Le sujet est proposé au concours de l’école doctorale Sciences de l’environnement (ED251) d’Aix Marseille Université. La thèse de déroulerait au sein de l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE, https://www.imbe.fr/) sous la direction de Cécile Albert et Mathieu Santonja.

Sujet de doctorat proposé : Effets de la configuration paysagère sur les interactions biotiques – de l’expérimentation à la conception de paysages favorables à la biodiversité

1. Contexte scientifique
La perte et la fragmentation des habitats sont des facteurs clés du déclin de la biodiversité. Il est essentiel de comprendre les réponses des organismes à ces deux phénomènes pour concevoir des plans de gestion efficaces dans les paysages dominés par l’homme. Alors que l’étude de la fragmentation de l’habitat est au premier plan de la recherche depuis des décennies, la conception de paysages favorables à la conservation de la biodiversité reste un sujet de débat permanent Il est reconnu que plus la quantité d’habitat dans un paysage est grande plus les communautés associées sont diversifiées. Cependant, les effets de la fragmentation des habitats en petites zones discontinues et la perméabilité des espaces adjacents (matrice paysagère) demeurent encore très controversés. La thèse proposée ici se place dans le cadre de l’écologie du paysage et propose de combler les lacunes de connaissance actuelle en mettant en place des expérimentations pour comprendre comment l’agencement spatial des habitats influence les interactions biotiques (compétition et prédation), processus clés structurant les communautés d’organismes. Une nouvelle génération d’expériences à l’échelle de mini-paysages a été récemment développée à l’IMBE. A travers une complexification progressive d’assemblages d’espèces d’arthropodes suivis dans ces mini-paysages, la finalité générale de cette thèse est de fournir une aide à la conception de paysages plus favorables à la coexistence de différentes espèces.

2. Objectifs du projet de thèse
Le projet de thèse vise à tester les effets de la configuration paysagère sur les interactions biotiques par une approche expérimentale. Il se focalisera sur 2 grands types d’interactions : la prédation et la compétition. A ce jour nous avons été capables de faire le lien entre la structure paysagère et la dynamique de population d’une espèce de microarthropode modèle : Folsomia candida. Le projet proposé ici vise à reprendre la méthodologie développée pour passer d’un contexte monospécifique à un contexte multispécifique, progressant ainsi vers des résultats théoriques mieux à même de répondre aux besoins actuels de la biologie de la conservation spatialement explicite.
L’objectif principal est de mieux comprendre les processus clé (mouvement des individus, dynamique de population, interaction entre espèces) qui sous-tendent la réponse de la biodiversité à la structuration des paysages. Ceci permettra de mieux comprendre les circonstances dans lesquelles différentes configurations d’habitat et différents types de matrices paysagères peuvent conduire à des niveaux plus élevés de biodiversité. Pour cela, nous manipulerons à la fois l’agencement spatial de l’habitat, la résistance de la matrice paysagère (càd comment le milieu non-habitat environnant facilite ou non le déplacement des organismes) et le type d’interaction biotique. Nous observerons comment les conditions paysagères influencent ces interactions et modifient les règles de persistance des populations et de coexistence des espèces.

Plus de détails sur le projet de thèse – et notamment sur les modèles d’étude et l’approche expérimentale en mini-paysage – sont disponible ici : https://ecole-doctorale-251.univ-amu.fr/sites/ecole-doctorale-251.univ-amu.fr/files/article/imbe-albert-santonja-ed251-2024.pdf

Profil et compétences recherchées
– Etudiant.e en écologie
– Intérêt pour l’écologie du paysage et/ou l’écologie spatiale
– Intérêt pour l’écologie de la conservation
– Motivation vis à vis des approches expérimentales incluant la manipulation d’organismes vivants (microarthropodes)
– Intérêt pour le travail en laboratoire
– Bonnes connaissances du logiciel R
– Motivation à travailler sur des concepts et faire avancer les théories sur lesquelles s’appuient les approches de conservation.

Un dossier constitué d’un CV, d’une lettre de motivation, des notes académiques du Master 1 et du Master 2, et des contacts de deux personnes référentes, est à envoyer à cecile.albert@imbe.fr et mathieu.santonja@imbe.fr avant le 19 mai 2024.

L’étudiant.e sélectionné.e se présentera au concours de l’École Doctorale ED251 fin juin/début juillet 2024.

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: mathieu.santonja@imbe.fr

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.