Contexte
La crise actuelle de la biodiversité représente une menace directe pour le bien-être humain et le bon fonctionnement de nos sociétés. Dans ce contexte, la restauration écologique, qui englobe les actions visant à accélérer le rétablissement des écosystèmes dégradés ou détruits, se révèle être un pilier central de la stratégie européenne pour la biodiversité. Avec l’adoption en juin 2024 du règlement sur la restauration de la nature par le Conseil de l’Union européenne, les États membres sont désormais tenus de restaurer au moins 20 % des écosystèmes terrestres d’ici 2030, et de s’atteler à la restauration de l’ensemble des écosystèmes dégradés d’ici 2050. Les agrosystèmes, en particulier, sont au cœur de ce règlement et représentent un enjeu crucial.
Au sein des agrosystèmes, les prairies diversifiées en bon état de fonctionnement jouent un rôle essentiel en soutenant de nombreux biens et services écosystémiques. Elles représentent une ressource fourragère stable et résistante face aux aléas climatiques. Elles favorisent également la biodiversité, en abritant une riche diversité floristique et faunistique, tout en contribuant au stockage et à la séquestration du carbone. Enfin, elles participent à la prévention de l’érosion des sols et des inondations et enrichissent les services socio-culturels tels que l’esthétique paysagère et les activités récréatives. Pourtant, à l’échelle mondiale, 49 % des prairies sont aujourd’hui considérées comme dégradées, entraînant une perte significative de ces services vitaux pour nos sociétés, ainsi qu’une perte de connectivité écologique des habitats agro-pastoraux. Ainsi, la restauration des prairies, par l’amélioration de l’état écologique de prairies existantes ou la conversion de cultures en prairies permanentes, est un enjeu pleinement intégré dans les stratégies sociétales en faveur de la biodiversité.
Les rares expérimentations de restauration de prairies semi-naturelles à l’aide de mélanges de semences locales, très diversifiés (composés de 11 à 28 espèces), et récoltées directement dans des prairies en bon état, suggèrent qu’il est possible d’atteindre plus rapidement la diversité végétale souhaitée par rapport aux mélanges commerciaux moins diversifiés (contenant de 3 à 6 espèces), et donc d’obtenir un meilleur succès de restauration. Il est néanmoins essentiel de consolider ces premiers résultats et d’examiner leur applicabilité aux prairies destinées à la production agricole, tout en évaluant leur compatibilité avec un rendement satisfaisant.

Méthodes et attendus
Ce projet a pour objectif d’évaluer le succès de la conversion de cultures en de prairies permanentes de pâturage et/ou de fauche, réalisée à l’aide de mélanges de semences locales. Il s’appuie sur un réseau de prairies restaurées dans le cadre du projet européen LIFE Coteaux-Gascons (https://lifegascon.fr/), coordonné par le Conservatoire Botanique National des Pyrénées et de Midi-Pyrénées (CBNPMP) et l’ADASEA du Gers.
Le stage portera sur l’analyse de données de composition floristique (relevés phytosociologiques et quadrats) récoltées entre 2022 et 2025. Il s’agira d’étudier l’influence du type de semis (semences commerciales vs. semences locales), des variables environnementales et paysagères, de l’historique de la parcelle et des pratiques de gestion agricole sur la composition floristique de prairies restaurées. A partir des relevés floristiques, l’utilisation de l’outil FlorealData permettra de calculer des indices agronomiques et écologiques. Le.la stagiaire sera également amené.e à participer aux campagnes de relevés botaniques. Néanmoins, des compétences approfondies en botanique ne sont pas attendues.
Ce stage requiert des connaissances solides en écologie (écologie des communautés végétales, fonctionnement des écosystèmes) et des méthodes d’études de la végétation (relevés phytosociologiques, méthode des quadrats), ainsi qu’une maîtrise des outils analytiques utilisés en écologie (statistiques descriptives, méthodes d’analyse statistiques univariées et mutlivariées).

Compétences requises
Connaissances en écologie et en biostatistique.
Compétences en analyse statistique sur le logiciel R.
Expérience en traitement de données écologiques souhaité.
Notion d’utilisation des méthodes SIG (ArcGis, QGis) bienvenues.
Bonnes capacités de rédaction et de synthèse de la littérature scientifique.

Candidature
Les candidatures devront être envoyés à Manon Hess (manon.hess[at]purpan.fr), et comprendre un CV court, une lettre de motivation expliquant l’adéquation du profil du.de la candidat·e avec le projet de stage, ainsi que les informations pour contacter au moins une·e référent·e.

Laboratoire d’accueil : UMR 1201 DYNAFOR INRAE INP (Dynamique et écologie des paysages agriforestiers) – localisé sur le site de l’école d’ingénieur de PURPAN.

Encadrantes : Manon HESS (Enseignante-chercheuse) et Camille MULATERO (Chargée de restauration écologique du Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées)

Durée : 6 mois à partir de mars 2025

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: manon.hess@purpan.fr

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.