– Quel est le temps nécessaire à l’application du protocole historique tous les 2 ans sur chaque lône ?
– Est-ce que la résolution spatiale du protocole historique est encore pertinente et réaliste ?
– Doit-on augmenter la résolution temporelle du suivi ? Si oui pour quel type de lônes et pour récolter quel type d’information ?

Pour informer les changements à moyen terme des macrophytes dans les lônes restaurées, un rééchantillonnage a été engagé sur une trentaine de stations suivies jusqu’en 2012–2013 en suivant le protocole historique. Les données 2025 sont disponibles pour les secteurs du Bas-Rhône (Pierre-Bénite), Montélimar et Donzère-Mondragon.

Modalités
Sur la base des relevés de macrophytes dans une quinzaine de lônes du Bas-Rhône français, le travail de Master proposé ici consiste à proposer une résolution spatiale et temporelle « idéale » pour rendre compte de la variabilité des communautés de macrophytes et du fonctionnement des lônes pour différent secteur et types de lônes.
Il s’agira :
(i) De synthétiser les données biologiques (macrophytes) et environnementales (longueur de la lône, largeur et profondeur des transect, ombrage, granulométrie du substrat, hydrologie).
(ii) Etablir la typologie actuelle des lônes du Bas-Rhône selon leur degré de connectivité au chenal principal et leur degré d’atterrissement.
(iii) Evaluer la diversité d’un échantillonnage basé sur un nombre croissant de transects et la comparer à la diversité estimée de la lône (« courbe d’accumulation de richesse spécifique ») ;
(iv) Comparer les abondances spécifiques et la structure de la communauté macrophytique en fonction d’un nombre croissant de transect ;
(v) Evaluer si le nombre optimal de transect à réaliser varie entre les secteurs et selon le type de lônes.
(vi) Si le temps le permet, évaluer si la variabilité de diversité macrophytique inter-lône et inter-secteur peut être capturée avec confiance si l’intensité du suivi est réduite sur certaines lônes et/ou secteurs.
(vii) Participer à la campagne de terrain 2026 dans le Haut-Rhône (juillet).

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: aurelie.boissezon@hesge.ch

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.