Nous recherchons un.e candidat.e pour un sujet de thèse de l’ED 227 de Sorbonne Université (https://adum.fr/as/ed/voirproposition.pl?langue=&site=ed227&matricule_prop=61919). Dans ce projet dirigé par Sandrine Meylan au laboratoire iEES Paris (https://iees-paris.fr/), l’étudiant.e devra caractériser les capacités cognitives de populations naturelles du lézard vivipare Zootoca vivipara en testant différentes performances cognitives sur différentes classes d’individus. Nous étudierons au laboratoire en conditions contrôlées l’effet de stress thermiques et hydriques sur les performances cognitives de ce lézard, à la fois en période diurne et nocturne, permettant de mieux comprendre les effets synergiques potentiels de ces différents facteurs. Nous caractériserons également les traits comportementaux individuels comme le niveau d’activité (tâche de motricité), le niveau de prise de risque basal, ou encore l’agressivité, et l’effet d’un stress thermique sur ces traits. En effet, les traits de personnalité sont soumis à la sélection, et les individus pourraient avoir des stratégies de gestion du risque climatique différentes selon leur profil comportemental. Nous chercherons également à lier les performances cognitives individuelles aux performances individuelles en milieu naturel. En identifiant les interactions entre stress thermique, disponibilité en eau et cognition, notre étude apportera ainsi des éléments clés pour affiner les prédictions sur la capacité des espèces ectothermes à s’adapter au changement climatique via leur cognition.
Localisation
• Sorbonne Université, Institut d’écologie et des sciences de l’environnement de Paris, UMR 7625, Faculté des Sciences et de l’Ingénieur
• Année universitaire d’inscription : 2025-2026
• Date de début de la thèse : 01/10/2025
• Date limite de candidature : 12/05/2025
Projet doctoral
• Direction : Sandrine MEYLAN (Professeur de l’Université Sorbonne)
Résumé
Le dérèglement climatique implique à la fois une augmentation des températures globales à l’échelle du globe, mais aussi une augmentation de la fréquence des évènements climatiques extrêmes, notamment les vagues de chaleur. Une exposition à des températures supérieures à la moyenne peut provoquer un stress thermique chez un animal, cela s’accompagne de coûts pour l’organisme pouvant se traduire par une diminution de son succès reproducteur et de sa survie. On s’attend donc à ce que le risque d’extinction des populations s’accélère avec l’augmentation globale des températures à la surface du globe, d’autant plus chez les ectothermes, qui dépendent des températures externes. Des études récentes montrent qu’un stress thermique pourrait également affecter les performances cognitives d’un individu (attention, apprentissage, mémoire). La cognition désigne les mécanismes mentaux qui permettent aux individus d’acquérir de l’information provenant de leur environnement, d’établir une réponse pertinente, et d’ajuster leur comportement de manière flexible. Il est donc probable que ce facteur joue un rôle clé dans l’ajustement adaptatif des animaux au changement climatique. Cependant, le lien entre le stress thermique, la cognition et la fitness en milieu naturel n’a toujours pas été établi et constituent un sujet de recherche que nous souhaitons explorer. Les études sur les effets d’une augmentation de température sur la cognition ont tendance à négliger un potentiel effet synergique entre stress thermique et la diminution de la disponibilité en eau (provoquée par des sécheresses également plus fréquentes). De plus, la plupart des études s’intéressent à un stress thermique ayant lieu pendant la journée, alors que les modèles prévoient une augmentation des températures nocturnes plus fortes que les températures diurnes. Un stress thermique subit pendant la nuit, entraînant la perturbation de la phase de repos nécessaire au bon fonctionnement des capacités cognitives, pourrait donc entraîner des conséquences différentes sur les performances cognitives.
Dans ce projet nous caractériserons les capacités cognitives de populations de lézards vivipares z. vivipara en laboratoire. Nous étudierons ensuite en conditions contrôlées l’effet de perturbations thermiques et hydriques sur les performances cognitives des lézards, à la fois en période diurne et nocturne, permettant de mieux comprendre les effets synergiques potentiels de ces différents facteurs sur la cognition. Nous caractériserons également les traits comportementaux individuels comme le niveau d’activité (tâche de motricité), le niveau de prise de risque basal, ou encore l’agressivité, et l’effet d’un stress thermique sur ces traits. En effet, les traits de personnalité sont soumis à la sélection, et les individus pourraient avoir des stratégies différentes selon leur profil comportemental, et donc différentes manières de réagir face à une augmentation des températures. Nous pourrons égalemment lier les performances cognitives individuelles à la survie en milieu semi-naturel. Enfin, nous envisageons également de réaliser des expériences de perturbation thermique sur d’autres populations de lézards vivants en milieu naturel.
Compte tenu du rythme rapide des changements anthropogéniques actuels, il est essentiel de mieux comprendre comment les variations thermiques et hydriques influencent les capacités cognitives des ectothermes. En identifiant les interactions entre stress thermique, disponibilité en eau et cognition, notre étude apportera des éléments clés pour affiner les prédictions sur la capacité des espèces ectothermes à s’adapter au changement climatique. Cette approche permettra non seulement d’anticiper les impacts du réchauffement futur sur la survie des populations, mais aussi de mieux orienter les stratégies de conservation des espèces vulnérables face à ces défis environnementaux.
Profil recherché
La candidate ou le candidat recherché devra satisfaire aux exigences suivantes : (1) avoir une formation en écologie comportementale et évolutive comprenant notamment des compétences en écophysiologie animale, écologie comportementale et biostatistique, (2) avoir si possible une expérience dans le domaine professionnel (écologie animale et écophysiologie), (3) être créatif et indépendant, et (4) disposer des qualités pour encadrer étudiants et stagiaires pendant le travail de terrain et de laboratoire. Elle ou il aura la liberté de proposer des travaux complémentaires qui permettront d’adapter le projet de thèse.
Merci de transmettre votre candidature en suivant les démarches du site de l’Ecole doctorale ou de me contacter par courriel.
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