(English version below)

Postdoc « Dynamiques éco-évolutives de la dispersion : contraintes spatiales et contexte communauté »

Comprendre la variation des capacités de dispersion des espèces demeure non seulement un enjeu central en écologie comme en évolution, mais a des implications urgentes dans le cadre des enjeux actuels relatifs à la biodiversité. Par exemple, si les attentes théoriques proposent souvent qu’une plus grande hétérogénéité spatiale (liée par exemple à des destructions ou changements d’habitats ou à des phénomènes de fragmentation) sélectionne les stratégies moins dispersantes, les changements actuels à plus large échelle (e.g, changements climatiques) soulignent l’importance de la dispersion comme un mécanisme central des variations d’aire de répartition et de la survie à long terme des espèces. La plupart des connaissances théoriques relatives à l’évolution de la dispersion simplifient cependant souvent le contexte communauté (e.g, modèles mono-spécifiques) et le contexte spatial (e.g, dispersion spatialement homogène, réseau régulier).

Dans le cadre du projet ANR Wine , un financement de postdoc est disponible pour étudier comment le contexte communauté (et particulièrement les interactions proies-prédateurs) et le contexte spatial (connectivité spatiale et fragmentation, degré d’hétérogénéité spatiale) affectent l’évolution de la dispersion. Plus précisément, le postdoc s’appuiera sur le développement de modèles théoriques éco-évolutifs de complexité progressive afin de non seulement comprendre les mécanismes sous-jacents, mais aussi leurs effets à différentes échelles. Ce travail pourra commencer par le développement de modèles considérant la co-évolution des stratégies de dispersion proie-prédateur dans un espace hétérogène simplifié, puis étendu dans différentes directions. Particulièrement, le rôle de la structure du réseau spatial, du lien de la dispersion avec d’autres traits phénotypiques (eg, la taille corporelle), du fait que cette dispersion soit ou non contexte dépendante seront autant de pistes d’exploration possible. Le lien entre ces dynamiques évolutives de la dispersion et les propriétés écologiques des systèmes étudiés sera particulièrement étudié. Par exemple, les modèles pourront faire le lien entre ces dynamiques éco-évolutives et la persistance des systèmes (coexistence à différentes échelles) et leur fonctionnement (productivité, flux spatiaux des nutriments, etc).

Le post-doc, d’une durée de 24 mois, sera basé au laboratoire iEES Paris (Institut d’Ecologie et des Sciences de l’Environnement), à Sorbonne Université, en lien direct avec Nicolas Loeuille et François Massol, tous deux membres de ce laboratoire. Le projet s’appuiera également sur des collaborations à l’échelle locale (Isabelle Gounand, Elisa Thébault (iEES Paris)) et nationale (Emanuel Fronhofer (ISEM, Montpellier)). Plus largement, des liens seront faits avec les autres activités du projet ANR, y compris avec les parties empiriques de celui-ci (eg, comparaisons qualitatives et quantitatives avec les expériences et données du projet).

Les candidat.es auront une expérience en thèse et/ou postdocs précédents en théorie et modélisation, écologique et/ou évolutive. La candidature se fait par l’envoi à Nicolas Loeuille (nicolas.loeuille@sorbonne-universite.fr) et François Massol (francois.massol@cnrs.fr) d’un CV et d’une lettre de motivation, accompagnés des noms et contacts de deux personnes référentes, si possible ayant dirigé, participé ou collaboré aux travaux de recherche passés. La date de recrutement pourrait être à l’automne ou hiver 2025, avec une certaine flexibilité.

Postdoctoral position: « Eco-evolutionary dynamics of dispersal: spatial constraints and community context »

Understanding variation in species’ dispersal abilities remains a central challenge in both ecology and evolution, with urgent implications in the context of current biodiversity issues. For instance, while theoretical expectations often suggest that greater spatial heterogeneity (e.g.linked to habitat loss, habitat change, or fragmentation) selects for reduced dispersal, large-scale changes (e.g., climate change) highlight the importance of dispersal as a key mechanism for range shifts and long-term species survival. However, most theoretical work on the evolution of dispersal often oversimplifies the community context (e.g., single-species models) and the spatial context (e.g., spatially homogeneous dispersal, regular networks).

As part of the ANR Wine project, funding is available for a postdoctoral position to study how community context (particularly predator-prey interactions) and spatial context (spatial connectivity and fragmentation, degree of spatial heterogeneity) affect the evolution of dispersal. More specifically, the postdoc will develop eco-evolutionary models of progressive complexity to understand not only the underlying mechanisms but also their effects at different scales. This work may begin with models exploring the coevolution of prey and predator dispersal strategies in a simplified heterogeneous space, and then expand in various directions. In particular, potential extensions include examining the role of spatial network structure, links between dispersal and other phenotypic traits (e.g., body size), and how eco-evolutionary dynamics differ when dispersal is context-dependent. Evolutionary dynamics of dispersal will be linked to ecological emergent properties. For example, models may explore how eco-evolutionary dynamics relate to system persistence (e.g., coexistence across scales) and functioning (e.g., productivity, spatial nutrient fluxes, etc.).

This 24-month postdoctoral position will be based at the iEES Paris laboratory (Institute of Ecology and Environmental Sciences), at Sorbonne University, working closely with Nicolas Loeuille and François Massol. The project will also involve collaborations at the local level (with Isabelle Gounand and Elisa Thébault at iEES Paris) and nationally (with Emanuel Fronhofer at ISEM, Montpellier). More broadly, connections will be made with other parts of the ANR project, including its empirical components (e.g., qualitative and quantitative comparisons with experiments and project data).

Candidates should have previous PhD and/or postdoctoral experience in ecological and/or evolutionary theory and modeling. Applications should be sent to Nicolas Loeuille (nicolas.loeuille@sorbonne-universite.fr) and François Massol (francois.massol@cnrs.fr), including a CV, a cover letter, and the names and contact details of two persons, preferably individuals who have supervised, participated in, or collaborated on past research. The position may begin in autumn or winter 2025, with some flexibility.

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: nicolas.loeuille@sorbonne-universite.fr

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.