Résumé :
La dispersion des organismes colonisateurs est une préoccupation majeure pour la biologie de la conservation et les politiques de gestion des espaces naturels. Cette dispersion est influencée par la dynamique des métapopulations et les caractéristiques du paysage qui influencent les taux de colonisation entre populations. Comprendre l’interaction entre le paysage et la démographie sur la dispersion est souvent réalisé à travers la modélisation spatialement explicite qui intègre la dynamique des populations et la cartographie des habitats. Ces modèles permettent notamment de tester des hypothèses sur les liens entre les caractéristiques démographiques des populations et leur capacité d’expansion.
En raison de sa distribution géographique disjointe (présence en Bretagne et au Pays basque), l’escargot terrestre Elona quimperiana (escargot de Quimper) est une espèce figurant sur l’annexe II de la directive habitat et une espèce patrimoniale en Bretagne. E. quimperiana dépend des environnements humides et ombragés avec une abondance de bois en décomposition et est particulièrement vulnérable aux changements de température et à la fragmentation de son habitat. Cependant, des mesures de conservation efficaces nécessitent une bonne compréhension de sa dynamique de population et de sa capacité de colonisation. Depuis 2020, un suivi est mené sur des populations d’Elona qui a permis d’accumuler des données sur les exigences écologiques, la densité, la structure démographique et la capacité de mouvement des populations le long d’un gradient de colonisation (4 ans de suivi par capture marquages recapture, plus de 1300 individus marqués).
L’objectif de ce stage est d’utiliser les données collectées sous la forme d’un modèle de dynamique de population spatialement explicite permettant de prédire l’expansion de l’espèce en fonction de la cartographie des habitats. Pour cela l’estimation des paramètres démographiques via des modèles multi état sera réalisée dans un premier puis ils seront couplés aux données SIG. Afin de raffiner les paramètres du modèle, une expérience de colonisation en conditions semi-naturelles sera réalisée en parallèle pour tester l’effet des caractéristiques démographiques sur les taux de colonisation. L’étudiant.e participera également au suivi de capture recapture au printemps. Le temps consacré aux manips de terrain sera de 20 jours cumulé maximum.
L’étudiant.e doit avoir suivi des enseignements en modélisation, dynamique des populations et SIG et avoir une appétence pour le suivi en milieu naturel.
Autres informations : L’étudiant.e sera affecté à l’UMR Ecobio de l’université de Rennes, aura son bureau à la station biologique de Paimpont (station de terrain à 45min de Rennes). Le permis est conseillé. Un logement sera possible sur place. Durée du stage 6 mois maximum, début possible en janvier 2025, gratification de stage.
Candidature envoyer la candidature à armelle.ansart@univ-rennes.fr , pascaline.legouar@univ-rennes.fr contenant CV, lettre de motivation, contacts de référents (par exemple maitres de stage précédent)
Publications dans le domaine de recherche:
• Braschler, B., Oggier, P., & Baur, B. (2022). Subtle effects of experimental grassland fragmentation on density, species composition and functional dispersion of gastropods. Diversity, 14(6), 474.
• Dahirel, M., Vardakis, M., Ansart, A., & Madec, L. (2016). Density-dependence across dispersal stages in a hermaphrodite land snail: insights from discrete choice models. Oecologia, 181(4), 1117-1128.
• Zurell, D., König, C., Malchow, A. K., Kapitza, S., Bocedi, G., Travis, J., & Fandos, G. (2022). Spatially explicit models for decision-making in animal conservation and restoration. Ecography, 2022(4).
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