CONTEXTE
Les gestionnaires de l’espace public remplissent une mission complexe, devant concilier santé publique, énergie, alimentation, eau, logement, espaces verts, afin d’assurer aussi bien la qualité de ces ressources que leur accessibilité pour tous. En sus de ces composantes, les enjeux liés à l’habitabilité et l’adaptation des zones urbaines sont devenus des préoccupations cruciales dans le contexte des changements globaux – changements climatiques et érosion de la biodiversité – qui demandent d’accélérer la conception et la mise en oeuvre de politiques publiques et d’aménagement des villes en incluant des solutions fondées sur la nature.
En France, des programmes massifs de plantation d’arbres ont été lancés depuis quelques années. Or les stratégies adoptées par les gouvernements et territoires pour verdir la ville soulèvent parfois des questions face aux types d’actions à mettre en place. Une partie de la société civile s’implique actuellement à travers des initiatives de végétalisation citoyenne, notamment par la mise en place de « micro-forêts », c’est-à-dire des plantations urbaines denses de jeunes sujets, sur une superficie réduite. Ce type d’initiatives est également promu par des acteurs du secteur privé ou institutionnalisé en réponse aux politiques publiques favorables à une participation des citoyens à l’aménagement de la ville. Aujourd’hui les plantations d’îlots boisés denses ou de « micro-forêts » constituent des aménagements d’intérêt en milieux urbains pour bon nombre d’acteurs, sans que l’on dispose cependant d’une connaissance claire de leur développement en climat tempéré urbain (croissance, survie), ou de leur efficacité en termes d’écologie (évolution des cortège floristique et faunistique).

En France, des travaux ont été amorcés sur le sujet sans qu’il y ait eu de programmes de recherche appuyés permettant de corréler clairement les caractéristiques des micro-forêts sur les plans biologiques, écologiques, techniques ou encore économiques. La thèse proposée s’inscrit dans une collaboration d’acteurs de la recherche et de l’ingénierie visant à mettre en place un observatoire des plantations denses sur l’ensemble du territoire français, afin de répondre aux questionnements écologiques et techniques que posent ces structures végétales.

SUJET
Le sujet de thèse CIFRE ici proposé porte sur la qualification et quantification des fonctions écologiques que peuvent rendre les plantations d’îlots boisés denses en comparaison avec d’autres types de végétalisations urbaines.

A partir d’un état des connaissances sur le sujet, ce travail combinera une approche sur le terrain avec une analyse de données destiné à :
• Mettre en œuvre les protocoles de suivis scientifiques conçus avec la cellule scientifique du projet et acquérir de la donnée (croissance, survie, biodiversité…) sur des sites pilotes ;
• Développer, tester et déployer un outil de collecte de données sur le modèle des sciences participatives : fiches terrain, formulaire de saisie pour évaluer le fonctionnement des plantations d’îlots boisés denses (ou micro-forêts) (survie, croissance, évolution des habitats faune-flore) par rapport à d’autres aménagements, en fonction des situations au sein de la matrice urbaine (ex. cœur de ville / zone péri-urbaine, parc arboré / terrain fortement artificialisé), des zones climatiques françaises, de l’occupation initiale du sol, des pratiques de suivis et d’entretien post-plantation ;
• Participer au déploiement de l’observatoire pour 1 à 2 années de suivi en lien avec l’équipe de Plante & Cité ;
• Traiter les données collectées afin de qualifier la dynamique écologique des plantations d’îlots boisés denses (ou micro-forêts) au regard des pratiques de conception, de mise en œuvre et de gestion, y compris les ressources humaines et économiques et les compétences requises ;
• Contribuer à animer la dynamique scientifique autour des plantations denses ;
• Alimenter le travail, mené par Plante & Cité, visant à établir des recommandations à destination des porteurs de projet pour la conception, la mise en oeuvre, la gestion et le suivi des îlots boisés urbains.

UNITE D’ACCUEIL & PARTENAIRE
UMR BIOGECO – Biodiversité Gènes et Communautés, INRAE Université de Bordeaux / Bordeaux Science Agro
PLANTE & CITE, Centre d’étude du végétal en milieu urbain, Angers

PROFIL
Ingénieur ou Master 2 en écologie, agronomie et sciences de l’environnement (spécialité écologie)
– Intérêt pour la recherche
– Intérêt pour les sujets de la nature en ville et des services écosystémiques du végétal en milieu urbain
– Goût pour le traitement de données (SIG, R)
– Autonomie
– Rigueur scientifique, qualités d’organisation et méthodologiques
– Qualités rédactionnelles

CANDIDATURES
Les candidatures (CV + lettre de motivation) seront adressées selon les consignes suivantes :
– Dès que possible – Instruction en continu. 1ers entretiens entre le 5 février et 9 février.
– A Annabel Porté (annabel.porte@u-bordeaux.fr) et Maxime Dépinoy (maxime.depinoy@plante-et-cite.fr)

CONDITIONS
– Lieu : Bordeaux (INRAE Université de Bordeaux Bât B2 – Allée Geoffroy St Hilaire, Pessac) ou Angers (Maison du Végétal, 26 rue Jean Dixmeras). Déplacements à prévoir, télétravail partiel possible
– Début : Prise de poste en septembre 2024 (pré-contrat de CDD d’amorce de 2 mois suivi de la thèse)
– Durée : 38 mois
– Financement : dossier à déposer auprès de l’ANRT pour cofinancement
– Rémunération : définie selon le contrat CIFRE

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: maxime.depinoy@plante-et-cite.fr

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.