OFFRE DE POST-DOCTORAT : Modélisation de dynamiques de bioagresseurs face à des trajectoires de diversification végétale des paysages agricoles
DURÉE : 24 mois (2 ans)
LIEU : ENS (École Normale Supérieure) & ECOSYS (INRAE Paris-Saclay)
CO-ENCADRANTS : Corinne Robert & Pierre-Antoine Précigout
DÉBUT DU CONTRAT : A partir de janvier 2026
PROJET DE RECHERCHE ASSOCIÉ : projet « ADOPT Promouvoir des trajectoires d’adoption et de maintien de pratiques de protection des cultures basées sur la diversification des cultures associées à des trajectoires durables de régulation des bioagresseurs » (Plan Ecophyto II+ – Appel à projet 2024)
CONTEXTE :
Le projet ADOPT (2025-2028), financé par le plan Ecophyto II+, vise à soutenir la transition agroécologique des territoires, en collaboration avec la Métropole de Rouen et les acteurs locaux. L’objectif du projet est de caractériser et de promouvoir des trajectoires d’adoption de stratégies de protection des cultures basées sur la diversification végétale permettant une diminution significative des usages de pesticides. Il s’agit d’identifier des combinaisons de leviers pour promouvoir ces trajectoires de régulations durables des bioagresseurs. Pour y répondre, le projet est structuré autour de trois grands axes qui étudient 1) les effets de combinaisons de pratiques de diversification végétale sur les bioagresseurs, 2) les conditions d’adoption des pratiques de diversification des cultures, 3) la modélisation des trajectoires de pratiques du socio-écosystème.
Le post-doc s’inscrit dans le premier axe du projet. Il vise à caractériser l’effet de trajectoires de diversification végétale sur le développement de bioagresseurs variés et à identifier des trajectoires durables. Nous voulons caractériser comment la diversification des paysages agricoles, tant temporelle (assolement) que spatiale (mélange d’espèce, habitats semi-naturel, diversification des cultures dans les paysages), influence la dynamique et la régulation de différents bioagresseurs (champignons pathogènes et pucerons notamment). La démarche repose sur une approche de modélisation des paysages agricoles et des bioagresseurs associées.
OBJECTIFS DU POSTE ET MÉTHODES :
Dans ce cadre, le/la post-doctorant(e) aura pour mission de participer au travail de modélisation des trajectoires de diversification des paysages agricoles et de leur impact sur les dynamiques et la régulation des bioagresseurs. L’une des questions centrales du projet est : « comment diversifier nos paysages agricoles dans le temps et dans l’espace pour les rendre plus résilients et résistants à des bioagresseurs variés ? ». Il s’agit de mettre en regard une diversité de stratégies de diversification végétale avec une diversité de bioagresseurs.
Les stratégies de diversification considérée incluent la diversification des cultures et l’inclusion d’infrastructures agroécologiques, à l’échelle de la parcelle et du paysage avec l’objectif de considérer des trajectoires spatio-temporelles de pratiques de diversification, débouchant sur l’identification de calendriers spatio-temporels de mosaïques écologiquement diversifiées optimales.
L’un des défis de ce poste sera de caractériser l’effet de la diversification végétale sur différents bioagresseurs en prenant en compte leurs interactions. L’étude portera notamment sur (i) les maladies fongiques pathogènes et (ii) les pucerons des grandes cultures.
Pour cela, il sera possible de s’appuyer sur deux modèles de régulation écologique développés dans notre laboratoire : le modèle “puceron-coccinelle” (Le Gal et al., 2020 Ecological Modelling) et celui des champignons pathogènes (Précigout et al., 2023 Landscape Ecology). Ces deux modèles reposent sur une représentation des ressources hôtes dans le paysage dont le niveau influence les dynamiques des bioagresseurs ou de leurs auxiliaires, à l’échelle de la parcelle et du paysage. Le modèle développé permettra d’explorer différents scénarios de diversification des cultures et des éléments semi-naturels. Cette approche permettra d’évaluer deux formes de régulation écologique : une régulation “bottom-up” pour les pathogènes, liée à la réduction des ressources disponibles par la diversification des cultures, et une régulation “top-down” pour les pucerons, via l’augmentation de la régulation biologique par les auxiliaires, favorisée par les éléments semi-naturels.
Dans une première étape, les objectifs seront de travailler sur un papier de revue bibliographique et prendre en main les deux modèles. Dans une deuxième étape, il s’agira d’étendre le modèle à un paysage biotique diversifié avec deux types de bioagresseurs (donc simuler les interactions entre eux et différents éléments de diversification) et d’évaluer l’impact des mosaïques spatiotemporelles de diversification sur leurs dynamiques. En parallèle un travail avec les agriculteurs du territoire normand permettra de proposer des scénarios de diversification végétale plus réalistes à tester dans le modèle.
MISSIONS PRINCIPALES :
Le/la post-doctorant(e) sera chargé(e) des missions suivantes :
1. Modélisation du paysage biotique diversifié : Prendre en main les modèles existants, les faire évoluer et aboutir à un modèle pluri-éléments paysagers et pluri-bioagresseurs.
2. Analyse des simulations de trajectoires : réaliser des analyses de sensibilité et explorer des trajectoires de diversification variées et leur impact sur les dynamiques des bioagresseurs
3. Revue bibliographique : Participer à une revue de littérature sur les fonctions multiples associées à la diversification écologiques des paysages agricoles
4. Rédaction et diffusion des résultats : Contribuer à la rédaction d’articles scientifiques et participer à des conférences.
5. Collaboration interdisciplinaire : Collaborer avec des chercheurs du projet et des agriculteurs pour tester des trajectoires de transition réaliste du territoire.
PROFIL RECHERCHÉ :
Le/la candidat(e) idéal(e) pour ce poste devra posséder les caractéristiques suivantes :
• Formation : Doctorat dans une des disciplines suivantes : modélisation, écologie des paysages, écologie fonctionnelle, agronomie, épidémiologie ou un domaine pertinent lié aux régulations écologiques des bioagresseurs et de leur modélisation.
• Compétences :
– Modélisation écologique et/ou agroécologique et/ou épidémiologie.
– Connaissance des dynamiques des bioagresseurs si possible dans les systèmes agricoles.
– Expérience dans la rédaction d’articles scientifiques et le développement de projets de recherche.
• Qualités personnelles :
– Intérêt pour la transition agroécologique et envie de travailler dans un projet transdisciplinaire à visée transformative
– Capacité à travailler dans un environnement collaboratif
– Autonomie, esprit d’initiative et capacité à aborder des modèles complexes.
– Compétences en communication écrite et orale en français et en anglais.
CONDITIONS DU POSTE :
• Durée du contrat : 24 mois (2 ans).
• Lieu de travail : ENS (École Normale Supérieure de Paris) & UMR INRAE ECOSYS (Palaiseau), avec de possibles déplacements à Rouen pour travailler avec les acteurs locaux.
• Rémunération : Selon les grilles de salaire pour les post-doctorants en France.
• Début du contrat : A partir de janvier 2026
CANDIDATURE :
Les candidat(e)s intéressé(e)s sont invité(e)s à envoyer leur CV et lettre de motivation à Corinne Robert et Pierre-Antoine Précigout (mails ci-dessous).
Les candidats sélectionnés seront contactés pour un entretien.
Pour toute question, vous pouvez contacter les co-encadrants :
• Corinne Robert : corinne.robert@inrae.fr
• Pierre-Antoine Précigout : pierre-antoine.precigout@inrae.fr
Commentaires récents