Le suivi à long terme des populations est un outil indispensable pour évaluer leurs paramètres démographiques et mesurer leur réaction aux mesures de gestion et aux changements environnementaux. Ce suivi est basé sur la capture physique des individus suivis de leur ré-observation tout au long de la vie, par capture ou par d’autres moyens comme le suivi de la position spatiale. La ou les captures constituent des événements stressants qui peuvent avoir des conséquences à plus ou moins long terme sur la santé et la survie, liés notamment aux risques de blessure et de mortalité. Le stress de capture affecte le bien-être des animaux mais aussi possiblement leur valeur sélective, et donc indirectement la dynamique de la population, du fait du risque de mortalité et de possibles conséquences à moyen terme. De plus, les conséquences de la capture dépendent des caractéristiques individuelles comme l’âge (Breed et al. 2019). Les conditions de capture sont donc susceptibles d’affecter les résultats d’un suivi démographique et représentent aussi un enjeu éthique pour la recherche sur les populations sauvages. Malgré ces enjeux, les connaissances relatives à la mortalité lors de la capture sont peu développées (Del Giudice et al. 2010).
Chez le chevreuil européen Capreolus capreolus, une étude préliminaire a été réalisée sur les populations de Trois Fontaines et de Chizé, dans lesquelles des captures sont menées depuis 1976 et 1978, respectivement. Elle a permis d’estimer la mortalité et d’identifier plusieurs facteurs individuels de variation du risque de mortalité lors des captures hivernales au filet, comme la masse (Sahm 2024). Le stage aura pour objectif de réaliser une analyse plus complète de ces facteurs de variation. Le suivi individuel des chevreuils capturés inclut la mesure de nombreux paramètres physiologiques et de santé. Il sera ainsi possible d’étudier le lien entre la mortalité et les caractéristiques individuelles (âge, condition corporelle, mais aussi paramètres physiologiques, immunitaires et parasitaires), l’histoire des individus (historique de capture et possible habituation associée), les circonstances de capture (heure, durée d’immobilisation) et les facteurs environnementaux comme les conditions météorologiques ou la densité de la population. En fonction des informations disponibles, une analyse des causes de mortalité sera réalisée, notamment pour les cas récents.
Le travail pourra conduire à analyser les conséquences démographiques de la mortalité pendant les captures, en les mettant en parallèle avec d’autres causes de mortalité comme le parasitisme. Les résultats permettront aussi de proposer des améliorations visant à raffiner les protocoles de capture et à limiter leurs conséquences sur le bien-être et la valeur sélective des animaux.
Le stage se déroulera de janvier à juin 2026, au Laboratoire de Biométrie et Biologie Evolutive à Villeurbanne (69), sous la direction d’E. Gilot-Fromont.

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