Titre du stage : Réponse des communautés benthiques à la complexité sédimentaire en Manche : Une analyse de la répartition verticale et de la composition bioclastique
Encadrant principal :
Nom, prénom : PEZY Jean-Philippe, chargé de recherches CNRS
Laboratoire : UMR Morphodynamique Continentale et Côtière (M2C)
Mél. / tel : jean-philippe.pezy@unicaen.fr / 06 23 80 68 21
Co-encadrant :
Nom, prénom : CHAUVEL Nathan, ingénieur CNRS
Laboratoire : UMR Morphodynamique Continentale et Côtière (M2C)
Mél. / tel : nathan.chauvel@unicaen.fr
Participants au stage :
Nom, prénom : Ferdinand Schlicklin, ingénieur UNICAEN
Laboratoire : UMR Morphodynamique Continentale et Côtière (M2C)
Lieu(x) du stage :
Laboratoire d’accueil : Laboratoire M2C, (Morphodynamique Continentale et Côtière, UMR CNRS, 24 rue des Tilleuls, F-14000 CAEN)
Localisation : Normandie Université UNICAEN, Esplanade de la Paix, 14032 Caen, France

Période du stage : Premier semestre 2025

Durée du stage : 6 mois (stage de M2)

Présentation du stage (Mission, Activités, Compétences requises)
La Manche est un système soumis à diverses perturbations anthropiques, telles que le développement d’énergies marines renouvelables et l’extraction de granulats marins, mais aussi à des perturbations naturelles, comme un hydrodynamisme intense et des événements climatiques extrêmes. Ces pressions s’exercent dans un contexte de changement climatique, modifiant ainsi la structure des communautés benthiques. Une caractéristique notable de cet environnement est la prédominance des sédiments grossiers, qui couvrent plus de 80 % du fond marin et demeurent encore relativement peu étudiés de façon quantitative. Traditionnellement, l’étude de ces habitats reposait sur des approches descriptives, à partir de données qualitatives ou semi-quantitatives.
Cependant, des recherches plus récentes, basées sur des données quantitatives, ont permis d’évaluer la réponse structurelle et fonctionnelle de ces écosystèmes face aux pressions qu’ils subissent. Les mécanismes sous-jacents à la relation entre les caractéristiques sédimentaires et la structure ainsi que le fonctionnement des communautés benthiques restent toutefois mal compris, en particulier pour les substrats grossiers.
À partir de données quantitatives recueillies au cours des deux dernières décennies, une étude récente (Chauvel et al., 2024) a montré que les caractéristiques granulométriques du sédiment, influencées par les forçages hydrodynamiques, expliquaient environ 20 % des variations observées dans le bassin oriental de la Manche. Néanmoins, les caractéristiques granulométriques employées dans cette étude simplifient la complexité sédimentaire en négligeant des aspects tels que la stratification verticale des sédiments et la proportion de matière bioclastique.
L’objectif de ce stage est donc d’analyser la répartition verticale qu’adoptent les organismes de l’endofaune benthique et d’évaluer l’influence de la composition sédimentaire, notamment en termes de granulométrie et de contenu bioclastique, sur la distribution de ces communautés.
Deux sites d’étude présentant des gradients granulométriques seront ainsi explorés. Le premier est situé en baie de Seine, au niveau d’une ancienne zone d’extraction de granulats marins où une souille expérimentale s’est comblée de sédiments fins durant plusieurs années. Le second est localisé au large des côtes d’Albâtre, sur un champ de dunes sous-marines. Des prélèvements de sédiments seront réalisés le long de transects comportant 9 stations sur chaque site. Ceux-ci seront réalisés à l’aide d’une benne van Veen et d’un carottier Reineck (avec 3 réplicats par méthode), permettant ainsi une comparaison des résultats obtenus par ces deux engins. Pour chaque prélèvement, la macrofaune benthique ainsi que les propriétés sédimentaires (granulométrie et composition carbonatée) seront analysées.

L’objectif du stage est de mieux comprendre le lien entre le benthos et la composition sédimentaire. Plusieurs problématiques seront abordées durant ce stage :
• Existe-t-il une stratification verticale des organismes de l’endofaune ? Cette stratification est-elle liée aux propriétés sédimentaires ?
• La nature granulométrique et biogénique des substrats étudiés a-t-elle une influence sur la distribution des communautés benthiques ?
• Existe-t-il des différences de conclusions écologiques entre les deux méthodes de prélèvement étudiées ?

Profil du candidat recherché
Ce sujet s’adresse à un(e) étudiant(e) ayant le goût de la zoologie, du terrain et possédant des connaissances du milieu marin et de l’écologie ainsi que des compétences en statistiques et analyses de données. Un des critères principaux est d’être autonome en termes de réflexions scientifiques.

Références
Chauvel, N., Raoux, A., Weill, P., Dezilleau, L., Méar, Y., Murat, A., Poizot, E., Foveau, A., Desroy, N., Thiébaut, É., Dauvin, J.-C., Pezy, J.-P., 2024. Sediment grain size and benthic community structure in the eastern English Channel: Species-dependent responses and environmental influence. Marine Pollution Bulletin 200, 116042. https://doi.org/10.1016/j.marpolbul.2024.116042

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