Suite au projet de suppression du contingent national pour l’avancement de grade des EC annoncé par la DGRH du MESRI, la SFE2 une pétition que le bureau de la Commission permanente du CNU appelle à diffuser et à signer pour défendre l’équilibre entre le local et le national dans la gestion des carrières universitaires.

Pour accéder au texte et signer la pétition :

https://www.wesign.it/fr/education/carrieres-universitaires–pour-lequilibre-entre-le-local-et-le-national

Quelques réactions internes au CA pour comprendre l’enjeu :

X : « la possibilité de faire avancer les MCF et PR via le CNU était (encore) une des rares manières de contrecarrer l’emprise des potentats locaux dans les universités. Avec des avancements 100% locaux (comme le souhaite Vidal), on va vers un modèle qui mettra davantage en exergue la fidélité et la loyauté aux silverbacks du cru que les qualités scientifiques ou le dévouement à l’échelle nationale. Pour avoir vécu ce que peut être un labo qui verrouille bien les carrières lorsque les mcf dévient de la ligne du parti, je peux vous dire que c’est pas du luxe d’avoir une voie d’avancement nationale… Et pour avoir siégé au CNU 67 aux sessions d’avancement, je peux aussi témoigner que c’est vraiment bien fait (et qu’on prend beaucoup le temps de discuter).
Je pense qu’en temps que société savante on est complètement légitime à se prononcer sur une telle question. Ou alors on réserve ces positions aux syndicats, mais avons-nous l’impression que cela suffira ? […], donc je serais d’avis que l’on s’exprime aussi, histoire de sensibiliser nos collègues membres de la SFE2 à ce qui est en train de se jouer. »

Y: « la multiplication des filières parallèles de recrutement (par ex : via IUF avec des postes de PR gagés pour les MC IUF, les chaires junior qui auront leur propre contingent et des modalités de recrutement encore à définir) va créer une vraie hiérarchie entre les EC. en plus des points soulevés par X, les « EC classiques » auront en charge la majorité des enseignements alors que les recrutés après une chaire, qui auront déjà eu une très faible charge pendant cette période, pourront potentiellement encore être aidés pendant leurs premières années après leur recrutement (le cnrs a prévu des financements pour cela).« 

Z: « Je pense que nous pouvons faire entendre notre voix sur ces questions à un moment où on à l’impression que les choses se délitent de toute part  sous l’impulsion d’une pensée actuellement aux affaires, dans ce domaine comme sur les autres enjeux, qui va dans une direction paraissant diamétralement opposée à ce dont notre société aurait besoin pour pouvoir affronter au mieux les défis à relever. »

W: « Perso, je ne vais pas signer le texte. Je comprends que beaucoup de monde s’inquiète que les dossiers ne sont pas correctement évalués au niveau local – mais ça peut aussi arriver au niveau des CNU. Je connais des collègues impliqués dans les instances CNU qui avancent étonnement vite dans leur carrière… Comme Y a dit, faudrait plutôt mieux cadrer les procédures locales. Actuellement les dossiers sont évalués 3 fois: un avis du CAc transmis aux CNU, ensuite l’évaluation CNU qui revient au CAc des universités. Et vu que le nombre de promotions CNU est très limité, 80% à 90% des dossiers sont évalués une troisième fois. Même si la première évaluation est légère, 5 à 6 personnes sont obligées de lire ces dossiers attentivement et 4 personnes rédigent un rapport (2x CNU, 2x local). Les dossiers sont devenus lourds, souvent >50 pages car plus en plus d’éléments demandés. Et je ne veux même pas parler des discussions encore nécessaires au niveau du CAc.

Je suis d’accord qu’on a besoin d’une procédure objective et transparente mais il y a actuellement trop de couches et trop d’effort d’évaluation – et je suis plutôt favorable aux démarches qui simplifient ce travail. »

X: « […] Je pense que ce n’est pas un mal si on passe un peu de temps sur quelque chose d’aussi important que l’avancement des collègues. Si les dossiers étaient plus légers, réduirait-on la dose d’arbitraire ? Ou alors si on voulait alléger, proposerait-on de donner les avancements aléatoirement ? Ou purement à l’ancienneté comme c’est (ou c’était) encore le cas par défaut dans pas mal de branches de la fonction publique ? A qui s’adressera-t-on quand son dossier d’avancement est bloqué année après année par des commissions remplies de collègues choisis par un silverback mal intentionné ? […] »