La Société Française d’Ecologie (SFE) vous propose le regard de François Papy et de Isabelle Goldringer sur la Biodiversité des champs.

La biodiversité des champs: ressource productive pour les agricultures de demain

François Papy 1 et Isabelle Goldringer 2, chercheur CNRS, CEFE

(1) Académie d’Agriculture (papy.francois@numericable.fr)
(2) UMR de génétique végétale, Le Moulon, Inra (isa@moulon.inra.fr)

Une véritable révolution agricole a eu lieu à l’échelle mondiale dans la deuxième moitié du siècle dernier. Par la recherche d’une augmentation des rendements à tout prix, elle a permis un véritable exploit : alimenter une population qui est passé entre 1950 et 2000 de 2,8 à 6,3 milliards d’habitants. La fertilisation azotée permise par la fixation industrielle de l’azote de l’air, la sélection de nouvelles variétés cultivées, l’extension des surfaces irriguées, l’emploi de nombreux pesticides et, dans les pays les plus industrialisés, la motorisation[a] (utilisation de tracteurs, moissonneuses-batteuses…) ont été les facteurs de cette augmentation des rendements. Mais ces techniques, outre qu’elles consomment beaucoup d’énergie fossile, sont aussi la cause d’une détérioration des ressources naturelles, maintenant bien identifiée : pollution en azote et molécules diverses des eaux superficielles et profondes, érosion des sols et de la biodiversité, émission de gaz à effet de serre, etc.. Que faire aujourd’hui, alors que neuf milliards d’habitants sont attendus en 2050 sur la planète, et, qu’en plus de sa fonction alimentaire, l’agriculture doit produire de l’énergie, fournir des services écologiques* et patrimoniaux d’épuration des eaux, de fixation du carbone, de préservation des paysages … ?

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