La pollinisation est un service écosystémique essentiel qui assure la durabilité des
communautés végétales sauvages et améliore le rendement des cultures. On estime que les
insectes fournissent des services de pollinisation d’une valeur annuelle de 153 milliards de
dollars par an dans le monde et de 14 milliards de dollars par an dans l’Union Européenne
(soit 10 % de la production agricole). Cependant, dans le contexte actuel de l’Anthropocène,
les activités humaines provoquent une extinction massive de la biodiversité à travers le
globe, affectant de nombreux pollinisateurs tels que les abeilles et les lépidoptères
(papillons diurnes et nocturnes). Parmi les causes de ce déclin, les produits phytosanitaires
constituent un facteur majeur. Néanmoins, les normes d’essais actuelles ne permettent pas
de détecter les effets sublétaux des pesticides sur l’ensemble des pollinisateurs. De plus,
elles ne se basent principalement que sur quelques espèces d’abeilles excluant
pratiquement la faune pollinisatrice sauvage. Les insectes pollinisateurs sauvages étant très
diversifiés, le développement de nouveaux protocoles est ainsi essentiel pour évaluer leur
sensibilité aux pesticides.
A cette fin, plusieurs espèces d’abeilles et de lépidoptères sauvages ont été sélectionnées
afin de couvrir une grande partie de leur étendue taxonomique, reflétant une large gamme
de traits morphologiques et d’histoire de vie. Par l’élaboration de nouveaux protocoles, nous
développerons l’élevage de ces espèces sauvages en laboratoire, et ce, tout au long de leur
cycle de vie (juvéniles et adultes). Puis, nous exposerons ces pollinisateurs aux principales
catégories de pesticides, seuls ou en mélange, afin d’évaluer dans quelle mesure l’écologie
et le cycle de vie peuvent affecter leur santé et leur sensibilité à ces produits.

Deux espèces d’abeilles (Bombus terrestris et Andrena vaga) et trois espèces de papillons
(Saturnia pavonia, Aglais urticae et Maniola jurtina) seront testées en laboratoire pour
évaluer les effets des pesticides sur les pollinisateurs sauvages.
Ces espèces seront élevées au laboratoire et exposées aux pesticides (i.e. l’acétamipride, la
cyperméthrine et le tébuconazole) par voie orale et topique. Toutes les espèces seront
exposées de manière aiguë et chronique à des concentrations de terrain afin de déterminer
comment ces polluants, seuls et en combinaison, affectent leur développement (taux
d’émergence, durée des stades larvaires, masse, etc…) et leur comportement
(consommation de nourriture, sommeil, etc…).

La personne recrutée sera accueillie au sein des laboratoires de Zoologie et d’Ecologie des
Interactions et Changements Globaux (EICG) de l’Université de Mons. L’équipe de zoologie
se concentre sur l’étude des abeilles sauvages, en particulier les bourdons, dans les
domaines de la taxonomie, de la phylogénie, de l’écotoxicologie ou encore de la biologie de
la conservation. Le laboratoire EICG se focalise quant à lui sur l’étude des insectes, tels que
les pollinisateurs ou les agents de contrôle biologique, face à de multiples stress, du niveau
individuel (écophysiologie, écotoxicologie, comportement) au niveau communautaire
(organisation du réseau trophique, biodiversité).

Cette offre de stage constitue le sujet d’une thèse et fait partie intégrante du projet
Européen WildPosh (2024-2028) dont l’objectif vise à améliorer l’évaluation des risques liés
à l’exposition aux pesticides et à la santé des pollinisateurs sauvages ainsi que des services
de pollinisation associés.

Profil recherché :
– Etudiant(e) bac+3, bac +4 issus d’un cursus Biologie/Ecologie ou école d’ingénieur.
– Stage de 2 à 3 mois pouvant débuter en avril (les dates peuvent être ajustées si besoin).

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: Manon.FIEVET2@umons.ac.be

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.