Contexte :
L’intensification et la diminution de la diversité génétique agricole ainsi que l’anthropisation et l’homogénéisation
des territoires sont des facteurs favorisant l’émergence et la propagation de phytopathologies, telles que les
bactérioses phloémiennes, et plus particulièrement les phytoplasmoses. Ces maladies sont causées par des
phytoplasmes, des bactéries sans paroi, localisées dans la sève élaborée des plantes, et transmises de plante à
plante par des insectes vecteurs appartenant à l’ordre des hémiptères. La fragmentation des habitats tend à
augmenter les surfaces d’échanges entre les compartiments sauvages et cultivés, et peut avoir pour conséquence
le transfert de phytoplasmes depuis des plantes sauvages réservoirs jusqu’aux parcelles agricoles, par
l’intermédiaire des insectes vecteurs naturellement présents dans les agroécosystèmes. A l’échelle européenne,
la maladie du Bois Noir de la vigne est causée par le transfert du phytoplasme Candidatus ‘Phytoplasma solani’
par des insectes vecteurs appartenant à la famille des Cixiidae, depuis des plantes sauvages réservoirs (ortie
dioïque, liseron des champs, liseron des haies, etc.) jusqu’aux vignes avoisinantes. L’étude de la propagation de
cette maladie au vignoble passe notamment par l’étude des insectes vecteurs (avérés ou potentiels) et la
caractérisation d’autres plantes réservoirs. Le Laboratoire d’Innovation Territorial (LIT) de Buzet situé dans le Lot-
et-Garonne, représente un agroécosystème d’intérêt pour l’étude des flux de phytoplasmes puisqu’il s’agit d’un
territoire en polyculture, alliant l’agroforesterie à la viticulture.
Objectifs / Méthodes :
L’objectif de ce stage est d’étudier les flux de phytoplasmes entre le compartiment sauvage et les parcelles viticoles
expérimentales du LIT de Buzet. Pour cela, l’étudiant.e devra réaliser des inventaires faunistiques d’insectes
vecteurs de la famille des Cixiidae, ainsi que des inventaires floristiques des plantes réservoirs de phytoplasmes
aux environs des parcelles de vigne. L’étudiant.e sera formé.e à l’identification taxonomique des insectes vecteurs
et des plantes réservoirs de phytoplasmes. A l’aide de techniques de biologie moléculaire, l’étudiant.e effectuera
des diagnostics moléculaires pour la présence de phytoplasmes d’intérêt dans les échantillons collectés.
Dans le cadre de ce stage, l’étudiant.e évoluera au sein de l’équipe « Mollicutes », de l’UMR 1332 Biologie du Fruit
et Pathologies, de l’INRAE Nouvelle-Aquitaine-Bordeaux, sous l’encadrement de Xavier FOISSAC (DR) et d’Arthur
AURIOL (IE). Ce stage s’inscrit dans le projet de recherche AC2TION TETRAE (Transition en Territoires de
l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement), ayant pour objet d’étude les impacts de l’agroforesterie en
Nouvelle-Aquitaine dans les systèmes agricoles en transition. L’étudiant.e devra faire preuve d’une appétence pour
le travail de terrain (prélèvements de végétaux, collectes et suivis d’insectes vecteurs) et de laboratoire
(détermination taxonomique des insectes vecteurs, techniques de diagnostic en biologie moléculaire). La
motivation et la rigueur scientifique sont des qualités indispensables à l’exercice de ce stage. Des compétences en
informatique, en bureautique et dans l’utilisation du logiciel de cartographie QGIS seraient appréciées, ou pourront
être développées. Enfin, une appétence pour le travail en équipe et une bonne capacité rédactionnelle seront
nécessaire.
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