Titre de la thèse : Caractérisation de la diversité génétique et de la compétence vectorielle des moustiques Eretmapodites de l’archipel des Comores
Les moustiques du genre Eretmapodites s’observent uniquement en Afrique, à Madagascar et dans les îles de l’archipel des Comores (Grande Comores, Mohéli, Anjouan et Mayotte). A ce jour, 51 espèces d’Eretmapodites sont décrites et seules deux espèces (Eretmapodites subsimplicipes et Eretmapodites quinquevittatus) sont connues dans les îles de l’archipel des Comores. Les moustiques Eretmapodites sont morphologiquement proches des moustiques du genre Aedes. Ces moustiques se développent exclusivement en milieux forestiers, ruraux et périurbains, où la densité des populations d’adultes est souvent élevée. Ce sont des espèces très agressives, qui piquent aussi bien l’Humain que l’animal et pourraient donc assurer le passage d’agents infectieux entre ces différents types d’hôtes vertébrés. Quelques études, souvent datées, montrent que différents arbovirus (Arthropod-borne virus) ont été détectés et/ou isolés chez les moustiques Eretmapodites (voir la revue de Bamou et al. 2021 ; Paras. Vectors 14:527. DOI: 10.1186/s13071-021-04950-9). La capacité de certaines espèces d’Eretmapodites à transmettre des arbovirus, comme par exemple le virus de la fièvre de la vallée du Rift et le virus de la fièvre jaune, en conditions de laboratoire a également été décrite (Bamou et al. 2021). Malgré ces éléments, les moustiques Eretmapodites restent peu étudiés.
Des travaux que nous avons récemment publiés montrent que, dans les îles de l’archipel des Comores, les espèces Er. subsimplicipes et Er. quinquevittatus s’observent en sympatrie dans la quasi-totalité des populations étudiées (Gomard et al. 2024 ; Front. Microbiol. DOI: 10.3389/fmicb.2024.1343917). Nous avons décrit, pour la première fois, la présence des bactéries intracellulaires Wolbachia chez les deux espèces de moustiques (Gomard et al. 2024). Nous avons également montré que les populations d’Er. subsimplicipes de Mayotte sont capables de transmettre le virus de la fièvre de la vallée du Rift (Cètre-Sossah et al. 2023 ; Acta Trop. DOI: 10.1016/j.actatropica.2023.106835).
Les objectifs principaux de cette thèse sont de : (i) caractériser la diversité génétique des populations d’Er. subsimplicipes et Er. quiquevittatus en utilisant les marqueurs microsatellites ; (ii) analyser la compétence vectorielle (ou aptitude intrinsèque d’un vecteur à assurer la réplication puis la transmission d’un agent infectieux à un vertébré lors d’un repas de sang) des espèces Er. subsimplicipes et Er. quinquevittatus infectées par les virus de la Dengue, du Zika et du Chikungunya et (iii) examiner les effets des bactéries Wolbachia sur la biologie et la compétence vectorielle des deux espèces de moustiques. Les résultats obtenus permettront de mieux connaitre la biologie des espèces Er. subsimplicipes et Er. quinquevittatus et de décrypter le rôle de ces vecteurs dans l’épidémiologie des arbovirus dans les îles de l’archipel des Comores.
Localisation
La thèse de déroulera au sein de l’unité mixte de recherche PIMIT (umr-pimit.fr), située à Saint-Denis de la Réunion.
Directrice de thèse
Célestine ATYAME (Maître de Conférences, Université de La Réunion)
Profil et compétences recherchées
• Master 2 en biologie évolutive, écologie
• Expérience de laboratoire
• Bonnes compétences en analyse de données génétiques et en biostatistiques (R)
• Bonne maîtrise de l’anglais
Un dossier écrit (constitué d’un CV, d’une lettre de motivation, les notes académiques du Master 1 et du Master 2 et le contact de deux personnes référentes) est à envoyer à celestine.atyame-nten@univ-reunion.fr avant le 05 mai 2024.
L’étudiant.e sélectionné.e se présentera au concours de l’École Doctorale STS de l’Université de La Réunion en fin juin 2024.
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