Stage de M2 : Evolution à long-terme de la diversité taxonomique et fonctionnelle des communités aquatiques des grandes rivières françaises
Un stage portant sur la diversité taxonomique et la diversité des traits fonctionnels des communautés écologiques des rivières françaises est disponible au laboratoire RECOVER à Aix-En-Provence (France). L’étudiant.e travaillera sous la supervision de Juliette VALLIN et Arnaud SENTIS.
Thématique :
Le changement climatique entraîne une augmentation de la température moyenne de la planète, mais aussi de l’intensité et de la fréquence des phénomènes extrêmes. Cela peut avoir un impact considérable sur les organismes, en fonction de leurs traits physiologiques et fonctionnels. Certaines espèces peuvent tirer bénéfice de l’augmentation des températures et accroître leur croissance et leur abondance, tandis que d’autres seront négativement impactées. En cas d’impact négatif des températures élevées, les espèces peuvent résister si elles possèdent des traits adéquats, ou migrer vers des environnements plus frais si elles en ont la capacité. Si aucune de ces stratégies n’est possible, la fitness et la survie des espèces diminuent, menant parfois à l’extinction de populations entières. Il peut en résulter un vaste renouvellement de la composition taxonomique et fonctionnelle des communautés naturelles, avec des conséquences immédiates sur la stabilité et le fonctionnement des écosystèmes, et donc sur les services écosystémiques.
Il est essentiel d’étudier les tendances à long terme de la biodiversité pour comprendre les effets du changement climatique sur la biodiversité et prédire l’évolution future de la vie sur terre dans ce contexte. En outre, il est essentiel d’identifier les espèces qui courent un plus grand risque d’extinction en raison du changement climatique, ainsi que les traits fonctionnels qui rendent les espèces sensibles aux changements de température, afin de mettre en place des mesures de gestion et de conservation appropriées.
Les organismes d’eau douce sont particulièrement concernés, car ils sont principalement ectothermes, c’est-à-dire qu’ils dépendent de la température ambiante pour réguler leur température corporelle.
Ce projet vise à comprendre comment la biodiversité des eaux douces a évolué dans les grandes rivières françaises au cours des dernières décennies, et comment cette dynamique temporelle a eu un impact sur la composition en traits fonctionnels.
Objectifs :
L’objectif du stage est de (1) collecter des données sur les traits fonctionnels (ex. taille des organismes, niveau trophique, limite thermique supérieure) pour une liste d’espèces de poissons et de familles de macroinvertébrés, (2) d’étudier et de comparer la structure taxonomique et la dynamique temporelle des communautés aquatiques dans deux grands fleuves français (la Loire et le Rhône), (3) d’étudier la structure des traits fonctionnels et la dynamique temporelle dans ces mêmes sites et de les comparer entre les sites, et (4) de conclure sur la sensibilité aux changements environnementaux (en particulier au changement climatique) des espèces étudiées à la lumière de leur dynamique et de leurs traits fonctionnels.
Méthodes et données :
Des séries temporelles long terme de suivis écologique ont déjà été constituées, avec un site d’étude sur la Loire (25 ans de données disponibles) et un site d’étude sur le Rhône (42 ans de données disponibles), en France. Chaque site est composé de plusieurs stations d’échantillonnage. Les données comprennent des séries temporelles de suivis des populations de poissons et de macroinvertébrés. Le stage consiste à rassembler (à partir de la littérature scientifique et des bases de données de traits disponibles) des traits fonctionnels pour toutes les espèces de poissons et les familles de macroinvertébrés présentes dans le jeu de données, et à étudier les objectifs ci-dessus à l’aide de plusieurs méthodes statistiques telles que les modèles linéaires, les tendances temporelles et les analyses multivariées.
Mots clés : rivières, communautés, dynamiques temporelles, traits fonctionnels, poissons, macroinvertébrés, changement climatique
Compétences du candidat :
Nous recherchons un.e étudiant.e très motivé.e, doté.e d’un bon sens de l’organisation et intéressé.e par l’écologie fluviale, l’écologie temporelle, l’écologie fonctionnelle ou les statistiques. Les étudiants en master (de préférence en master 2 ou équivalent) en écologie, en mathématiques appliquées, en modélisation des systèmes naturels ou dans un domaine connexe sont les bienvenus. La connaissance d’un langage analytique tel que R est essentielle et une expérience préalable dans l’analyse de données serait très appréciée.
Pour postuler (avant le 15 novembre), merci d’envoyer votre CV et une lettre de motivation (1 page maximum en français ou en anglais) à Juliette Vallin (juliette.vallin@inrae.fr) et Arnaud Sentis (arnaud.sentis@inrae.fr). Les demandes de renseignements informelles sont les bienvenues – veuillez nous contacter par email en français ou en anglais.
Informations pratiques :
Date de démarrage (flexible) : Janvier à Mars 2025
Durée : 6 mois
Encadrants principaux : Juliette Vallin et Arnaud Sentis
Localisation : INRAE, 3275 route Cézanne, 13182 Aix-en-Provence, France
Références
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