Contacts: Emmanuelle Cam emmanuelle.cam@univ-tlse3.fr, Blandine Doligez blandine.doligez@univ-lyon1.fr
Présentation générale et objectifs
L’une des questions centrales de l’écologie moderne concerne le rôle que jouent les processus évolutifs face aux changements provoqués par l’activité humaine, notamment la capacité de ces processus à promouvoir la persistante des populations locales, mais également les entraves qu’ils sont susceptibles de dresser. Les processus écologiques et évolutifs majeurs opèrent dans les populations et peuplements à l’échelle d’années et décades (par exemple les processus démographiques responsables des changements de taille des populations, et les processus évolutifs susceptibles d’aboutir à des adaptations des organismes).
Les études à long terme génèrent des données adaptées pour travailler sur les processus écologiques et évolutifs, et sur leur imbrication. Les études populationnelles, en suivant souvent les individus de la naissance à la mort,fournissent des données démographiques (taux de mortalité, fécondité), morphométriques, des échantillons biologiques (sang, parasites, tissus), des données épidémiologiques, des données comportementales (déplacements) parfois documentées grâce à de l’électronique embarquée. Des variables environnementales sont également enregistrées (météo, caractéristiques de l’habitat, polluants). Ces études peuvent également fournir des données sur le pedigrée et ainsi permettre d’étudier la relation entre la structure génétique et la distribution de traits quantitatifs, et de faire inférence sur la sélection naturelle et l’adaptation in natura. En d’autres termes, les études à long terme fournissent un cadre unique permettant d’aborder l’intégration des processus écologiques et évolutifs.
Malgré cela, les études à long terme doivent surmonter des obstacles logistiques et financiers importants qui mettent actuellement leur avenir en péril. Ces obstacles résultent de la nécessité de maintenir un effort de collecte de données standardisées régulier et au long-terme dans un contexte où les sources de financement favorisent plutôt les projets à court termes’intéressant à des questions spécifiques de manière séparée les unes des autres. Celas’oppose à un financement récurrent permettant d’assurer un fonctionnement de base et ainsi de ne pas perdre le bénéfice des effort des années antérieures. Pourtant, les synthèses récentes démontrent que les études à long termes ont fécondes en production scientifique. Les études françaises ont largement contribué à cela mais souffrent d’un déficit de visibilité au niveau national et de réflexion stratégique collective. Ce groupe se propose d’être un lieu d’animation scientifique visant à promouvoir les initiatives françaises et les collaborations internationales en matière d’études à long terme.
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