– Contexte et problématique
À la différence des endothermes, qui maintiennent une température corporelle stable au prix d’une dépense énergétique importante, les ectothermes dépendent directement des conditions microclimatiques pour réguler leur température corporelle, ce qui les rend particulièrement vulnérables au réchauffement global. En effet, leurs fonctions physiologiques essentielles (comme la locomotion, la croissance et la reproduction) sont fortement dépendantes de la température. Par exemple, les lézards peuvent atténuer ces effets en ajustant leurs comportements de thermorégulation et en présentant des réponses physiologiques adaptatives visant à minimiser les effets néfastes des températures diurnes trop élevées. Néanmoins, le changement climatique induit des variations thermiques complexes, caractérisées par une augmentation plus rapide des températures nocturnes que diurnes. Des études récentes ont montré que des températures nocturnes élevées peuvent perturber le bilan énergétique des lézards, entraînant une dégradation de leur condition corporelle. Cependant, les effets du réchauffement nocturne sur les organismes restent largement sous-étudiés par rapport aux fluctuations de température diurnes, et le rôle des comportements nocturnes dans l’atténuation de ces effets est lui aussi mal compris.
– Objectif et méthodologie
L’objectif principal de ce projet est donc d’évaluer dans quelle mesure, un petit vertébré terrestre, le lézard vivipare (Zootoca vivipara) ajuste sa physiologie et son comportement à des conditions thermiques diurnes et nocturnes contrastées le long d’un gradient altitudinal et climatique historique. Nous étudierons ainsi les conséquences de ce stress thermique sur des paramètres physiologiques et comportementaux de cette espèce selon son aire de répartition du Bassin Aquitain aux Hautes Pyrénées. Le stage impliquera une partie terrain (capture des lézards en basses et hautes altitudes), une partie expérimentale en laboratoire (expérience comportement thermorégulateur) et de l’analyse de données.
– Encadrement
Le stage sera réalisé au laboratoire « Centres d’Etudes Biologiques de Chizé » (CEBC) situé à Villiers-en-Bois. Le CEBC est un laboratoire dynamique accueillant chaque année plusieurs stagiaires (https://www.cebc.cnrs.fr/). La personne recrutée travaillera au sein de l’équipe « Ecophy » qui étudie comment les animaux répondent aux stresseurs environnementaux (changement climatique, dégradation des habitats, pollution).
Encadrement par Dr. Constant Perry, Postdoctorant au CEBC-CNRS, Université La Rochelle.
Appui scientifique et de terrain : Dr. Alexis Rutschmann ; un ou une technicien-ne (recrutement en cours) ; Dr. Jean-François Le Galliard ; Dr. Sandrine Meylan et Dr. Olivier Lourdais.
– Conditions d’accueil
Deux stages disponibles
Durée : 2 mois
Démarrage : courant Avril 2025 (flexible selon disponibilité de l’étudiant)
Gratification : Non incluse
Les missions de terrain seront couvertes.
Subvention restauration collective (reste à payer : environ 3.5 euros par repas) avec repas végétariens proposés.
Logement en chambre seule ou dortoir (max. 3 personnes) sur site selon la disponibilité (entre 150€ et 200€ par mois).
Il est recommandé d’être véhiculé du fait de la situation géographique du CEBC (absence de transport en commun ; gare la plus proche Beauvoir sur Niort – train connecté aux TGV pour Paris et La Rochelle).
– Profil recherché
Connaissances en écologie thermique, écophysiologie et éthologie requises. Un intérêt particulier pour l’expérimentation en milieux contrôlés, capture d’animaux en milieu naturel, statistiques et analyses de données (Rstudio). Rigueur, autonomie et mobilité.
Les étudiants de L3 et M1 sont les bienvenues à candidaté ainsi que ceux en césure.
– Modalité de candidature
Le dossier de candidature comporte un CV et une lettre de motivation précisant l’intérêt pour le stage, envoyer à : constant.perry@cebc.cnrs.fr
– Références bibliographiques
1 – E. Bestion, A. Teyssier, M. Richard, J. Clobert, J. Cote, Live Fast, Die Young: Experimental Evidence of Population Extinction Risk due to Climate Change. PLoS Biol 13, e1002281 (2015).
2 – A. Dupoué, et al., Lizards from warm and declining populations are born with extremely short telomeres. Proc Natl Acad Sci U.S.A. 119, e2201371119 (2022).
3 – Rutschmann, A., Perry, C., Le Galliard, J.-F., Dupoué, A., Lourdais, O., Guillon, M., Brusch IV, G., Cote, J., Richard, M., Clobert, J., Miles, D.B., 2024. Ecological responses of squamate reptiles to nocturnal warming. Biological Reviews. https://doi.org/10.1111/brv.13037
4 – Perry, C., Gangloff, E.J. and Rutschmann, A. (2025), Warm nocturnal temperatures act as an ecological trap for a diurnal lizard. Oikos, 2025: e11330. https://doi.org/10.1002/oik.11330
5 – Perry C., Aubret F., Chaine A.S., Gifford M.E., Livingston E.H., Moore M., Hankison S., Gangloff E.J., Feeding status impacts thermoregulation and its repeatability across day and night in a diurnal lizard, (2025), Behavioral Ecology, Volume 36, Issue 4, araf045, https://doi.org/10.1093/beheco/araf045
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