Etude prospective de changements des stratégies de pêche et de mise en place de co-activités dans les parcs éoliens marins en Méditerranée (Golfe du Lion)
Contexte : Dans le cadre de la transition énergétique de la France et des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le golfe du Lion (nord-ouest de la Méditerranée) connait un développement récent et rapide de l’éolien marin. A l’horizon 2050, une production nationale de 40 GW est visée, dont entre 4 et 7.5 GW provenant du golfe du Lion, avec une emprise spatiale de plus de 800km². La mise en place de ces parc éoliens marins affectera fortement les activités de pêche, certaines risquant de ne plus être pratiquées dans les parcs.
Il est crucial d’anticiper l’adaptation des stratégies de pêche, notamment par des reports d’efforts hors des parcs tout en poursuivant les objectifs de durabilité économique et écologique, ainsi que de conservation de la biodiversité, conformément aux stratégies de la Commission Générale des Pêches pour la Méditerranée (CGPM 2030) et des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies (ODD 14). Sans une reconfiguration de ces efforts de pêche, les premières estimations font état d’une perte potentielle de 4 millions d’euros de chiffre d’affaires pour le secteur halieutique. Dans ce contexte, une réflexion est actuellement lancée pour évaluer de possibles co-activités de pêche de métiers d’arts dormants (e.g. palangres verticales, casiers, pots, filets…) dans les parcs éoliens commerciaux. Ce stage s’inscrit dans le cadre du projet FISHWIND, porté par la SATHOAN (https://sathoan.fr/), organisation de producteurs. Le projet est une initiative innovante visant à évaluer la possible intégration durable d’activités de pêche professionnelle au sein des parcs éoliens flottants en Méditerranée. Ce projet pionnier repose sur la co-construction, avec les pêcheurs locaux, de solutions éco-conçues qui permettraient de concilier la pêche avec l’exploitation des parcs éoliens, en tirant parti de l’effet récif des structures immergées pour augmenter la productivité. Le projet FISHWIND prévoit des tests in situ d’équipements de pêche adaptés et une réflexion approfondie sur l’éco-conception des infrastructures éoliennes. FISHWIND ambitionne ainsi de créer un modèle de co-activité viable et sécurisée et de démontrer qu’il contribue à la gestion durable des ressources marines pour influer les politiques maritimes futures. Ce projet s’intègre dans une approche de modélisation pour évaluer à plus long terme et plus globalement les conséquences sur l’écosystème marin de ces nouvelles stratégies de pêche et poser un diagnostic de durabilité du socio-écosystème.
Objectifs du stage : Ce stage a pour objectif principal de réaliser une étude prospective sur les effets des co-activités de pêche dans les parcs éoliens marins, en termes de captures, de revenus et d’impacts sur l’écosystème.
Etape 1. Identification de possibles stratégies de co-activités de pêche au sein des parcs, en concertation avec les pêcheurs et en exploitant les bases de données disponibles (e.g. Système d’Information Halieutique de l’Ifremer, Base de données Haliop de la SATHOAN, Données de suivi de l’état des écosystèmes dans les fermes pilotes, etc.).
Etape 2. Evaluation des impacts de ces stratégies à court et moyen terme :
1) pour les flottilles de pêche : analyse des efforts de pêche, captures et revenus à l’aide de modèles statistiques exploitant les données de pêche et d’habitat à petite échelle (Generalized linear model, Empirical Orthogonal Map, etc.)
2) pour des espèces commerciales (a minima le merlu): modélisation de la biomasse des espèces par rapport à une situation statu quo via un modèle de simulation spatialisé déjà développé et utilisé dans un cadre opérationnel (ISIS-Fish, https://isis-fish.org/ ).
Valorisation des résultats : Les résultats de ce travail pourront être valorisés dans une publication scientifique et devraient être présentés à la conférence annuelle du Conseil International pour l’Exploration de la Mer (CIEM) en septembre 2025.
Lieu du stage : Ifremer, station de Sète
Profil souhaité
• Halieutique et /ou écologie marine
• Maitrise des modèles statistiques classiques
• Programmation sous R et maitrise de Markdown, Shiny, Github
• Qualités de communication et de travail en équipe pluridisciplinaire
• Maîtrise de l’anglais
Encadrants : Stéphanie Mahévas (Ifremer, Sète), Youen Vermard (Ifremer, Nantes), Sophie Gourguet (Ifremer, Brest), Bertrand Wendling (Sathoan, Sète)
Candidature à adresser à Stephanie.Mahevas@ifremer.fr
Commentaires récents