Offre de thèse de Doctorat en écologie
Favoriser la lutte biologique contre les insectes ravageurs des vergers de pommiers par la conservation des Chiroptères : de la parcelle au paysage
Contacts : claire.lavigne@inrae.fr, florence.matutini@ofb.gouv.fr, thomas.delattre@inrae.fr
Candidature avant le : 24/04/2024
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Dans le contexte d’une nécessaire réduction de l’usage des pesticides, la lutte biologique par conservation, par le maintien et renforcement de l’action d’auxiliaires des cultures spontanément présents, est une voie prometteuse et fortement mobilisée dans les approches agroécologiques. Cette approche est d’autant plus pertinente en vergers de pommiers qu’il s’agit d’une culture pérenne fortement dépendante des pesticides et dans laquelle il existe de nombreuses pratiques possibles de gestion des ravageurs et auxiliaires.
Les chiroptères consomment de 50% à 125% de leur poids en arthropodes chaque nuit, soit plus de 1 kg à 10 kg par individu et par an suivant les espèces (Cleveland et al. 2006 ; Ober, 2011; Kunz et al. 2011) dont un large panel de ravageurs (Tuneu-Corral et al. 2023). Or, un fort déclin des populations est documenté à l’échelle nationale (43%, ONB 2023) soulignant des enjeux de conservation, mais également pour l’agriculture (Boyles et al., 2011). Cependant, les démonstrations empiriques de l’efficacité des chiroptères dans la lutte biologique contre les ravageurs et la compréhension des mécanismes associés (ex. interaction avec la structure des paysages agricoles et les pratiques) manquent encore en Europe (Herrera et al. 2021) limitant la possibilité de mise en place de mesures efficaces.
Dans ce projet, le.la doctorant.e étudiera plus finement les interactions entre chauves-souris, arthropodes (dont ravageurs), pratiques agricoles et paysage en vergers de pommiers. Il.elle testera plus particulièrement l’effet des caractéristiques des vergers et de la connectivité fonctionnelle des parcelles sur la synchronisation entre pics de ravageurs et pics d’activité de chasse des chauves-souris. Les ravageurs ciblés sont le Carpocapse de la pomme et le puceron cendré, ravageurs majeurs, ainsi que certaines autres espèces ponctuellement problématiques telles que les Hoplocampes et les Anthonomes. L’activité de prédation sera caractérisée par analyses acoustiques et analyses moléculaires de guanos. Les suivis entomologiques (dont ravageurs) et chiroptérologiques (suivis acoustiques passifs et relevés de guano) seront mis en place sur deux réseaux de parcelles : un réseau de vergers à cidre biologiques et bas-intrants en Normandie, et un réseau de vergers de pommes de table sur le site Atelier Basse-Vallée de la Durance, près d’Avignon, sur lesquels des données ont déjà été acquises. Selon son intérêt, le.la doctorant.e pourra participer aux analyses moléculaires de guanos pour détecter les ravageurs ciblés.
Le.la doctorant.e bénéficiera d’un partenariat entre l’OFB, l’INRAE, des associations naturalistes (GMN et GCP) et plusieurs instituts techniques (CTIFL et IFPC) dans le cadre d’un projet de recherche plus étendu portant sur les chiroptères dans les agroécosystèmes. Il.elle sera encadré.e par Claire Lavigne (Directrice de recherche dans l’unité de recherche Plantes et Systèmes de culture Horticoles (PSH), INRAE), Florence Matutini (chargée de recherche à l’OFB et chercheuse associée au CESCO-MNHN) et Thomas Delattre (chargé de recherche à PSH INRAE). Il.elle sera basé.e dans l’unité de recherche PSH d’INRAE PACA (Avignon) avec des missions probables en Normandie et des déplacements ponctuels à l’OFB sur Montpellier.
Nous recherchons un.e candidat.e avec un MASTER 2 ou un diplôme d’ingénieur en écologie et/ou agronomie, avec des connaissances en écologie du paysage, écologie spatiale, agronomie, SIG et statistiques (notamment avec le logiciel R). Des connaissances naturalistes sur les Chiroptères seront également un plus.
*** Financements et rémunération : thèse financée par INRAE et l’OFB sur 3 ans. Démarrage entre le 1er octobre et le 1er décembre 2024. Rémunération mensuelle de 2100 €/mois (brut) amenée à évoluer au 1er janvier chaque année + 50% des frais de transports en commun + subvention cantine + CE
*** Documents à faire parvenir par mail aux trois contacts ci-dessous au plus tard le 24/04/2024 :
● CV (Format : Nom_prenom_CV)
● Lettre de motivation (Nom_prenom_LM)
● Contacts d’un ou deux référents (dans le CV ou la lettre de motivation)
● Si disponible, rapport de stage de Master 1 (Nom_prenom_rapportM1)
Contacts : claire.lavigne@inrae.fr, florence.matutini@ofb.gouv.fr, thomas.delattre@inrae.fr
Quelques références des encadrant.e.s :
BOUVIER J.-C., DELATTRE, T., BOIVIN T., THOMAS C. et LAVIGNE C. Great tits nesting in apple orchards preferentially forage in organic but not conventional orchards and in hedgerows. Agriculture, Ecosystems & Environment, 2022, vol. 337, p. 108074.
DELATTRE T., COLLARD B., et LAVIGNE C. Keep your enemies closer: enhancing biological control through individual movement rules to retain natural enemies inside the field. Web Ecology, 2019, vol. 19, no 1, p. 15-26.
MATUTINI, F., FONDERFLICK J., COSSON E., et al. Chiroptères et sélection des terrains de chasse : l’importance des variations individuelles pour la définition de mesures de conservation pertinentes. Symbioses, 2018, n.s., 37
MATUTINI, F., BAUDRY, J., FORTIN, M. J., PAIN, G., & PITHON, J. (2021). Integrating landscape resistance and multi-scale predictor of habitat selection for amphibian distribution modelling at large scale. Landscape Ecology, 36, 3557-3573.
PETIT S., MUNERET L., CARBONNE B., HANNACHI M., RICCI B., RUSCH A., LAVIGNE C. (2020) Landscape-scale expansion of agroecology to enhance natural pest control: a systematic review. Advances in ecological research. 63, 1-48.
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