Contexte :
Une des problématiques principales rencontrées par les agriculteurs du plateau de Saclay, outre les fortes contraintes actuelles de la fragmentation du territoire par l’urbanisation et les moyens de transports associés (Leadley et al. 2023), est celle d’une forte abondance de certaines espèces consommatrices des cultures notamment les corvidés et colombidés (Sausse et al. 2021), étant pourtant des proies usuelles de prédateurs vertébrés. Or la diminution de la présence des prédateurs vertébrés entraîne une boucle de rétroaction positive (accélération du manque de régulation des proies) sur les communautés de proies.
L’utilisation de pièges photographiques s’est fortement étendue ces 2 dernières décennies pour inventorier et suivre les populations animales et la biodiversité de la faune sauvage (Delisle et al. 2021). Ce type de dispositif se présente comme une solution particulièrement bien adaptée au suivi de mammifères mésopredateurs, qui sont souvent des espèces cryptiques, craintives et nocturnes (Tourani et al. 2020).
Objectif :
En termes d’objectifs spécifiques à ce projet nous proposons ici (i) d’estimer les densités de renards sur deux zones par l’utilisation d’estimation statistiques de biais méthode REM, (ii) la mise en relation de ces indicateurs complexes avec la quantification des populations de renard via deux indicateurs d’abondances (GI, IA) et éventuellement (iii) la mise en relation avec les abondances et densités d’une espèce proie (analyse de co-occurrence).
Approche méthodologique:
Au sein du site d’étude du plateau de Saclay un quadrillage de l’ensemble du plateau a été réalisé et des positions théoriques pour les stations de suivis ont été déterminées par analyse cartographique. Les pièges photographiques ont été déployés avec un espacement maximum d’1,2km de distance afin qu’un renard, espèce préférentiellement ciblées dans ce projet, ne puissent pas passer devant 2 pièges photographiques successivement dans un temps court (<30min) afin d’utiliser la méthode du Random Encounter Model permettant d’estimer des densités de populations initié par (Rowcliffe et al. 2008) et assurer l’indépendance spatiale de chacun des pièges (Gilbert, Carter, and Naidoo 2021).
Le déploiement de 40 caméras sur deux zones (à l’Est et l’Ouest d’une nationale très fréquentée) pendant 3 semaines a permis l’acquisition d’un grand jeu de données (20750 photos). Ces données ont été triées, et les photos présentant des renards spécifiquement isolées par cameras et renseignées sur la plateforme collaborative Agouti. Les indices d’abondances (GI et IA) ont été calculées. Le calibrage et pointage nécessaires à l’application de la méthode REM fait pour la moitié du jeu de photo de renard.
Les premières observations et analyses descriptives révèlent une activité quasi exclusivement nocturne, des abondances semblables entre les deux zones. Le calcul des densités viendra donner plus d’éléments quant à la quantification des renards sur site, éléments nécessaires pour aller plus loin sur la modélisation des relations proies prédateurs, mais également sur les recommandations pour la gestion éclairer de ce prédateur dans un système anthropisé.
Ces éléments ne sont pour l’instant que préliminaires, et le jeu de données très riche pourra permettre de répondre à un large panel de questions de recherche et au service de la conservation.
Le candidat, doit avoir un goût affirmé l’analyse de données, à des fins de recherche ou d’appui aux gestionnaires. Un intérêt pour le challenge méthodologique serait un plus.
Si possible avoir une expérience ou formation en SIG et ayant l’attrait pour le traitement de photos et bases de données inhérentes au traitement photographique.
Une disponibilité de 6 mois plein est souhaitée.
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