Contexte du projet
Le cycle de vie des espèces benthiques est généralement caractérisé par une succession d’étapes de développement contrastées, notamment une phase larvaire pélagique influencée de manière étroite par l’hydrodynamique, et des phases benthiques (post-larvaires, juvéniles, puis adultes) qui sont fixes ou à mobilité minimale et associées au substrat (Cowen et al., 2007 ; Pineda et al., 2010). Diverses interactions avec des facteurs biotiques et abiotiques entrent en jeu pendant ces phases de développement, contribuant aux dynamiques spatiales et temporelles des populations et des communautés benthiques. La phase larvaire est cruciale, car c’est le seul moyen pour une espèce immobile de réaliser une dispersion géographique et elle permet la connexion des populations éloignées. À la fin de leur cycle de vie, les larves « recrutent » ou se fixent, souvent sur un substrat dur, et commencent alors la phase juvénile, puis la phase adulte fixée.
L’augmentation des structures artificielles le long des côtes ou en mer (digues, enrochements, bouées, plateformes, éoliennes, etc.) offre de nouveaux substrats pour le recrutement des espèces marines et joue ainsi un rôle dans la connectivité potentielle entre populations distantes (Adams et al., 2014 ; Coolen et al., 2020). Ces structures formeront des récifs artificiels et serviront de pierres de touche, permettant aux habitats normalement non connectés de devenir interconnectés et d’échanger des individus par dispersion. Cela a un impact sur la biodiversité locale (par exemple, en augmentant le nombre d’espèces) ainsi que sur la diversité génétique en permettant aux individus de la même espèce provenant de différentes populations de se mélanger et de se reproduire. Cet effet de pierre de touche pourrait également contribuer à la dispersion plus rapide des espèces non indigènes et/ou invasives.
Dans le cadre du projet GreyCo (https://asim.ifremer.fr/Projets/Projets-en-cours/GREYCO-2024-2028, financé par l’OFB), la modélisation biophysique est effectuée à l’aide d’un outil de modélisation individuelle basé sur Lagrange, Ichthyop, conçu pour étudier les effets des facteurs physiques et biologiques sur la dynamique des stades précoces de la vie. Le modèle est forcé hors ligne par des séries temporelles de champs 3D de vitesse, température et salinité. Il simule le transport des larves en intégrant à la fois les mouvements passifs, induits par les courants, et les comportements biologiques — y compris la croissance, les plages de température optimales, la gravité spécifique, la migration verticale et le recrutement. Dans le projet GreyCo, le modèle biophysique sera dirigé par des champs hydrodynamiques 3D générés par le code CROCO et la configuration 3D MANGAE2500 (avec une résolution de 2,5 km) pour simuler la dynamique du transport des larves, en présence et en l’absence des parcs éoliens, dans le golfe de Gascogne et le Canal de la Manche.
Objectif de la recherche postdoctorale
Améliorer la sensibilité des simulations aux paramètres biologiques :
• Réaliser une revue approfondie de la littérature pour synthétiser les connaissances actuelles sur l’impact des paramètres biologiques dans les simulations de connectivité.
• Concevoir et réaliser des expériences numériques pour évaluer et quantifier la sensibilité des résultats de simulation aux variations de ces paramètres.
Qualifications
• Un doctorat en océanographie physique, écologie marine, mathématiques appliquées, biologie computationnelle ou dans un domaine étroitement lié.
• Une expérience dans la modélisation numérique, notamment dans les simulations hydrodynamiques ou les modèles biophysiques.
• Une expérience en analyse de données et une maîtrise des langages de programmation couramment utilisés en calcul scientifique
• Excellentes compétences en communication écrite et orale en anglais.
• Capacité démontrée à travailler de manière autonome et collaborative dans un environnement de recherche multidisciplinaire.
Processus de candidature
Les candidats intéressés doivent soumettre les éléments suivants :
• Une lettre de motivation détaillant vos intérêts de recherche et la manière dont votre expérience s’aligne avec les objectifs du projet.
• Un curriculum vitae.
Les candidatures seront examinées sur une base continue jusqu’à ce que le poste soit pourvu.
Pour toute question, veuillez contacter Elena Alekseenko (elena.alekseenko@univ-littoral.fr)
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