Cadre du stage :
Ce stage de Master 2 sera réalisé en lien avec le projet ACOUCENE qui porte sur la modélisation et la projection des impacts de l’anthropocène sur les paysages sonores avec les oiseaux comme indicateur écologique acoustique (https://www.fondationbiodiversite.fr/la-frb-en-action/programmes-et-projets/le-cesab/acoucene/), et en partenariat avec Bretagne Vivante (https://www.bretagne-vivante.org/).
Mots-clefs :
Ecoacoustique, Oiseaux, Paysages Urbains, Trame blanche.
Contexte et objectifs :
Les stratégies de communication acoustique chez les animaux, notamment chez les oiseaux, sont caractérisées par des adaptations aux caractéristiques acoustiques de leur environnement, tels que la structure verticale de la végétation, le microclimat ou encore les sons perçus au sein des écosystèmes (Brumm, 2004). Les caractéristiques de cet environnement acoustique modulent la propagation des ondes sonores, la qualité des signaux transmis et reçus, et le ratio signal/bruit (i.e. le ratio entre les vocalisations des oiseaux et le bruit ambiant) (Tremblay and St. Clair, 2009). En particulier, l’anthropophonie peut masquer les vocalisations et ainsi augmenter le coût biologique de la communication acoustique, pourtant indispensable chez les oiseaux pour de nombreuses interactions inter- et intra-spécifiques (par ex. l’attraction des femelles ou la défense du territoire ; Warren et al., 2006).
Les aires urbaines sont parmi les aires géographiques qui génèrent une forte anthropophonie, car elles concentrent les populations humaines et leurs activités (travaux, circulation, commerces, etc.). De nombreuses études en écoacoustique se sont intéressées aux effets de l’urbanisation ou de la pollution sonore sur l’activité de chant des oiseaux, par ex. sur les horaires de début de chant de certaines espèces (Fuller et al., 2007). Outre la présence humaine, les paysages urbains sont aussi caractérisés par une forte hétérogénéité spatiale tant en terme d’occupation du sol que de bruit ambiant. Dans ce projet, nous nous intéresserons aux effets de cette hétérogénéité sur la composition et la structure des communautés d’oiseaux d’un point de vue acoustique, et chercheront à analyser si (et comment) cette hétérogénéité façonne spatialement les possibilités de communication entre individus.
A l’échelle des communautés, et à partir de données spatialisées de l’avifaune à Rennes, le/la stagiaire cherchera à cartographier la richesse et la diversité en traits acoustiques des communautés d’oiseaux rennaises, à évaluer si elles varient spatialement, et si oui, à analyser si l’hétérogénéité des paysages physique et sonore urbains explique ces variations. Ce premier objectif consistera en l’application et adaptation sur une ville d’une méthodologie mise en place dans le projet ACOUCENE pour étudier les communautés d’oiseaux et leurs caractéristiques acoustiques à l’échelle de la France continentale. Ensuite, à l’échelle d’une espèce en particulier (à déterminer), à partir de données de répartition des individus, le/la stagiaire cherchera à cartographier les espaces de propagation potentielle de son chant, en tenant compte des possibles barrières acoustiques présentes en ville (bâti, routes, etc.). Ce second objectif participera à l’élaboration d’une Trame Blanche (trame écologique basée sur le son) des oiseaux en contexte urbain en testant/proposant une méthodologie applicable à l’échelle d’une espèce.
Pour ce faire, le/la stagiaire disposera d’une base de données de la répartition des oiseaux à Rennes (partenariat avec Bretagne Vivante), d’une base de données de traits acoustiques de ces espèces (créée par le projet ACOUCENE), d’une carte d’occupation du sol fine de la ville de Rennes (Source : Rennes Métropole) et d’une carte de bruit de la ville de Rennes basée sur la voirie (modélisation via Noise Modelling, Hanocq 2024).
Les attendus de ce travail sont double : d’une part, identifier les paramètres environnementaux qui favorisent ou amoindrissent la richesse et la diversité acoustique de l’avifaune en contexte urbain, et d’autre part, participer à la cartographie d’une trame blanche urbaine à des fins d’aménagement du territoire conciliant développement urbain et conservation de la biodiversité.
Missions du stagiaire / Approches méthodologiques envisagées :
Echelle des communautés :
– Cartographier la richesse et la diversité acoustiques des communautés d’oiseaux rennaises ;
– Caractériser le paysage physique et sonore rennais à partir de métrique paysagères ;
– Analyser les effets de ces paysages sur la variation spatiale des caractéristiques acoustiques de ces communautés d’oiseaux.
Echelle spécifique (approche plus exploratoire) :
– A partir de la bibliographie, compiler des données sur la propagation du chant pour une espèce cible à déterminer ;
– Identifier quelles éléments physiques et sonores peuvent jouer le rôle de barrière vis-à-vis de cette propagation ;
– Cartographier les surfaces favorables à la propagation du chant pour cette espèce, i.e. la « trame blanche » pour cette espèce.
Profil recherché :
Nous recherchons un candidat de Master 2 ayant des compétences en écologie du paysage, écologie des communautés et/ou en éco/bioacoustique, ainsi que des compétences dans l’utilisation d’un ou des outils suivants :
– SIG (ArcGIS ou QGIS ou analyses géospatiales sous R)
– Programmation R ou Python
– Statistiques sous R
– Noise Modeling
– Audacity
Des connaissances naturalistes sur les oiseaux et une bonne connaissance de l’anglais à l’oral et à l’écrit seront fortement appréciées.
Encadrement :
Le/la stagiaire sera encadré.e par Michela Busana (post-doctorante du projet ACOUCENE, CESAB, Montpellier) et Solène Croci (CNRS, UMR LETG, Rennes). Il bénéficiera également des conseils des membres du projet ACOUCENE.
Durée et structure d’accueil :
Durée de stage : 6 mois
Date de début de stage : février-mars 2025
Lieu du stage : UMR 6554 LETG – Laboratoire Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique (https://letg.cnrs.fr/), à Rennes.
Modalités des candidatures :
Pour candidater, merci d’envoyer un CV et une lettre de motivation à Michela Busana (michela.busana@fondationbiodiversite.fr) et Solène Croci (solene.croci@univ-rennes2.fr). Candidature jusqu’au 27 novembre 2024 (inclu).
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