L’ensemble de l’offre est consultable ici de même que les règles de candidature:
https://adum.fr/as/ed/voirproposition.pl?langue=&matricule_prop=53877&site=ed_se

Une demande de financement a été déposée auprès de la Fondation Gingko abritée par la Fondation de France. Deux bourses sont financées par an. Les résultats sont attendus pour début juin. En cas de réponse négative de la Fondation, la thèse serait ouverte au concours pour les bourses ministérielles au mérite en accord avec l’École Doctorale « Sciences et Environnements » de l’Université de Bordeaux..

Voici le résumé de la thèse:
Le changement climatique pourrait ouvrir de nouveaux corridors migratoires, favorisant les mélanges de faune. L’ouverture du mythique passage du Nord-Ouest permettant de relier l’Océan Pacifique à l’Océan Atlantique via l’Arctique offrirait de nouvelles opportunités pour des repositionnements notables de la biodiversité aquatique. Plus au sud, le réchauffement climatique pourrait amener des espèces tropicales du Golfe de Guinée à venir coloniser l’Atlantique Nord-Est.
Les poissons migrateurs amphihalins constituent une composante « remarquable » de la biodiversité. Ils migrent entre la mer et les eaux douces pour effectuer leur cycle de vie, avec parfois des migrations sur des centaines à des milliers de kilomètres. Ces espèces emblématiques comptent les saumons, les truites, les aloses, les lamproies ou encore les esturgeons. Ils contribuent, en tant que traits d’union entre les rivières et les océans, à fournir des services écosystémiques aux communautés humaines le long du continuum Terre-Mer. Mais, beaucoup de ces espèces sont en déclin du fait d’un cumul de pressions s’exerçant à divers moments de leur cycle biologique. Face à cette situation alarmante, il est crucial d’évaluer l’arrivée de nouvelles espèces dans l’Atlantique Nord-Est.
Dans ce contexte, ce travail de thèse se propose d’évaluer la composition et la diversité de l’assemblage de poissons migrateurs amphihalins dans l’Atlantique Nord-Est en réponse au changement climatique en considérant explicitement l’importance de la population « source » émettrice de « propagules » dans le processus de colonisation par une espèce donnée. Les espèces migratrices amphihalines allochtones (exotiques) considérées dans ce travail sont celles du Pacifique Nord-Est, de l’Atlantique Nord-Ouest et du Golfe de Guinée. L’échelle spatiale choisie pour rendre compte de l’importance de la population « source » dans ce travail de modélisation est celle du bassin versant.
Premièrement, pour chaque bassin versant peuplé de la zone continentale native d’une espèce, il s’agira d’établir les préférenda environnementaux de la population sur la base de séries chronologiques pour ces facteurs. Ces « modèles » ainsi obtenus seront utilisés pour calculer la favorabilité des bassins versants de l’Europe de l’Ouest en fonction de la niche de la population « source » pour la fin du XXIe siècle. Ces projections pour les espèces « exotiques », combinées à celles obtenues pour les espèces autochtones de l’Atlantique Nord-Est, contribueront à estimer les risques de superposition de niche écologique et de calculer un turn-over potentiel d’espèces pour chaque bassin versant de la zone d’étude révélant ainsi les sous-régions les plus à risque de changements.
Le second volet portera sur la dynamique de colonisation en traitant de la dispersion de proche en proche à partir d’une population locale nouvellement installée. Ce volet reposera sur un modèle de distribution hybride couplant la favorabilité de l’habitat à un module de dynamique de population simplifié. Pour une population « source » donnée, chaque bassin versant calculé comme « favorable » dans l’Atlantique Nord-Est sera considéré comme une population nouvellement installée et constituera le point de dispersion initial dans les simulations du modèle hybride. Les résultats d’installation de nouvelles espèces des différentes combinatoires seront enfin assemblés pour nuancer les conclusions du premier volet en termes de potentiel d’expansion.
Le troisième volet, en collaboration avec des chercheur.e.s en sciences sociales, s’intéressera aux implications éthiques, économiques et écologiques de ces remaniements de faune piscicole. Il s’agira, au travers d’ateliers, de déterminer « les représentations sociales » et les « perceptions » des acteurs impliqués dans la connaissance des poissons migrateurs amphihalins ou de leur gestion face à ces changements simulés et de réfléchir aux actions à entreprendre pour limiter ou favoriser ces modifications.

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: geraldine.lassalle@inrae.fr

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