Le développement des parcs éoliens en mer répond à des objectifs énergétiques, économiques et environnementaux dans un contexte de réduction des émissions de carbone. Cependant, leurs impacts sur l’environnement marin restent encore mal connus, en raison de la complexité des interactions écologiques impliquées. Des études récentes estiment que la production primaire pourrait être modifiée de ±10 % suite aux changements hydrodynamiques induits par les parcs (Daewel et al., 2022). Ces changements, liés aux effets de sillage, à la stratification, aux courants et à la remise en suspension des sédiments, peuvent influencer la biomasse des producteurs primaires et la dynamique des efflorescences phytoplanctoniques. Dans certains cas, ils pourraient favoriser le développement d’efflorescences algales nuisibles (Floeter et al., 2017 ; Cazenave et al., 2016). L’utilisation d’images satellites, permettant de quantifier la chlorophylle a à haute résolution spatio-temporelle, constitue un outil clé pour analyser ces dynamiques. Ce stage s’inscrit dans le projet EMOI (Effets de l’Eolien en Mer sur les écosystèmes marins pélagiques : vers une observation intégrée), financé par l’Observatoire de l’Eolien en Mer. Ce projet vise à développer un observatoire intégré afin de combler les lacunes actuelles sur les impacts de l’éolien en mer sur les écosystèmes pélagiques.
Le stagiaire disposera de séries temporelles de chlorophylle a issues d’images satellites, correspondant à la zone d’implantation du parc de Saint Nazaire. Ces séries, analysées au moyen de modèles linéaires dynamiques (Soudant et Hernández Fariñas, 2023 ; Huguet et al., 2024), sont décomposées en tendances et en composantes saisonnières, offrant des informations clés pour caractériser la variabilité de la biomasse et de la phénologie phytoplanctoniques.
Plus spécifiquement le/la stagiaire devra :
➔ Construire des cartes de synthèse de tendance et paramètres phénologiques à partir des séries temporelles spatialisées, permettant de visualiser rapidement les principales sources de variation du phytoplancton ;
➔ Chercher parmi les approches BACI (Before – After Control Impact) / BAG (Before After Gradient) la plus adaptée pour détecter sur le long terme les effets potentiels de ces aménagements pour le compartiment phytoplanctonique ;
➔ Explorer d’autres sources de données disponibles (sorties modèles, suivis basse fréquence des paramètres hydrologiques et de la diversité phytoplanctonique) afin de mieux appréhender le contexte d’évolution de la chlorophylle a dans la zone ;
➔ Explorer les liens entre les variables phytoplanctoniques (biomasse, phénologie) et les forçages physico-chimiques.
Profil et compétences recherchées
➔ Master 2 Statistique / profil quantitatif / Autonome sous R
➔ Bonne connaissance en écologie marine
➔ Bonnes capacités de rédaction et synthèse
Encadrements
Le stage sera co-encadré par Tania Hernández Fariñas (Ifr, LERN), Dominique Soudant (Ifr, VIGIES) et Antoine Huguet (Ifr, LER MPL), apportant respectivement une expertise en écologie phytoplanctonique, en statistiques et en analyse d’images satellites.
Localisation : Laboratoire Environnement Ressources de Normandie (Ifremer, LERN, Port en Bessin). Déplacements ponctuels possibles vers Nantes
Durée : 6 mois, entre janvier/février et août
Gratification selon la réglementation en vigueur
Candidature
Envoi d’un CV et lettre de motivation par mail à : tania.hernandez.farinas@ifremer.fr ; dominique.soudant@ifremer.fr et antoine.huguet@ifremer.fr
Date limite de candidature : 30 novembre 2025
Bibliographie conseillée :
Daewell et al., 2022 https://doi.org/10.1038/s43247-022-00625-0
Floeter et al., 2017 https://doi.org/10.1016/j.pocean.2017.07.003
Cazenave et al., 2016 https://doi.org/10.1016/j.pocean.2016.04.004
Soudant et Hernández Fariñas, 2023 https://archimer.ifremer.fr/doc/00858/96988/
Huguet et al., 2024 https://doi.org/10.1016/j.marpolbul.2023.115870
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