La Société Française d’Ecologie (SFE) vous propose le regard de François Papy et de Isabelle Goldringer sur la Biodiversité des champs.
MERCI DE PARTICIPER à ces regards et débats sur la biodiversité en postant vos commentaires et questions après cet article. Les auteurs vous répondront et une synthèse des contributions sera ajoutée après chaque article.
La biodiversité des champs: ressource productive
pour les agricultures de demain
François Papy (1) et Isabelle Goldringer (2)
(1) Académie d’Agriculture (papy.francois@numericable.fr)
(2) UMR de génétique végétale, Le Moulon, Inra (isa@moulon.inra.fr)
Regard R21, édité par Anne Teyssèdre
Mots clés : agriculture, biodiversité, révolution agricole, agro-écosystème, écosystèmes, sélection participative, méthodes et outils, sociétés, stratégies et politiques, développement durable.
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Une véritable révolution agricole a eu lieu à l’échelle mondiale dans la deuxième moitié du siècle dernier. Par la recherche d’une augmentation des rendements à tout prix, elle a permis un véritable exploit : alimenter une population qui est passé entre 1950 et 2000 de 2,8 à 6,3 milliards d’habitants. La fertilisation azotée permise par la fixation industrielle de l’azote de l’air, la sélection de nouvelles variétés cultivées, l’extension des surfaces irriguées, l’emploi de nombreux pesticides et, dans les pays les plus industrialisés, la motorisation (utilisation de tracteurs, moissonneuses-batteuses…) ont été les facteurs de cette augmentation des rendements. [Tandis que dans les pays en développement, sous le nom de « révolution verte », la sélection végétale et l’apport important d’intrants ont produit une forte augmentation de la productivité de la terre (des rendements), dans les pays de l’OCDE la motorisation a permis, en plus, d’accroître la productivité du travail.] Mais ces techniques, outre qu’elles consomment beaucoup d’énergie fossile, sont aussi la cause d’une détérioration des ressources naturelles, maintenant bien identifiée : pollution en azote et molécules diverses des eaux superficielles et profondes, érosion des sols et de la biodiversité, émission de gaz à effet de serre, etc.. Que faire aujourd’hui, alors que neuf milliards d’habitants sont attendus en 2050 sur la planète, et, qu’en plus de sa fonction alimentaire, l’agriculture doit produire de l’énergie, fournir des services écologiques* et patrimoniaux d’épuration des eaux, de fixation du carbone, de préservation des paysages … ?
Poursuivre dans la même logique productive et en corriger les méfaits au fur et à mesure qu’ils apparaissent ? Mettre l’agriculture « sous contraintes environnementales » en lui demandant de limiter les pollutions, de préserver la biodiversité (mais laquelle ?) et, tant qu’on y est, en mettant en marché des services écologiques* qu’on lui demanderait de produire ? Ou bien repenser les principes de culture et de sélection des plantes ?
[NB: Nous ne parlerons pas ici de la sélection des animaux d’élevage.]
Petit rappel historique
Pour y voir clair revenons sur les grandes transformations de l’agriculture, en Europe, depuis le Moyen-Age. A cette époque n’étaient cultivées qu’un petit nombre d’espèces (céréales d’hiver : blé, seigle, escourgeon ; cultures de printemps : avoine, orge et, plus rarement, des légumineuses telles que pois ou fèves) alternant tous les deux ou trois ans avec une jachère* longue d’un an. L’année de jachère était, alors, la seule façon de se débarrasser des adventices* (considérées comme « mauvaises herbes ») par un travail fréquent du sol qui, par ailleurs, favorisait la minéralisation de l’humus (nécessaire à la nutrition des plantes) et la perte d’azote par entraînement en profondeur par les pluies.
Puis une véritable révolution agricole, échelonnée du XVIe au XIXe siècle, a consisté en une diversification des espèces cultivées et, au sein de chacune d’elles, une sélection de populations les plus adaptées aux usages locaux des produits agricoles et aux milieux de culture. Les jachères d’un an ont été remplacées par des prairies temporaires de plusieurs années, à base de trèfle blanc et de graminées fourragères, les jachères courtes (entre récolte d’automne et semis de printemps) par des navets en culture dite dérobée*. Puis la liste des espèces végétales cultivées s’est allongée (choux, maïs, pomme de terre, betterave, lin, chanvre…). Les animaux d’élevage ont ainsi trouvé leur alimentation à la fois sur les terres cultivées et sur les prairies permanentes, cantonnées aux terres difficiles à labourer.
Ces systèmes de polyculture-élevage, par la grande diversité des espèces cultivées, constituent un grand progrès dans la valorisation des ressources naturelles relativement aux systèmes à jachères* du Moyen-Age. L’utilisation continue de l’énergie lumineuse par la photosynthèse produit plus de biomasse qui retourne partiellement au sol et accroît sa teneur en humus ; la maîtrise des adventices* qui justifiait naguère la jachère*, est assurée par la culture d’une succession d’espèces variées et de prairies temporaires ; la culture de légumineuses, annuelles ou pérennes, dont les racines hébergent des bactéries symbiotiques (du genre Rhizobium*), capables de fixer l’azote de l’air, font profiter de cet enrichissement du sol l’ensemble des espèces cultivées ; enfin, la succession, ainsi que la répartition spatiale d’espèces différentes permet de réguler les populations de bio-agresseurs*.
Or la révolution agricole du XXe siècle a largement détruit ces acquis [1]. En effet, l’augmentation très forte des rendements agricoles permise par l’utilisation d’engrais et de pesticides de synthèse, de semences adaptées à ces intrants* et d’engins motorisés, etc., s’est accompagné d’une contre-partie : une véritable régression dans la capacité à utiliser les ressources naturelles par rapport au progrès réalisé dans la « révolution » agricole précédente, évoquée ci-dessus. N’est-il pas possible aujourd’hui d’envisager une troisième révolution agricole, qui utiliserait la biodiversité comme ressource et les connaissances scientifiques et paysannes comme outils de pilotage des processus écologiques à des fins productives, sans les forcer au point qu’ils dysfonctionnent ? [NB: Face à la complexité des problèmes il faudra bien arriver à marier ces deux types de connaissances qui se complètent.]
Des systèmes de culture – vers une biodiversité cultivée
L’intensification des systèmes de culture par le recours important à des intrants* extérieurs (engrais ou fertilisants) a favorisé leur simplification avec une conduite des espèces en culture mono-spécifique et une spécialisation poussée pouvant aller jusqu’à la monoculture. C’est ainsi que la fertilisation azoté minérale, rendant moins nécessaire la fixation naturelle de l’azote de l’air par le Rhizobium* des légumineuses, notamment dans les prairies, a permis de dissocier la culture (de plantes) de l’élevage (d’animaux); mais de plus, indépendamment des légumineuses, cette fertilisation a réduit les symbioses bactériennes ou mycorhiziennes* et donc les capacités naturelles de fixation de l’azote et d’utilisation des éléments minéraux par les plantes.
C’est ainsi que les pesticides, rendant moins nécessaire l’alternance d’espèces cultivées différentes sur les parcelles ont permis des quasi-monocultures ; mais de plus, à côté des effets recherchés sur les bio-agresseurs*, ces produits ont eu des effets collatéraux néfastes : les insecticides sur les insectes auxiliaires* des cultures (notamment les pollinisateurs), ou encore sur les vers de terre et les arthropodes du sol ; et les herbicides, indirectement, sur des populations utiles d’invertébrés du sol. L’usage continu des pesticides, ainsi que la tendance à la monoculture ont entraîné sur les populations de parasites (insectes phytophages, champignons, bactéries…) des pressions de sélection qui ont produit l’apparition de résistances et de souches virulentes pour les plantes cultivées [2]. Ce sont là des dégâts qu’il est possible de corriger en réintroduisant de la biodiversité dans les systèmes de culture par un usage beaucoup plus modéré des engrais et pesticides.
Les multiplies avantages des rotations longues de cultures sur la maîtrise des adventices* et du parasitisme qui se développe dans les sols ont été établis depuis déjà longtemps. Mais s’y ajoute la connaissance de nouveaux mécanismes parmi lesquels les interactions biochimiques d’allélopathie*. Malgré la difficulté d’établir ces relations en conditions agricoles [3], certaines d’entre elles ont pu être mises en évidence : par exemple, on connaît aujourd’hui l’effet positif du colza, utilisé comme précédent cultural*, sur la réduction du piétin-échaudage des céréales, maladie due au champignon Gaeumannomyces graminis [4].
Dans la diversification des espèces cultivées, une attention particulière doit être accordée aux légumineuses qui permettent d’économiser l’énergie de fabrication des engrais azotés, de réduire les pertes gazeuses et d’enrichir le sol en azote [5]. Enfin, cultivées entre des espèces de rapport, de sorte à assurer une couverture continue du sol, certaines espèces peuvent assurer, en culture dérobée*, des services écologiques variés tels que la prévention de l’érosion, la recharge des nappes phréatiques par les pluies, le piégeage des nitrates, la séquestration du carbone et, par suite, l’augmentation de matière organique et de vie microbienne dans le sol, … Voilà quelques exemples de l’intérêt de réintroduire en agriculture, dans chaque lieu de culture, de la diversité interspécifique ; mais, bien sûr, une diversité différente d’un lieu à l’autre pour tenir compte des aptitudes culturales de chacun d’eux.
De l’aménagement des infrastructures – vers l’entretien d’une biodiversité sauvage
Avant de cultiver un terrain, l’agriculteur l’aménage et y crée des infrastructures. Il défriche, réduit les pentes par des terrasses et des replats, laissant les plus fortes pentes aux bois, draine les zones humides par des drains, des rigoles ou des fossés, laissant les bas-fonds à la végétation spontanée, crée des systèmes d’irrigation… Il structure le paysage en parcelles dimensionnées en fonction du travail qu’il est possible de faire en un jour ou deux. Un paysage agricole est ainsi fait d’une ségrégation en mosaïque d’espaces cultivés et semi-naturels, lieux de préservation de la biodiversité sauvage.
Dans les pays industrialisés, l’intensification de l’agriculture s’est accompagnée, pour augmenter la productivité du travail, d’un accroissement rapide du nombre et de la puissance des tracteurs, ainsi que de la capacité des machines. S’en est suivi un fort accroissement de la taille des parcelles, surtout dans les régions de grande culture, avec comme conséquences une plus grande hétérogénéité des sols qui les composent, des risques accrus de perte en terre par érosion, quel que soit le système érosif, et une perte importante de la biodiversité sauvage par la disparition des habitats que constituent les haies, talus, fossés, bordures de champs et chemins enherbés [6]. Ajoutée aux effets directs des pesticides, cette perte d’habitats affecte les populations de pollinisateurs et autres auxiliaires* indigènes. Pourtant l’intérêt de ces derniers est de mieux en mieux évalué dans la lutte biologique* contre les ennemis des plantes cultivées. Une répartition équilibrée entre de nombreuses espèces en garantit la qualité.
La biodiversité sauvage, bien pilotée, peut donc elle aussi avoir une fonction productive. Son entretien fait donc partie des progrès nécessaires pour valoriser les processus écologiques [7,8]. L’aménagement de structures paysagères faites de haies composites, de bandes enherbées et fleuries, plus ou moins larges, ou de simples bordures de champ maintenues en végétation peuvent avoir plusieurs fonctions : obstacle au ruissellement ou au transfert de pollen indésirable, zone tampon*, mais aussi habitats d’auxiliaires* indigènes. Pour qu’elles aient une bonne efficacité, toutes ces infrastructures agro-écologiques* doivent être disposées dans l’espace de façon à établir entre elles une bonne connectivité.
De la sélection des plantes – vers une diversification variétale
La sélection de plantes à haut rendement, adaptées aux pratiques culturales à fort niveau d’intrants*, a été une des clés de réussite de la dernière révolution agricole. Mais elle s’est concentrée sur un très petit nombre d’espèces et, dans chacune d’elles, la sélection a restreint la base génétique des variétés. Les populations d’espèces cultivées sont devenues de plus en plus homogènes (lignées pures, hybrides ou clones, selon le mode de reproduction) pour être de plus en plus performantes dans des itinéraires techniques de plus en plus standardisés. Or nous avons vu l’intérêt de rechercher des systèmes de culture mieux adaptés aux divers milieux. Il devrait en être de même des variétés : ici économes en azote, là en eau, ailleurs résistantes à telle ou telle maladie… [9]. Il faut donc concevoir des organisations de la sélection des plantes beaucoup plus décentralisées que celles qui prédominent, mettant à contribution ceux qui cultivent les diverses espèces dans leurs différents lieux de culture [10].
De plus, dans chaque lieu, le milieu évolue. C’est vrai du climat mais aussi des populations pathogènes qui contournent les résistances plus vite encore qu’on ne peut mettre au point de nouvelles variétés [11] ou encore qui laissent libres des niches écologiques vite colonisées par de nouveaux pathogènes [12]. C’est là un des problèmes majeurs d’une sélection continue des plantes cultivées. Plusieurs pistes de recherche existent qui jouent toutes sur la diversité intra-spécifique : par exemple, pour la résistance du colza au phoma (maladie due au champignon Leptosphaeria maculans), la diversification dans l’espace et le temps de plusieurs variétés selon leur type de résistance [13] ; ou encore le mélange de variétés au sein d’une même parcelle [14]. Ces mélanges de variétés aux capacités différentes de résistance aux maladies et d’adaptation aux contraintes physiques et chimiques du milieu procurent une meilleure stabilité des rendements qu’une culture mono-variétale [15].
Enfin, une dernière voie est également explorée. Pour s’adapter à la fois à la diversité des milieux et à l’évolution de leurs caractéristiques (climatiques en particulier) ainsi qu’à la rapide différenciation des populations pathogènes, il paraît judicieux d’utiliser la capacité évolutive des populations d’espèces cultivées [16, 17, 18]. C’est ce que développe un courant de sélection des semences à la ferme, appelé sélection participative*, dans des dispositifs éclatés de création de variétés (populations) visant à bien maîtriser l’évolution des caractères d’intérêt agronomiques (poids et nombre de grains, date de maturité, résistance à la sécheresse…) dans le sens désiré, ainsi que les échanges de semences entre régions pour maintenir la diversité intra-variétale [19].
Conclusion
La préservation de la biodiversité ne peut se réduire à une contrainte que l’agriculteur doit s’imposer. La biodiversité elle-même est une ressource qu’il doit savoir apprécier et valoriser. Voilà une voie de progrès qui valorise les fonctionnalités des agro-écosystèmes*. En même temps qu’elle modifie le rapport de l’activité agricole aux ressources de la nature, elle ouvre une place nouvelle à l’agriculteur dans la société : de simple maillon d’une chaîne au sein du système agroalimentaire, pris entre des entreprises de fournitures agricoles (engrais, pesticides, semences, matériel) et de transformation/distribution où son poids est bien faible, poussé par les banques ou la fiscalité à surinvestir, celui-ci doit devenir un acteur plus autonome. Les politiques et les réglementations, les différents acteurs des filières, des territoires et de la finance doivent lui reconnaître cette autonomie et l’aider à la prendre. C’est là une condition nécessaire pour que les agriculteurs puissent assumer leur responsabilité dans la valorisation productive du « capital écologique » que constitue la biodiversité.
Petit glossaire des champs
Adventice : on appelle adventice toute plante poussant dans un champ cultivé, sans y avoir été intentionnellement mise par l’agriculteur cette année-là. Si elle est jugée concurrente des espèces cultivées elle est qualifiée de « mauvaise herbe ». Mais dans certaines agricultures les adventices sont récoltées pour servir de fourrage aux animaux.
Agro-écosystème : c’est un écosystème cultivé. Le terme, selon les cas, peut s’appliquer à un champ cultivé ou à un ensemble de champs recevant des pratiques culturales identiques.
Allélopathie : ce terme désigne l’effet d’une plante sur une autre par la production de composés chimiques libérés dans l’environnement.
Auxiliaire des cultures : organisme vivant qui contribue à la productivité agricole, soit directement (ex : insectes pollinisateurs), soit indirectement en réduisant les dégâts causés par les bio-agresseurs* (ex : prédateurs d’insectes phytophages).
Bio-agresseurs : ce terme désigne l’ensemble des ennemis des espèces cultivées qu’ils soient prédateurs (phytophages), parasites, agents pathogènes (comme peuvent l’être des champignons, bactéries, virus…) ou encore compétiteurs (comme par exemple les plantes adventices*).
Culture dérobée : se dit de la culture d’une espèce qui est placée dans un court laps de temps entre les périodes de culture d’espèces plus importantes. Ces cultures dérobées peuvent avoir des fonctions alimentaires pour les hommes où les animaux, servir à protéger le sol contre le ruissellement et l’érosion ou encore à récupérer les nitrates lessivés par les pluies avant qu’ils n’atteignent les nappes phréatiques et les remonter dans les couches du sol qui seront ultérieurement explorées par les racines, voire enfin à présenter des effets allélopathiques* favorables à la culture suivante.
Infrastructure écologique : On appelle infrastructure écologique tout élément du paysage – comme les haies vives, les talus, les bandes enherbées, les jachères florales… – qui a une fonction de réservoir de biodiversité utile aux espèces cultivées et de façon plus générale de régulation de flux bio-géochimique.
Intrant : se dit de tout produit introduit dans un agro-écosystème* soit directement (engrais, pesticides, semences) soit indirectement (carburant).
Jachère : Dans le langage courant d’aujourd’hui, la jachère est l’état d’une terre qu’on laisse temporairement à l’abandon mais, du Moyen-Age jusqu’en plein XXe siècle, les cultivateurs ont appelé jachère l’ensemble des façons culturales qui détruisaient « les mauvaises herbes » et préparaient ainsi les semis des cultures suivantes.
Lutte biologique : c’est l’utilisation d’organisme vivants pour prévenir ou réduire les dégâts causés par les bio-agresseurs*.
Mycorhize : champignon qui vit en symbiose avec les racines des espèces cultivées et contribue notamment à favoriser l’absorption du phosphore.
Précédent cultural : se dit, dans une succession de cultures, de celle qui en précède une autre.
Rhyzobium : bactérie aérobie du sol qui forme une symbiose avec les légumineuses ; elle a la capacité de fixer l’azote de l’air qui profite à la légumineuse tandis que cette dernière fournit au rhyzobium des substrats carbonés issus de la photosynthèse.
Sélection participative : c’est un dispositif de sélection végétale (ou animale) où chercheurs et agriculteurs (ou même d’autres acteurs intéressés ou en lien avec le système de production : transformateurs, consommateurs, etc…) collaborent pour créer de nouvelles variétés.
Services écologiques : nous avons utilisé ce terme pour qualifier différents « services » qui peuvent être rendus aux humains par les agro-écosystèmes : filtration de l’eau de pluie vers les nappes phréatiques, préservation de l’érosion des sols, séquestration du carbone et donc réduction de la teneur atmosphérique en gaz à effet de serre, augmentation du taux d’humus dans les sols, préservation de la biodiversité… (Voir le Regard n°4)
Zone tampon : c’est une zone de protection autour d’une zone sensible comme par exemple un cours d’eau ou une zone de captage des eaux.
Bibliographie
1. Papy F., 2008. Agriculture et industrialisation In : Encyclopaedia Universalis, Paris Universalis
2. Deguine J-P., Ferron P., Russel D., 2008. Protection des cultures ; de l’agrochimie à l’agroécologie. Editions Quae, 187 p.
3. Doré T., Sene M., Pellissier F., Gallet C., 2004. Approche agronomique de l’allélopathie, Cah. Agric. 13, 1-8.
4. Reau R., Doré T., Quinsac A., 2005. Comprendre et utiliser l’allélopathie pour améliorer la gestion des cultures dans les rotations. In Demeter 2006. Editions club Demeter
5. Brunel B., 2005. La microbiologie des sols, un champ prometteur pour l’agro-écologie. In Demeter 2006. Editions club Demeter
6 Thenail, C., Joannon, A., Capitaine, M., Souchere, V., Mignolet, C., Schermann, N., Di Pietro, F., Pons, Y., Gaucherel, C., Viaud, V., Baudry, J. 2009. The contribution of crop-rotation organization in farms to crop-mosaic patterning at local landscape scales. Agriculture Ecosystems and Environment, 131 : 207-219
7. Baudry J., Papy F., 2001. The role of landscape heterogeneity in the sustainability of cropping systems. In : « Crop Science ; Progress and Prospect » J. Nösberger, H.H. Geiger and P.C. Struik, editors, Cabi Publishing, Oxon, pp 243-259.
8. Dupraz C., 2005. Entre agronomie et écologie : vers la gestion d’écosystèmes cultivés. In Demeter 2006. Editions club Demeter
9. Meynard J-M., Jeuffroy M-H., 2006. Quel progrès génétique pour une agriculture durable ? Les dossiers de l’environnement de l’Inra n°30, 15-25.
10. Bonneuil C., Demeulenaere E., Thomas F., Joly P-B., Allaire G., Goldringer I., 2006. Innover autrement ? La recherche face à l’avènement d’un nouveau régime de production et de régulation des savoirs en génétique végétale. Les dossiers de l’environnement de l’Inra n°30, 29-51.
11. Gallais A., 2005. Progrès réalisés en amélioration des plantes et agriculture durable. C.R. Académie d’agriculture de France séance du 1er juin 2005.
12. Foucart S., 2010. En chine un coton transgénique provoque une infestation imprévue de punaises. Le Monde, du 14-05-2010.
13. Aubertot J-N., Brun H., Lemarié S., Mésséan A., Pinochet X., Renard M., Rouxel T., 2006. Un exemple de recherche pluridisciplinaire au service d’une innovation : le cas de la gestion durable des résistances du colza au Phoma. In J. Caneill ed. Agronomes et innovations. 3ième édition des entretiens du Pradel. Paris l’Harmattan, 356 p.
14. Vallavieille-Pope (de) C., 2006. Management of disease resistance diversity of cultivars of a species in single fields: controlling epidemics. C. R. Académie des sciences, Biologies 327. 611-620.
15. Mille B., Belhaj Fraj M., Monod H., de Vallavieille-Pope C., 2006. Assessing four-way mixtures of winter wheat cultivars from the performances of their two-way and individual components. European Journal of Plant Pathology 114:163–173
16. Paillard S., Goldringer I., Enjalbert J., Doussinault G., de Vallavieille-Pope C., Brabant P., 2000 a. Evolution of resistance against powdery mildew in winter wheat populations conducted under dynamic management. I- Is specific seedling resistance selected ? Theor. Appl. Genet. 101: 449-456.
17. Paillard S., Goldringer I., Enjalbert J., Trottet M., David J., de Vallavieille-Pope C., Brabant P., 2000 b. Evolution of resistance against powdery mildew in winter wheat populations conducted under dynamic management. II- Adult resistance. Theor. Appl. Genet. 101: 457-462.
18. Goldringer I., Prouin C., Rousset M., Galic. N, Bonnin I., 2006. Rapid differentiation of experimental populations of wheat for heading-time in response to local climatic conditions. Annals of Botany 98: 805–817
19. Dawson J.C., Rivière P., Galic N., Pin S., Serpolay E., Mercier F., Goldringer I. , 2010. On-farm conservation and farmer selection as a strategy for varietal development in organic agricultural systems. In Proceedings of EUCARPIA 2nd Conference of the « Organic and Low-Input Agriculture » Section “Breeding for resilience: a strategy for organic and low-input farming systems?” Paris, France, Dec. 2010.
Pour en savoir plus (en français) :
Inra, 2009. Agriculture et biodiversité ; valoriser les synergies. Expertise scientifique collective Inra 2008. Editions Quae, 177 p
Griffon M., 2010. Pour des agricultures écologiquement intensives. Editions de l’Aube. 144 p.
Les dossiers de l’environnement de l’Inra n°30 : Quelles variétés et semences pour des agricultures paysannes durables ?
Réseau semences paysannes, 2009. Cultivons la biodiversité : les semences paysannes en réseau.
Ministère de l’aménagement, du territoire et de l’environnement, 2001. Dynamique de la biodiversité et gestion de l’espace.
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Article édité et mis en ligne par Anne Teyssèdre
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Est ce que l’INRA ne serait pas simplement en train de re-découvrir les principes fondateurs de la permaculture en réussissant à faire l’impasse sur l’historique de ce mouvement ? Je suis étonné de ne voir aucune mention à cette approche dans votre article.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Permaculture
En Belgique, les MAE (Mesures Agri-environnementales) peuvent permettre d’améliorer la biodiversité des champs.
Liens utiles:
– http://www.naturawal.be/
– http://www.natagora.org/index.php?option=com_content&task=view&id=566&Itemid=71
– http://agriculture.wallonie.be/apps/spip_wolwin/article.php3?id_article=131
Bonne lecture, cordialement.
Ne faisons pas dans l’angélisme. Ne sommes-nous pas entrain de prôner un retour à une agriculture certes intelligemment respectueuse et utilisatrice de la biodiversité, mais essentiellement adaptée à des pays à relativement faible quantité de population par hectare de terre arable, et qui plus est fortement mécanisés ? L’agriculture a été fondée depuis son origine sur deux principes: celui de l’ élimination de la concurrence au profit de l’espèce cultivée (défricher, sarcler, désherber, labourer, glyphoser..et même traiter et déparasiter) d’une part, et d’autre part « domestiquer » (c’est à dire adapter aux conditions de culture) la plante de manière plus ou moins raisonnée ou empirique, mais de toutes façons, détourner le cours de la sélection naturelle aux profits de caractéristiques intéressantes pour l’homme. Cette domestication s’appelle désormais « amélioration variétale ». A ces deux principes s’en ajoute souvent un troisième : amender et/ou enrichir le milieu en éléments favorisant la croissance.
Une série de questions lancinantes vient alors tout de suite à l’esprit, qu’il serait agréable de voir traiter plus en détail dans ces regards:
– est-il possible d’assurer des rendements suffisants pour nourrir la planète toute entière avec des systèmes de type permaculture ou autre (l’aspect quantitatif n’est quasiment pas abordé par les auteurs du présent texte) et, au moins, concurrencer les résultats de la « révolution verte » de certains PVD sur son propre terrain ?
– de tels systèmes, respectueux de la biodiversité mais peut-être moins productifs, sont ils viables économiquement dans le système actuel du marché mondialisé (et subventionné!) des denrées agricoles ?
– la génétique quantitative dans des systèmes expérimentaux contrôlés a fait ses preuves en tant que méthode puissante d’obtention de progrès phénotypique. Est-il possible de s’affranchir de se genre de système nécessairement assez lourd et suscitant immanquablement des segments de marché autonomes tels que semenciers, pépiniéristes, fournisseurs de plants et autres intermédiaires pour en revenir à des gestions décentralisée de type « populations » ?
– Croyez-vous que ceci soit applicable à la culture des bio-carburants, palmier à huile et autre soja transgénique à l’échelle de la planète, ou bien n’est-ce pas un luxe applicable grâce à la PAC à toute petite échelle dans notre petit pré carré ?
Voilà me semble-t-il de bonnes questions, même si on ne peut qu’être d’accord avec tout ce qui permet de faire mieux et plus intelligemment à effort constant. Pour résumer : « Vive les bandes enherbées, mais cela va-t-il sauver la planète et nourrir son monde ? »
Nous vivons une époque formidable….
Dans ce cas je demande:
– Est-ce que c’est l’Homme qui doit s’adapter à un système de production durable (forcément plus local) ou bien doit-on pousser l’agriculture à tout prix pour essayer de suivre la croissance démographique (sachant que les productions intensives n’atteignent quand même pas les populations les plus pauvres)?
N’est-il pas aussi naïf de croire que la culture intensive peut nourrir la planète toute entière?
Qu’en est il de la bourse de Chicago qui fait la pluie et le beau temps sur le prix des céréales, entre autre (et qui est responsable de plusieurs périodes de disettes en Afrique sub-saharienne); des milliers d’hectares de terre arable achetés par la Chine ou l’Inde pour inonder les marchés européens et nord américains; et des subventions des pays riches accordées aux gros producteurs qui leur permettent de casser les prix?
ps: et du lobbying de Monsanto, pour ne pas les citer, et compagnie?
Réponse à Permaculture.
Le texte n’avait pas pour objet de parler des différents mouvements qui se sont développés depuis le début du XX e , pas plus des initiateurs de la permaculture que de Howard Hodum ou encore de Sir Albert Howard ou des promotteurs de l’agro-écologie.
Bien avant l’emploi du terme de permaculture ses principes ont été mis en oeuvre au cours de la grande révolution agricole qui s’est étalée du XVI e au XIX e siècle. Ils ont consisté à pratiquer des systèmes de culture continue en remplacement des systèmes de culture à jachère et en remontant le taux de matière organique des sols ont permis d’augmenter très sensiblement les rendemlants.
Je connais personnellement un agriculteur qui se dit permaculteur. Je discute très souvent avec lui de ses pratiques. Je n’ai pas l’impression qu’il aurait émis des réserves sur ce texte.
Réponse à Alban Bouvy
Merci de ces informations sur les différentes mesures agro-environnementales financées sur le 2e pilier de la PAC. Leur diversité montre bien qu’il est important de les adapter à la diversité des contextes. Le papier n’avait pas prétention d’aborder la question des politiques agricoles. Mais il peut préparer à une réflexion sur la capacité qu’ont certaines formes d’agriculture à rendre des services écologiques comme la captation et la filtration de l’eau de pluie vers les nappes, la préservation des sols de l’érosion, la séquestration du carbone et, par suite, la réduction de l’excédent d’émission de gaz à effet de serre et l’augmentation du taux d’humus dans les sols, la préservation de la biodiversité, utile au-delà même de son intérêt pour la production agricole grâce aux auxiliaires des cultures, aux pollinisateurs. Dans d’autres publications j’ai proposés que ces services soient rémunérés dans le premier pilier de la PAC non pas simplement comme des aides écoconditionnées sur une base minimale, mais comme de véritables services effectivement rendus.
Réponse à Pas Naïf
1.Dans le petit pré carré de l’Europe où les rendements sont les plus élevés du monde (particulièrement en France) les systèmes de culture qui préservent la biodiversité sans s’interdire totalement le recours aux engrais azotés ou aux pesticides ont des rendements légèrement inférieurs à ceux obtenus avec beaucoup d’intrants ; les systèmes bio un peu inférieurs encore. D’autres systèmes industrialisés dans le Monde, avec beaucoup de machines et peu de main-d’oeuvre par hectare ont des rendements bien plus faibles (USA, Australie). Dans de très nombreux pays du Sud les rendements sont dérisoires et doivent bien entendus être augmentés. Ils peuvent l’être par des systèmes de culture valorisant la biodiversité, sans doute aussi avec quelques intrants. Une vision condensée des progrès qu’il est possible de faire en ce domaine a été récapitulée dans un rapport de Olivier De Schutter au Nations unies le 20 décembre 2010.
Le progrès de la production mondiale est à faire dans ces nombreuses régions à faibles rendements des pays en voie de développement (PVD) ; pas dans le pré carré européen où il faut, au contraire, diminuer l’usage des intrants fossiles (engrais P et K) ou utilisant des énergies fossiles (N, pesticides) – tandis qu’il faut valoriser ces intrants dans les régions à faibles rendements. Dans ces régions, c’est évidemment un autre système économique qu’il faut concevoir. Et un autre développement de l’agriculture avec des aides aux petits agriculteurs des PVD qui n’ont cessé de régresser au cours des dernières décennies.
2. Si en France les rendements des systèmes de culture valorisant la biodiversité sont plus faibles que ceux de l’agriculture dite conventionnelle, les marges sont égales à supérieures et souvent plus régulières. Si ces systèmes agroécologiques avec peu d’intrants tardent à se mettre en place c’est sous la pression des industries d’amont (fabrication d’engrais de pesticides…) et du fait que tout le dispositif des industries de transformation qui ne sont pas assez diversifiées ne permettent pas de faire des rotations suffisamment longues, etc., etc.. L’augmentation du prix des intrants liée à celui du pétrole accentuera la différence de marge entre les deux types de systèmes. S’il était possible d’anticiper ce serait mieux que de se faire prendre de cours.
« Que faire ? » Les solutions proposées ici sont sans nul doute intéressantes, même si on ne voit pas quelle est la véritable autorité capable de les imposer. Mais rien sur la démographie (sauf les commentaires de Julie) ! Ce n’est pourtant plus un sujet tabou (quoique…). Au lieu de répéter « Comment nourrir 9 milliards d’habitants en 2050 ? », pourquoi ne pas dire « Comment ne pas arriver à 9 milliards d’habitants ? » Qu’il y ait au moins une réflexion générale sur ce sujet capital. En y associant par exemple les religions qui ont assez de pouvoir sur une grande partie de la population de la planète. LA formule « Croissez et multipliez » signifiait « en raisonnement et en sagesse », et non comme des petits lapins. Deux exemples à des échelles démesurées. Ces ethnies d’Afrique de l’Est qui, en accord avec tous les gens, régulent les naissances en fonction des ressources sur lesquelles ils peuvent compter. En Chine où, selon les experts, si des mesures n’avaient pas été prises il y a trente ans pour décourager les naissances (mesures certes imposées), le pays serait aujourd’hui ingérable ; et on veut bien le croire !…
Ni Isabelle ni moi n’avons la compétence voulue pour répondre à l’aspect démographique de votre question. A la question de fond que vous posez : « Que faire ? » vous envisagez deux pistes : comment nourrir 9 milliards d’humains en 2050 et comment ne pas arriver à 9 milliards d’humains. Je laisse à un démographe le soin de dire si la deuxième proposition est possible. Je sais seulement que les démographes prévoient un plafonnement de la population mondiale quand ce qu’ils appellent la transition démographique va se généraliser. Mais je ne sais pas quelle certitude on peut accorder à cet effectif de 9 milliards d’humains en 2050.
Quoiqu’il en soit, si pour l’instant on peut dire que la faim d’un milliard d’humains sur les 7 milliards actuels est due à une grande inégalité de répartition des calories alimentaires disponibles, il est certain qu’il faudra augmenter la production mondiale en évitant de conquérir de nouvelles terres à cultiver au dépens des forêts. De fortes marges de progrès dans l’accroissement des rendements se trouvent dans les pays en voie de développement (voir ma réponse plus haut à « Pas Naïf »).
Bonjour,
Voici un lien vers un article en ligne de Gilles Pison, chercheur à l’INED, sur l’évolution de la population mondiale et les projections des Nations Unies pour 2020 à 2100 : http://www.ined.fr/fichier/t_telechargement/44698/telechargement_fichier_fr_publi_pdf1_482.pdf
Selon ces projections, l’humanité comptera entre 6 milliards et 16 milliards d’individus en 2100, avec un scénario moyen de 10 milliards (cf. figure 1). Ce scénario moyen prévoit un ralentissement de la croissance actuelle avec une stabilisation des effectifs (à 10 milliards d’humains) vers 2070. Selon tous les scénarios, la population humaine mondiale atteindra 8 milliards d’individus avant 2050 (vers 2020 pour le scénario « haut », 2025 pour le scénario moyen, et 2040 pour le scénario « bas »).
Dans le scénario « bas », l’effectif culmine à 8 milliards (vers 2040) puis décroît ensuite pour atteindre 6 milliards d’humains en 2100.
Dans tous les cas, nous pouvons considérer que les sociétés du 21e siècle doivent faire face à ce défi : subvenir aux besoins alimentaires d’une population mondiale croissante (au moins jusqu’en 2040), tout en limitant l’expansion des terres agricoles aux dépens des forêts et zones humides (régulatrices du climat, des crues et sécheresses, de la qualité de l’eau..), en réduisant leur ponction et leur pollution des nappes phréatiques, ainsi que leur impact sur les populations (‘stocks’) de poissons à l’échelle mondiale.
Bonjour,
Au lieu de commencer par parler d’augmentation de la production en réponse à l’accroissement démographique mondial, n’y a-t-il pas une marge de manœuvre quantitative de première importance à envisager ? La répartition de la production est un problème, comme dit par François, entre une partie du monde qui ne mange pas assez et une autre qui mange trop, et passe son temps à essayer de perdre du poids. Le levier est ici surement économique.
Il en existe un second qui demandera un changement des mentalités, et c’est celui du gâchis alimentaire, la FAO ayant estimé ces pertes au tiers de la production mondiale…
http://www.fao.org/news/story/fr/item/74192/icode/
http://www.fao.org/docrep/014/mb060e/mb060e00.pdf
Il serait donc possible que nous produisions déjà suffisamment pour 9 milliards de personnes !
Avec les fortes marges d’amélioration de la production des pays les moins développés, comme cité plus haut, on voit que la question de la baisse de la production, en France par exemple, n’est peut-être pas si problématique à l’échelle mondiale que ce que les filières en place peuvent laisser croire, non ?
La remarque de Robin dépasse le cadre de ce regard ; elle est cependant fort pertinente. Peut-être qu’à l’échelle mondiale s’il n’y avait plus aucun gaspillage de nourriture, plus aucune perte au cours du stockage des récoltes, si les régimes alimentaires des pays riches étaient beaucoup moins carnés, la production suffirait-elle à nourrir 9 milliards d’habitants. Mais, même si on les réduit, il y aura toujours un peu de gaspillage et de perte en récolte et si les niveaux de régime carnés baissent dans les pays les plus riches, ils augmentent, au contraire, dans les pays émergents. Les bilans globaux flushnt la diversité des situations. Or cette dernière est très grande. Et les capacités productives des agroécosystèmes de même que les populations sont très mal réparties à la surface de la terre.
L’idée de cet article est de dire qu’il faut valoriser au mieux ces différentes capacités productives dans les différents parties du monde, en utilisant le moins d’intrants chimiques à la fois par souci d’économie énergétique et pour limiter le plus possible les pollutions. Il faut pour ce faire mieux valoriser partout la biodiversité. La cultiver en quelques sorte. Mais de nombreuses régions (particulièrement les régions arides et semi-arides) ne pourront vivre en autonomie alimentaire, surtout celles qui sont très peuplées.