Stage de M1 : Déterminants de l’utilisation de l’espace par les ongulés dans le massif de Belledonne : importance relative des perturbations humaines, de la présence de prédateurs et de la structure de l’habitat
Les ongulés sauvages sont considérés comme des espèces ingénieurs du fait de leur influence sur la structure et la dynamique de la végétation. Au sein d’écosystèmes alpins changeant, suite au retour du loup (Canis lupus) et au développement des activités de pleine nature, comprendre les déterminants de leur répartition spatiale est essentiel pour mieux appréhender leurs comportements et leur effet sur les écosystèmes.
Dans le cadre du Contrat vert et bleu (CVB) du massif de Belledonne (entre Isère et Savoie), l’Observatoire des carnivores alpins (OCA) a placé en 2023-2025 plusieurs dizaines de pièges photographiques (photos/vidéos) dans des milieux variés répartis sur toute la chaîne qui ont répertorié la faune présente.
Les observations issues de ces pièges photographiques (plusieurs dizaines de milliers) ont été traitées par les bénévoles de l’association, harmonisées et bancarisées dans une base de données géoréférencées et horodatées. Une première analyse de ces données a permis d’explorer les réponses temporelles des ongulés sauvages au dérangement humain et à la présence de prédateurs et de poser des jalons méthodologiques pour l’analyse des pièges photographiques.
Objectif du stage :
Dans la continuité de ces travaux, le présent projet vise à explorer plus spécifiquement les réponses spatiales des ongulés sauvages au dérangement humain, à la présence de prédateurs, à l’altitude et à la structure d’habitat. Il permettra de quantifier l’importance relative de ces facteurs influençant la répartition spatiale des animaux.
Environnement de travail :
Vous serez accueilli(e) au sein du Laboratoire EcoSystèmes et Sociétés En Montagne (LESSEM), un laboratoire interdisciplinaire d’INRAE qui étudie le fonctionnement et la dynamique des socio écosystèmes, notamment en montagne. La ou le stagiaire pourra s’appuyer sur une équipe de chercheurs et chercheuses d’INRAE spécialistes de l’analyse de données et de naturalistes de l’OCA.
Missions principales :
La ou le stagiaire aura pour missions :
● d’analyser la bibliographie pour appréhender les déterminants de l’utilisation de l’espace par les espèces ;
● de mettre en place une caractérisation des habitats du massif de Belledonne à différentes échelles spatiales (p. ex. avec LidarHD) ;
● d’analyser la réponse spatiale, à plusieurs échelles, des principales espèces d’ongulés (cerf élaphe, chevreuil, sanglier, chamois), à la fréquentation humaine, la présence de prédateurs (loup), la structure d’habitat ainsi qu’à l’altitude, à partir des données issues de pièges photographiques.
Le stage ne comprend pas de partie terrain même si quelques sorties pourront être programmées avec le.la stagiaire pour lui montrer la mise en oeuvre du protocole de suivi.
Profil recherché :
Le stage s’adresse à un ou une élève ingénieur ou étudiant.e de M1 à l’aise en analyse de données (par exemple en statistiques et modélisation / écologie / sciences de l’environnement).
Compétences attendues :
· Solides compétences en analyses statistiques et modélisation (p.ex. GLM, GLMM) ;
· Maitrise du langage R pour le traitement et la visualisation des données ;
· Connaissances en cartographie et SIG (R, QGIS) ;
· Bonnes notions des protocoles de suivi faunistiques et des approches de modélisation en écologie ;
· Anglais scientifique lu et écrit (recherche bibliographiques) ;
· Rigueur scientifique, autonomie, sens de l’initiative et capacité à travailler en équipe ;
· Des connaissances naturalistes sur les ongulés et les loups sont un plus mais pas indispensables.
Conditions matérielles :
Encadrement : Co-encadrement par l’Observatoire des carnivores alpins (OCA) et INRAE
Lieu de travail : INRAE, centre de Grenoble (2 rue de la Papeterie, Saint-Martin d’Hères)
Période : début 2026 (date de démarrage flexible selon la disponibilité de l’étudiant·e)
Bureau et ordinateur fournis
CV et lettre de motivation à transmettre avant le 14 novembre par mail à Etienne Boncourt (etienne.boncourt [@] gmail.com), Björn Reineking (bjoern.reineking[@]inrae.fr), Marie-Sarah Richez (marie-sarah.richez [@] inrae.fr) et Laurent Desvignes (observatoirecarnivoresalpins [@] gmail.com).
Bibliographie :
Frey, S., Fisher, J. T., Burton, A. C., & Volpe, J. P. (2017). Investigating animal activity patterns and temporal niche partitioning using camera‐trap data: Challenges and opportunities. Remote Sensing in Ecology and Conservation, 3(3), 123–132. https://doi.org/10.1002/rse2.60
Gaynor, K. M., Brown, J. S., Middleton, A. D., Power, M. E., & Brashares, J. S. (2019). Landscapes of Fear: Spatial Patterns of Risk Perception and Response. Trends in Ecology & Evolution, 34(4), 355– 368. https://doi.org/10.1016/j.tree.2019.01.004
Lazzeri, L., Pacini, G., Belardi, I., Fini, G., De Lillo, C. & Ferretti, F. (2024). Switch or perish? Prey–predator interactions in a Mediterranean area. Animal Conservation, acv.12973.
Salvatori, M., Oberosler, V., Rinaldi, M., Franceschini, A., Truschi, S., Pedrini, P., & Rovero, F. (2023). Crowded mountains: Long-term effects of human outdoor recreation on a community of wild mammals monitored with systematic camera trapping. Ambio, 52(6), 1085–1097. https://doi.org/10.1007/s13280-022-01825-w
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