En montagne les changements climatiques se font davantage ressentir qu’en plaine induisant un déplacement des étages de végétation en altitude. Si certaines espèces mobiles peuvent suivre ces déplacements d’étages les espèces sessiles comme les plantes dépendent de vecteurs abiotiques ou biotiques pour se déplacer. Dans les Pyrénées les vertébrés apparaissent comme des acteurs clés dans la migration des plantes avec de nombreux vecteurs potentiels : ongulés sauvages, rongeurs, oiseaux et ours brun. En transportant les graines dans leurs pelages (épizoochorie) ou par le dépôt de fèces après consommation de graines (endozoochorie), les animaux permettent aux plantes filles de coloniser de nouveaux espaces éloignés des plantes mères et des contraintes associées (conditions abiotiques et biotiques). Dans le cadre de nos travaux nous nous sommes intéressés à l’endozoochorie chez l’ours brun en tant que vecteur de graines. En étant une espèce monogastrique, très mobile (Lalleroni et al., 2017), avec un régime alimentaire spécifique (Karimi et al., 2018) et un temps de rétention long (Elfström et al., 2013), il est capable de disperser un cortège unique de plantes à travers le paysage. Pour quantifier le potentiel de dispersion endozoochore nous avons réalisé une mise en germination de 86 échantillons sous serre afin d’identifier les espèces dispersées. Ce type d’approche se heurte aux exigences écologiques de germination et des contraintes abiotiques ou biotiques empêchant l’émergence de certaines espèces.
Pour parer à cela nous proposons une seconde approche complémentaire consistant à identifier taxonomiquement les graines présentes dans les fèces et tester leur viabilité à l’aide d’une solution de Tetrazolium qui réagit au contact de tissus végétaux vivants. Cela nous permettra d’identifier les graines ayant survécu à la mastication et au transit digestif et ainsi de mieux caractériser le potentiel de dispersion de l’ours brun.

L’étudiant.e recruté.e sera en charge de :
– La mise en place du protocole de test de viabilité des graines
– La récupération et l’extraction des graines dans les fèces et leur identification à l’aide de manuels et d’une séminothèque de référence
– La réalisation des tests de viabilité sur les graines récupérées

Formation recommandée : Master 1 en écologie ou équivalent
Connaissances souhaitées : Ecologie de la dispersion des graines, compétence en botanique
Expérience appréciée : Un stage dans le domaine de l’écologie serait un plus
Aptitudes recherchées : Rigueur scientifique, goût pour la recherche, goût pour la bibliographie, travail en équipe

Lettre de motivation + CV à envoyer à : christophe.baltzinger@inrae.fr & gregoire.pauly@inrae.fr

Références :
Lalleroni, A., Quenette, P. Y., Daufresne, T., Pellerin, M., & Baltzinger, C. (2017). Exploring the potential of brown bear (Ursus arctos arctos) as a long-distance seed disperser: a pilot study in South-Western Europe. Mammalia, 81(1), 1-9.
Karimi, S., Hemami, M. R., Esfahani, M. T., Akhani, H., & Baltzinger, C. (2018). Complementary endozoochorous seed dispersal by large mammals in the Golestan National Park, Iran. Seed Science Research, 28(4), 294-302.
Elfström, M., Stoen, O. G., Zedrosser, A., Warrington, I., & Swenson, J. E. (2013). Gut retention time in captive brown bears Ursus arctos. Wildlife Biology, 19(3), 317-324.

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: gregoire.pauly@inrae.fr / christophe.baltzinger@inrae.fr

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.