Offre de stage de Master (6 mois)
Modélisation en écologie – CEFE, CNRS
Lieu : Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive (CEFE, Montpellier)
Employeur : CNRS
Durée : 6 mois
Période : janvier-juin ou mars-août 2026 selon cursus
Conditions : gratification au montant légal en vigueur au moment du début du stage.
Approches de modélisation multi-espèces pour guider l’évaluation et la compensation des impacts écologiques d’un projet d’infrastructure de grande
ampleur.
Contexte scientifique :
Les grands projets d’infrastructures de transport constituent une pression anthropique
majeure sur la biodiversité (Dulac et al., 2013). Ils entraînent une artificialisation et une
fragmentation des milieux naturels ou semi-naturels, modifiant durablement le
fonctionnement des écosystèmes et les dynamiques de populations qui les occupent
(IPBES, 2019). La séquence Éviter–Réduire–Compenser (ERC) est un cadre réglementaire
visant à limiter la perte nette de biodiversité induite par les projets d’infrastructures.
Cependant, sa mise en œuvre concrète reste confrontée à plusieurs défis : hétérogénéité
des pratiques (tant lors des études d’impacts que pour les règles de dimensionnement
de la compensation ou sa mise en œuvre et son suivi), manque de retours d’expérience
et rareté d’évaluations quantitatives robustes de son efficacité (Josefsson et al., 2021; zu
Ermgassen et al., 2019).
En particulier, la littérature scientifique sur l’efficacité réelle des mesures de
compensation demeure encore limitée, tant au niveau national qu’international
(Josefsson et al., 2021; Weissgerber et al., 2019). Ce déficit souligne la nécessité de
développer des approches plus rigoureuses, comparatives et multi-échelles, afin
d’objectiver les impacts des projets d’aménagement et d’évaluer la pertinence des
mesures compensatoires mises en œuvre.
C’est dans ce contexte général que s’inscrivent les travaux de recherche menés par le
CNRS (UMR 5175 – CEFE), en partenariat avec SNCF Réseau et EGIS autour du projet de
ligne ferroviaire nouvelle Montpellier–Perpignan (LNMP), situé dans le bassin
méditerranéen qui est reconnu comme l’un des 34 hotspots mondiaux de biodiversité
(IUCN, 2025). Ce projet vise à produire des connaissances scientifiques robustes sur
l’efficacité des mesures compensatoires, à travers une approche multi-taxons et multi-échelles.
Sujet du stage :
Le stage proposé s’inscrit dans la démarche d’évaluation scientifique de l’efficacité des
mesures compensatoires associées au projet LNMP. Il portera sur le développement de
modèles de distribution d’espèces (Species Distribution Models, SDMs) et, lorsque cela
sera pertinent, de modèles multi-espèces (Joint Species Distribution Models, JSDMs).
L’objectif est de comprendre comment les assemblages d’espèces sont distribués le long
du tracé de la LGV et comment ces assemblages sont structurés en fonction des facteurs
environnementaux.
Ces approches permettront d’exploiter les données déjà collectées dans le cadre du
projet, ainsi que celles issues d’autres grandes bases de données, et de les mettre en
relation avec un ensemble de variables environnementales et paysagères (occupation du
sol, fragmentation, connectivité, caractéristiques topographiques, etc.).
La zone d’étude couvre une mosaïque de milieux naturels et agricoles et les espèces
ciblées appartiennent à différents groupes taxonomiques (oiseaux, reptiles, amphibiens,
insectes, faune du sol), représentatifs des enjeux écologiques de la région.
Les objectifs principaux du stage sont :
• Évaluer la pertinence et les limites des données existantes pour constituer un état
initial (“état 0”) robuste de la biodiversité dans la zone d’étude qui pourra par la
suite être comparé à l’état post-construction ;
• Orienter les efforts de suivi et d’échantillonnage complémentaires dans le cas où
les données actuelles seraient insuffisantes ou trop hétérogènes ;
• Identifier les zones à enjeux en termes de biodiversité : secteurs à forte valeur
écologique, zones présentant des risques de perte de connectivité et espaces
offrant un potentiel élevé pour la restauration et la compensation.
Ce travail contribuera directement à l’évaluation intégrée des mesures compensatoires
du projet global, en fournissant des bases scientifiques solides pour l’analyse ultérieure
des impacts et pour la planification des futures étapes de suivi.
Contexte de travail :
Le/la stagiaire sera accueilli·e au CEFE (CNRS, Montpellier), au sein de l’équipe HAIR
(Human-Animal Interactions). Cette équipe est fortement impliquée dans l’étude des
impacts des activités anthropiques sur la biodiversité et dans le développement de
mesures visant à atténuer ces impacts.
Dans le cadre de ce projet, le/la stagiaire échangera avec la SNCF et le bureau
d’études EGIS.
Encadrement :
Le/la stagiaire travaillera sous la supervision conjointe de :
• Aurélien Besnard (Directeur d’études de l’EPHE),
• Soumaya Belghali (Post-doctorante, CNRS),
• Julia Dayon (Ingénieure de recherche, CNRS).
Profil recherché :
• Master 2 (ou équivalent) en écologie, modélisation ou disciplines proches ;
• Solides compétences en analyse statistique de données ;
• Maîtrise d’un langage de programmation statistique (idéalement R) ;
• Intérêt pour l’écologie de la conservation, la modélisation et l’analyse multi-
taxons ;
• Autonomie, rigueur et facilité d’intégration dans une équipe pluridisciplinaire.
Candidature :
Envoyer un dossier comprenant :
• un CV détaillé,
• une lettre de motivation,
aux adresses email suivantes : aurelien.besnard@cefe.cnrs.fr ;
soumaya.belghali@cefe.cnrs.fr (et julia.dayon@cefe.cnrs.fr en CC).
Date limite de candidature :
10 novembre.
Références :
Dulac, J. (2013). Global land transport infrastructure requirements: Estimating road and
railway infrastructure capacity and costs to 2050. Paris: International Energy Agency
(Vol. 6, Issue 3). https://doi.org/10.1007/s12469-014-0089-9
IPBES. (2019). Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem
Services – Summary for policymakers of the global assessment report. Retrieved
from https://www.ipbes.net/sites/default/files/downloads/spm_unedited_advance_for_posting_htn.pdf
IUCN. (n.d.). Biodiversity knowledge and action. Retrieved September 29, 2025, from
https://www.iucn.org/our-work/region/mediterranean/our-work/biodiversity-
knowledge-and-action
Josefsson, J., Widenfalk, L. A., Blicharska, M., Hedblom, M., Pärt, T., Ranius, T., &
Öckinger, E. (2021). Compensating for lost nature values through biodiversity
offsetting—Where is the evidence? Biological Conservation, 257, 109117.
Weissgerber, M., Roturier, S., Julliard, R., & Guillet, F. (2019). Biodiversity offsetting:
Certainty of the net loss but uncertainty of the net gain. Biological Conservation, 237
(June), 200–208. https://doi.org/10.1016/j.biocon.2019.06.036
zu Ermgassen, S. O. S. E., Baker, J., Griffiths, R. A., Strange, N., Struebig, M. J., & Bull, J. W.
(2019). The ecological outcomes of biodiversity offsets under “no net loss” policies:
A global review. Conservation Letters, 12(6), 1–17.
https://doi.org/10.1111/conl.12664
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