Laboratoires d’accueil :

– Direction générale déléguée à la recherche, à l’expertise, à la valorisation et à l’enseignement-formation (MNHN)
– Centre d’écologie et des sciences de la conservation (MNHN)
– Patrinat (MNHN)

Responsables du stage :

Alexandra Villarroel Parada, Coordinatrice Pôle Sciences et Recherches Participatives
Fanny Guillet, sociologue
Benoit Fontaine, écologue et bagueur
Manon Ghislain, écologue et bagueuse

Contexte du stage

Le baguage d’oiseaux est une méthode de production de données ayant pour objectif d’étudier la dynamique des populations d’oiseaux. Cette production de données implique la participation de bagueur.euses (titulaires d’un permis octroyé par le CRBPO à l’issue d’épreuves pratiques et théoriques) et d’aide-bagueur.euses (volontaires bénévoles). Parmi les personnes pratiquant le baguage, on compte moins de 10% de femmes, tandis que le pourcentage de 40% de femmes chez les aide-bagueurs semble attester de leur intérêt pour cette activité.

Face à ces chiffres, de premières actions concrètes ont été mises en place par le CRBPO en 2024 : utilisation systématique d’une écriture inclusive, augmentation du nombre de femmes dans les comités d’évaluation des programmes, et sensibilisation auprès de la communauté.
Afin d’améliorer l’inclusivité du baguage, le présent stage consistera en une enquête sociologique pour étudier les ressorts de la faible place des femmes dans cette pratique, et proposer des solutions adéquates.

Ce stage sera hébergé au Centre d’écologie et des sciences de la conservation (CESCO). Ce laboratoire interdisciplinaire centré sur la protection de la nature compte deux structures de sciences participatives : Vigie-Nature et le CRBPO qui gère les programmes de baguage. L’équipe qui encadrera le stage se situe à la croisée de ces différentes compétences. Le besoin d’éclairages sur le processus limité de féminisation du baguage est en premier lieu porté par les écologues bagueur et bagueuse (Manon Ghislain et Benoit Fontaine) qui ont donc une connaissance fine du fonctionnement de cette communauté. Les questions d’inclusivité dans les sciences participatives sont portées par la coordinatrice des sciences participatives au MNHN (Alexandra Villarroel-Parada). L’enquête sera accompagnée par Fanny Guillet, sociologue.

Description du stage

Des hypothèses sont déjà posées sur les raisons de la faible proportion de bagueuses titulaires d’un permis, comme par exemple : un moindre intérêt, une culture naturaliste différente selon le genre, une activité difficilement conciliable avec l’investissement familial, l’ambiance compétitrice ou toxique, l’absence de modèle féminin, les violences sexistes ou sexuelles.

Le stage proposé a pour objectif de réaliser une enquête auprès de l’ensemble de la communauté impliquée dans le baguage d’oiseaux (hommes, femmes, titulaires d’un permis ou volontaires en formation) afin d’identifier les ressorts du fort déséquilibre de genre. Il s’agira d’identifier les mécanismes potentiels, et éventuellement de vérifier les hypothèses posées, d’une part à partir des causalités exprimées par les enquêtées mais également par des séquences d’observation en situation de baguage. L’enquête portera également sur les freins et leviers envisagées par les membres de cette communauté.

Le matériau empirique sera confronté à la littérature sur les inégalités de genre, autant sur le plan des mécanismes à l’œuvre que sur les effets des dispositifs mis en place pour favoriser l’inclusivité de genre dans diverses sphères sociales. Cela permettra de produire une analyse située de cette dynamique dans le baguage, tout en portant attention aux effets attendus ou non déjà identifiés dans d’autres sphères d’activité.

Cette étude constitue la première étape d’un travail à plus long terme visant à favoriser l’inclusivité dans les pratiques de sciences et recherches participatives.

Les méthodologies privilégiées seront : (1) une enquête quantitative à destination de l’ensemble des participants au baguage (hommes ou femmes, qualifié.es ou non), via un formulaire en ligne ; (2) une enquête qualitative via des entretiens semi-directifs sur le terrain ou en visio. L’équipe de recherche mettra à disposition son réseau pour identifier les personnes à interviewer, ce qui offrira un accès particulièrement propice au terrain (des déplacements sur le terrain sont à prévoir). Le ou la stagiaire bénéficiera, outre les encadrant.e.s du stage, d’échanges réguliers avec l’équipe du CRBPO (Romain Lorrillière, Ingénieur de Recherche CNRS).

Compétences requises

– Formation en sociologie, niveau Master 2 (genre, environnement, écoféminisme) ;
– Expérience d’enquête par entretien ;
– Capacité d’analyse, de synthèse et de rédaction ;
– Des connaissances du milieu naturaliste seraient un plus.

Conditions de stage

– durée du stage : 6 mois
– date de début de stage : entre le 1er janvier 2025 et le 30 avril 2025
– convention de stage ou de mission professionnelle obligatoire
– indemnité mensuelle de stage : selon les barèmes en vigueur
– prise en charge d’éventuels frais de déplacement

Modalités de candidature

Faire parvenir un CV, lettre de motivation et relevé de notes de Master 1 avant le 7 décembre 2024 par mail à : fanny.guillet@mnhn.fr

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: fanny.guillet@mnhn.fr

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.