Projet scientifique
Ces dernières décennies de nombreuses espèces d’oiseaux connaissent un déclin de leurs populations et un rétrécissement de leur aire de répartition. A contre-courant de cette tendance générale, certaines espèces voient au contraire leur aire s’étendre. Le changement d’usage des sols, l’un des grands moteurs de transformation de la biodiversité, pourrait en être une cause importante1. Jusqu’ici, son influence est souvent considérée à l’échelle de l’espèce2. Pourtant les populations en expansion peuvent présenter des caractéristiques morphologiques, comportementales et écologiques différentes de leurs voisines conspécifiques. Cela soulève l’hypothèse que les populations d’une même espèce pourraient présenter des tolérances variables au changement d’usage des sols, et que les populations les plus tolérantes seraient à l’origine des zones d’expansion de l’espèce. Ce stage vise à tester cette hypothèse.
Pour ce faire, nous comparerons la tolérance aux environnements modifiés par l’homme des populations d’oiseaux provenant (i) de zones récemment colonisées par l’espèce et (ii) de zones adjacentes à ce front d’expansion, à celle des populations issues du reste de l’aire de répartition de l’espèce.
Le projet se basera sur des données issues de l’outil de science participative eBird, contenant 20 millions d’observations et 1800 espèces d’oiseaux dans l’ensemble du continent américain.
En pratique, l’étudiant.e de M2 va :
– 1) Sélectionner les espèces modèles et identifier les zones en expansion en analysant le décalage entre les aires de répartition historiques et les observations récentes d’eBird ;
– 2) Calculer la tolérance à l’urbanisation dans l’ensemble des zones décrites, cette tolérance étant définie comme la différence de probabilité de présence entre les zones anthropisées (urbanisées, agricoles et à forte empreinte humaine) et naturelles ;
– 3) Comparer et interpréter les variations de tolérance des différentes populations issues des zones en expansion, des zones adjacentes aux zones d’expansion et du reste de l’aire de répartition historique.
1. Howard, C. et al. Local colonisations and extinctions of European birds are poorly explained by changes in climate suitability. Nat. Commun. 14, 4304 (2023).
2. Platts, P. J. et al. Habitat availability explains variation in climate-driven range shifts across multiple taxonomic groups. Sci. Rep. 9, 15039 (2019).
Conditions d’accueil :
– Localisation : Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive (CEFE), Montpellier. L’étudiant.e intégrera l’équipe Mouvement, Abondance, Distribution (MAD).
– Rémunération : gratification légale : environ 600€ par mois (plafond horaire exact connu en novembre ou décembre 2025)
– Durée : 5-6 mois (Janvier/Février – Juin 2026)
– Encadrement : encadrant principal Léo Streith (doctorant), avec le soutien d’Ana Rodrigues (chercheuse CNRS) et Stanislas Rigal (postdoc CESAB). En collaboration avec : Filipe Cabreirinha Serrano (postdoc Universidade de São Paulo, Brasil).
– Le projet inclut le financement pour la participation à une conférence internationale en Europe (probablement British Ecological Society Macro en juillet 2026).
Profil de l’étudiant.e
Il s’agit d’un projet de M2 sur ordinateur comprenant une revue de la littérature ainsi que l’analyse de données spatiales.
Requis :
– Solide formation académique en écologie
– Solide expérience en analyses statistiques
– Bonne maîtrise de R
– À l’aise avec l’anglais (pour la lecture de littérature scientifique et les échanges avec des collaborateurs)
– Enthousiasme, curiosité et bonnes aptitudes à la collaboration
Candidature
Deadline pour candidater : 22 octobre
Envoyer à leo.streith@cefe.cnrs.fr : CV + lettre de motivation + notes et classements de M1
Incluez dans la lettre de motivation (1/2 pages) :
– Pourquoi vous pensez être un.e bon.ne candidat.e pour le projet ;
– Ce que le projet vous apporterait ;
Incluez dans le CV des informations sur vos expériences et compétences qui puissent nous éclairer sur votre aptitude et votre intérêt pour le projet, y compris :
– Parcours académique
– Détail sur vos expériences antérieures, notamment des stages de recherche, en clarifiant pour chacune : la durée, la nature du projet et ce que vous avez (concrètement) fait.
– Nom et adresse e-mail d’une personne ayant travaillé en étroite collaboration avec vous (par ex. votre encadrant de M1) et qui accepterait d’être contactée si votre candidature est présélectionnée.
Le retour sur la présélection à l’entretien aura lieu au plus tard le 29 octobre.
Les entretiens auront lieu les 5 et 6 novembre.
Commentaires récents