L’équipe Écologie Évolution Symbiose du laboratoire EBI propose, en collaboration avec de le CEBC, La Rochelle Université, un stage de Master 2 d’une durée de 5 à 6 mois.

Résumé du projet :
Au cours des 70 dernières années, la population humaine mondiale a plus que doublée. Cette augmentation drastique a entraîné une modification de l’utilisation des terres, avec notamment une forte intensification des pratiques agricoles, associée à une utilisation accrue d’intrants chimiques (engrais, produits phytosanitaires). Bien que les avantages de ces intrants aient été significatifs, depuis le début du XXIᵉ siècle, un nombre croissant de pays ont mis en place des lois visant à en réduire l’usage. L’emploi de nombreux produits phytosanitaires a en effet soulevé de graves préoccupations en matière de santé publique et d’environnement.
De nombreuses études ont mis en évidence que l’exposition à certaines molécules chimiques utilisées en agriculture conventionnelle peut avoir des effets immédiats sur une large gamme d’organismes non cibles, vertébrés et invertébrés (e.g., modifications comportementales, mortalité accrue après exposition (Wan et al., 2025). Des effets à long terme liés à une exposition chronique aux pesticides ont également été rapportés, notamment en raison de leurs effets sur différentes voies métaboliques, incluant la perturbation du système endocrinien (Moreau et al., 2022) ainsi que des altérations de la réponse immunitaire (Moreau et al., 2022). Ces altérations peuvent accroître la susceptibilité des hôtes à l’infection par divers agents pathogènes et, in fine, diminuer leur valeur sélective (i.e., reproduction et longévité). Plus largement, lorsque les hôtes exposés sont des animaux sauvages en contact avec des populations humaines, cette augmentation de la susceptibilité aux infections parasitaires peut modifier les risques de zoonoses.
Le projet de recherche que nous proposons vise à déterminer si des paysages plus ou moins imprégnés de pesticides peuvent influencer la susceptibilité des oiseaux sauvages à l’infection par des parasites à transmission vectorielle. Les oiseaux constituent en effet des réservoirs importants d’agents pathogènes, dont certains sont également susceptibles d’infecter l’Homme (Reed et al., 2003, Smith et al., 2020). Ce projet permettra de mettre en lumière le lien entre l’exposition réelle des oiseaux aux intrants chimiques, évaluée par la quantification des résidus de pesticides dans leur sang, et le niveau d’infection par différents parasites sanguins (e.g., malaria).
Mots clés :
Pesticides, malaria aviaire, parasites à transmission vectorielle, One Health

Encadrant(s)
– Pigeault Romain, Maitre de Conférences à l’université de Poitiers, équipe EES, Laboratoire EBI.
Mail : romain.pigeault@univ-poitiers.fr, tel : 0549453730
– Coraline Bichet, Maitresse de Conférences, La Rochelle Université, Centre d’Etudes Biologiques de Chizé. Mail : coraline.bichet@univ-lr.fr
– Moreau Jérôme, Professeur, La Rochelle Université, Centre d’Etudes Biologiques de Chizé.
Mail : jerome.moreau@univ-lr.fr

Techniques, méthodologies mises en œuvre :
– Extraction d’ADN
– PCR, Nested PCR et qPCR
– Analyse de la littérature pour regrouper les traits d’histoire de vie des oiseaux analysés afin d’étudier leur lien, en plus de l’exposition aux pesticides, avec leur susceptibilité d’infection par différents parasites sanguins.
– Analyses statistiques (e.g., modèle linéaire généralisé mixte, analyses bayésiennes)

Compétences particulières souhaitées :
Nous recherchons un(e) étudiant(e) rigoureux(se), motivé(e) et dynamique, intéressé(e) par l’écologie et l’écologie évolutive des interactions hôte–symbiote. Des compétences en biologie moléculaire constituent un atout, et des compétences — ou au minimum un intérêt — pour l’analyse de données sont également souhaités.

Candidature
Merci d’envoyer un CV et une lettre de motivation à l’adresse suivante: romain.pigeault@univ-poitiers.fr
Candidature ouverte jusqu’au Lundi 03Novembre.
Le stage pourra débuter début à partir de mi-janvier 2026

Références bibliographiques :
Moreau, J., Rabdeau, J., Badenhausser, I., Giraudeau, M., Sepp, T., Crépin, M., Gaffard, A., Bretagnolle, V., & Monceau, K. (2022). Pesticide impacts on avian species with special reference to farmland birds: A review. Environmental Monitoring and Assessment, 194(11), 790. https://doi.org/10.1007/s10661-022-10394-0
Reed, K. D., Meece, J. K., Henkel, J. S., & Shukla, S. K. (2003). Birds, Migration and Emerging Zoonoses: West Nile Virus, Lyme Disease, Influenza A and Enteropathogens. Clinical Medicine & Research, 1(1), 5–12. https://doi.org/10.3121/cmr.1.1.5
Smith, O. M., Snyder, W. E., & Owen, J. P. (2020). Are we overestimating risk of enteric pathogen spillover from wild birds to humans? Biological Reviews, 95(3), 652–679. https://doi.org/10.1111/brv.12581
Wan, N.-F., Fu, L., Dainese, M., Kiær, L. P., Hu, Y.-Q., Xin, F., Goulson, D., Woodcock, B. A., Vanbergen, A. J., Spurgeon, D. J., Shen, S., & Scherber, C. (2025). Pesticides have negative effects on non-target organisms. Nature Communications, 16(1), 1360. https://doi.org/10.1038/s41467-025-56732-x

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: romain.pigeault@univ-poitiers.fr

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.