Les organismes du sol sont extrêmement diversifiés en nombre d’espèces, de formes de vie, d’écologie ou de taille et impactent de nombreuses fonctions écosystémiques dont nos sociétés dépendent (cycle du carbone et de l’eau, croissance des plantes) (Lavelle et al., 2006; Wall et al., 2012). Il est désormais acquis que ces organismes et les fonctions associées seront fortement affectées par les changements globaux en cours (sécheresses, températures extrêmes, risques incendie…) (Phillips et al., 2024). Toutefois, les organismes du sol restent encore largement sous-étudiés : on estime n’avoir décrit au mieux que 25% des espèces existantes dans les sols dont nous ignorons encore beaucoup de la biologie et l’écologie (Decaëns, 2010). De plus, les méthodes d’étude traditionnelles de ces taxons, qu’elles soient morphologiques (détermination visuelle classique) ou moléculaires (ADN environnemental), sont limitées car elles sont (1) invasives – la collecte d’organismes est létale pour ces derniers et les retire de l’écosystème étudié, (2) perturbatrices – la collecte modifie les caractéristiques physico-chimiques des sols et donc de l’habitat de la faune, (3) sélectives d’uniquement certains groupes – trophiques, fonctionnels ou taxonomiques – faciles à collecter ou à identifier, et (4) sporadiques – classiquement un ou deux échantillonnages par an réalisés pendant la journée.
Ces limites méthodologiques impliquent qu’un pan entier de la biologie de ces organismes est totalement méconnu : leur phénologie, à savoir la variation de leur activité et abondance au cours du temps (saison, mois, jour/nuit) (Bonato Asato et al., 2023; Eisenhauer et al., 2018). La phénologie des espèces est un élément crucial pour la compréhension de leur réponse aux changements climatiques et de leurs effets sur le fonctionnement des écosystèmes. Ce manque de connaissance limite considérablement notre compréhension de la dynamique d’activité à différente échelles temporelles, de leur réponse aux perturbations (sécheresse, inondation) et changements climatiques (augmentation des températures, diminution des précipitations), de leur synchronisation avec d’autres compartiments des écosystèmes comme la végétation, et des conséquences pour le fonctionnement du sol notamment les fuites de nutriments via le lessivage par les eaux de pluies (Fontaine et al. 2024).
Le projet de thèse PHENOSOL a pour objectifs :
1) de calibrer et déployer in-situ (en conditions réelles) des dispositifs passifs de suivi acoustique pour quantifier l’activité et la phénologie des organismes du sol, et ce dans diverses parcelles forestières soumises à diverses modalités de gestion.
2) d’améliorer ex-situ (en conditions contrôlées) puis in-situ la capacité d’assignation taxonomique des organismes du sol à partir des sons qu’ils produisent afin d’identifier des groupes de tailles, fonctionnels, trophiques et écologiques.
3) de quantifier la réponse des communautés du sol d’un point de vue taxonomique, fonctionnel et phénologique à différentes pratiques de gestion forestière.
Plus d’informations téléchargeables ici: https://filesender.normandie-univ.fr/?s=download&token=2c351248-39d7-404b-ab4a-9fe42cdd31de
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Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.
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