PROPOSITION DE STAGE – MASTER/INGENIEUR (Bac +5)
Effet des différentes composantes de l’intensification agricole sur le déclin de la biodiversité : focus sur les variations interannuelles du paysage et des populations d’oiseaux entre 2011 et 2024.

CONTEXTE
Une étude conduite au niveau européen vient récemment de montrer que les populations d’oiseaux spécialistes des milieux agricoles ont décliné de près de 60 % sur les 40 dernières années, et que l’agriculture intensive est la principale cause de déclin (Rigal et al. 2023). Cependant, cette étude à
large échelle est basée sur un indicateur de l’intensité de l’agriculture, la valeur des achats de pesticides et fertilisants par hectare, qui ne permet pas d’analyser le rôle des différentes facettes de l’intensification de l’agriculture sur les tendances à long terme des populations d’oiseaux. Le poids relatif des différentes composantes de l’intensification agricole (homogénéisation des cultures et des rotations, conversion des prairies en culture, augmentation des apports d’engrais et de pesticides, diminution des haies et des éléments semi-naturels…) dans le déclin des oiseaux, ainsi que leurs interactions spatiales et temporelles, restent encore à définir (Tscharntke & Batáry 2023). Dans ce contexte, il semble pertinent d’étudier le poids de ces différentes composantes de l’intensification pour pouvoir proposer des actions de mitigation efficaces dans un contexte de changement climatique. Bien que de nombreuses études aient mis en évidence des relations entre structure du paysage, pratiques agricoles et distribution spatiale de l’avifaune (Sirami et al. 2019; Barbaro et al. 2021), peu d’études ont investigué ces interactions de manière diachronique à l’échelle de la mosaïque agricole.
Ce stage a pour objectif de mener une étude des réponses des communautés d’oiseaux aux variations interannuelles de la composition de la mosaïque agricole. Cette étude reposera sur un jeu de données unique renseignant les variations interannuelles des populations d’oiseaux dans des paysages agriforestiers des Coteaux de Gascogne (au sud-ouest de Toulouse) entre 2011 et 2024. Ces données sur les oiseaux seront combinées avec les connaissances et données cartographiques accumulées sur ce site d’étude à long-terme de Dynafor afin d’explorer le rôle de différentes composantes de l’intensification agricole dans le déclin des populations d’oiseaux.

DEROULE DU STAGE
Plus spécifiquement, l’objectif de ce stage sera de tester l’hypothèse selon laquelle les variations temporelles de l’avifaune ne répondent pas uniquement à des facteurs globaux et à long terme, mais également à des interactions entre différentes variables culturales locales (rotations culturales, application d’intrants, dates de fauches…). Le/la stagiaire sera chargé.e de caractériser les variations temporelles de l’avifaune dans les Coteaux de Gascogne entre 2011 et 2024, puis d’analyser l’effet des interactions entre différentes variables paysagères et culturales locales sur ces variations. Pour atteindre ces objectifs, le/la stagiaire disposera d’un jeu de données unique sur l’abondance des oiseaux nicheurs relevée sur 100 points d’écoutes échantillonnés chaque année depuis 2011 dans les Coteaux de Gascogne. À ces relevés s’ajoutent des données accessibles sur les
pratiques agricoles à l’échelle nationale, notamment l’identité des cultures des parcelles adjacentes aux points d’écoutes via le Registre Parcellaire Graphique (RPG), les valeurs de vente de pesticides avec la BNV-D et sa version spatialisée, des données sur la qualité des haies et les dates de fauche des prairies via la télédétection.
Le/la stagiaire bénéficiera de collaborations entre plusieurs chercheur.se.s de Dynafor, du CEFE et de l’OFB, spécialistes en écologie des paysages, écologie des communautés et sciences de la conservation.

TRAVAUX ATTENDUS
– Revue bibliographique
– Analyse statistiques de données
– Rédaction d’un rapport de recherche
– Communication lors d’un séminaire de Dynafor

CARACTERISITIQUES DU STAGE
Durée : 6 mois à partir de janvier ou février
Gratification : selon la législation en vigueur, soit 15 % du plafond horaire de la sécurité sociale
Structure d’accueil : UMR Dynafor, INRAE Auzeville-Tolosane
Encadrement : Clélia Sirami (Directrice de recherche, UMR Dynafor) et Flora Versteels (Doctorante, UMR Dynafor), avec en appui Aurélien Besnard (Directeur d’Études EPHE, UMR CEFE) et Jules Chiffard (Chargé de recherche, OFB)

PROFIL RECHERCHE
Niveau : Master 2 en écologie / Ingénieur agronome avec une spécialisation orientée vers la gestion de la biodiversité
Compétences d’analyse et de traitement de données et de modélisation statistique sous R
Maitrise des outils SIG (QGIS ou R)
Connaissances en écologie des paysages et écologie des communautés
Intérêt pour les questions à l’interface entre biodiversité et agriculture
Autonomie et esprit d’initiative

Merci d’envoyer par email votre CV et une lettre de motivation avant le 17 octobre 2025 aux encadrantes du stage :
Clélia Sirami – clelia.sirami@inrae.fr UMR 1201 Dynafor, INRAE Auzeville-Tolosane
Flora Versteels – flora.versteels@inrae.fr UMR 1201 Dynafor, INRAE Auzeville-Tolosane

Les candidatures seront évaluées au fil de l’eau.

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: flora.versteels@inrae.fr

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.