Au cours de la dernière décennie, de nombreuses études ont mis en évidence l’importance du microclimat pour la compréhension des réponses des espèces face aux changements climatiques en cours. Si les travaux récents ont permis d’améliorer la compréhension du fonctionnement du microclimat, et dans une moindre mesure, ont permis de commencer à appréhender les réponses des espèces à ces variations microclimatiques, encore peu d’études se sont intéressées aux réponses fonctionnelles à l’échelle des espèces comme des communautés végétales. A ce jour, nous connaissons les réponses des traits fonctionnels liés à la compétition pour la lumière (hauteur maxi), à l’accumulation de ressources (SLA), ou à l’histoire de vie (masse des graines) le long de grands gradients macro-climatiques (échelles globales – continentales), mais nous ne savons pas si ces réponses sont toujours vérifiées le long de gradients microclimatiques. De plus, les interrelations entre traits fonctionnels, bien connues à échelle globale (« global spectrum », Diaz et al 2016, Nature), sont susceptibles de changer le long de gradients microclimatiques. L’étude de ces interrelations à l’échelle locale peut permettre une meilleure compréhension de l’ensemble des stratégies écologiques développées dans différents écosystèmes.
L’observatoire SAINTOBS consiste en 70 placettes permanentes de suivi microclimat – flore sur un secteur de 30 Ha à l’extrême Est du massif de la Sainte-Baume (Basse-Provence). Ce site d’étude, du fait d’une très grande diversité topographique, forestière et microclimatique, abrite des populations d’espèces végétales situées à la marge chaude de leur aire de répartition, à quelques mètres seulement de populations d’espèces situées à la marge froide de leur aire de répartition.
Au cours du printemps 2025, nous souhaitons mener une grande campagne de collectes de traits sur un ensembles d’espèces cibles en marge de leur aire de répartition sur la zone d’étude SAINTOBS. Il s’agira d’étudier :
1. Comment les traits d’un ensemble d’espèces cibles répondent le long de gradients microclimatiques (traits réponses).
2. Étudier comment les réponses de traits fonctionnels à l’échelle des communautés (CWM) impactent les espèces cibles (traits effets).
3. Si les interrelations entre traits fonctionnels diffèrent en fonction du microclimat.
Ces recherches seront menée à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie continentale et marine (IMBE, Aix-Marseille Université) au sein de l’équipe population, paysage, communauté (POPCO (https://www.imbe.fr/fr/recherche/equipes-de-recherche/popco-populations-paysages-communautes-conservation/#equipe) par un groupe de travail comprenant 1 à 2 stagiaires de M1, un stagiaire de M2, un étudiant doctorant (Laureline Leclerc) et un enseignant-chercheur (Eric Meineri). Le groupe de travail sera également assisté des autres scientifiques membres du projet PERSIMED.
Mots clés: Traits fonctionnels, microclimat, microrefuge, changement climatique, écologie fonctionelle
Compétences requises de l’étudiant :
– Aimer le travail de terrain et avoir une bonne capacité à se déplacer dans des environnements difficiles
– Connaissances générales en écologie fonctionnelle
– Bonnes compétences en analyse de données sur R (bonne maitrise des LM, GLM, et analyses multivariées)
– Apprécier le travail en équipe
Activités assurées par l’étudiant :
– Mesures de traits fonctionnels sur le terrain et en laboratoire
– Téléchargement de données capteurs
– Analyses statistiques des réponses
– Recherches bibliographiques
– Rédaction
Période de stage : 01/02/2025 – 25/07/2027
Programme(s) de recherche dans le cadre duquel/desquels ce stage est effectué : PERSIMED / SAINTOBS
Financement du stage et du stagiaire : Gratification habituelle
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