Si l’insularité a permis le développement d’espèces endémiques, elles sont maintenant rendues beaucoup plus vulnérables à l’extinction à cause de activités anthropiques. Les iles des Mascareignes, parmi lesquelles se trouve La Réunion, présentent ainsi un fort taux d’endémisme, une biodiversité extraordinaire mais la pression anthropique croissante et les changements globaux en font des zones critiques de conservation de la diversité biologique. Aussi, ces îles ont été colonisées tardivement par les humains (pour La Réunion, 350 ans), mais ont connu une défaunation rapide et massive entrainant des ruptures définitives d’interactions plante-animaux ainsi que l’introduction d’espèces invasives beaucoup plus compétitives. Le projet de postdoctorat se propose d’estimer la dynamique de la diversité biologique sur le long terme pour estimer les périodes d’accélérations et les points de bascules des communautés biologiques pré et post perturbations anthropiques. Pour cela nous étudierons diversité biologique temporelle issues de l’analyse de grains de pollen fossiles piégés dans des sédiments lacustres ou bien marécageux que nous avons pu prélever durant ces dernières années dans plusieurs sites de l’île. Ces analyses seront couplées à plusieurs analyses paléoécologiques telles que les dépôts de charbons sédimentaires qui sont en lien direct avec les incendies et des analyses XRF qui permettent à travers la composition élémentaire des sédiments de caractériser les dépôts et d’estimer la dynamique sédimentaire du bassin versant.
Cependant, avant de pouvoir bien reconstruire la dynamique des végétations passées à l’aide des assemblages polliniques fossiles il est très intéressant d’établir une cartographie actuelle des productions et dépôts polliniques en lien avec les différents types de végétation qui les produisent. Pour cela, nous avons commencé à prélever des sols de surface dans des placettes permanentes et fait des relevés botaniques au-dessus. Ce travail sera à poursuivre avec le candidat. C’est pour cela que nous cherchons un ou une candidate palynologue, spécialiste de la flore tropicale avec l’envie de prospecter et d’échantillonner les différents habitats de l’île de La Réunion.
Ce projet se déroule dans le cadre du projet européen Biodiversa+, BioMonI (Biodiversity monitoring of island ecosystems). Le/la postodoctorant(e) sera recruté(e) à l’UMR PVBMT de l’Université de La Réunion. L’objectif principal de BioMonI est de développer un réseau de suivi sur le long terme adaptés aux besoins spécifiques de la conservation des écosystèmes insulaires. En utilisant des archives environnementales, ce projet permet d’explorer les changements climatiques, géologiques, l’influence humaine qui ont impacté les la flore et les écosystèmes de la Réunion, des Açores et Canaries.
Le poste sera principalement basé à La Réunion, au Pôle de Protection des plantes mais il est envisageable de prévoir un ou deux mois à Montpellier pour se mettre à jour sur la morphologie des grains de pollen de la région en utilisant la collection de référence de l’Isem (https://data.oreme.org/observation/pollen), avec possiblement une mission aux Canaries.

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: claudine.ahpeng@univ-reunion.fr

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.