Pour favoriser la transition agro-écologique des élevages, il est nécessaire de réduire leur dépendance aux intrants externes, en particulier les aliments concentrés qui sont en compétition avec l’alimentation humaine, et les produits vétérinaires qui ont des effets toxiques sur l’environnement. Dans ce cadre, la sélection génétique d’animaux efficaces ou résistants aux maladies peut avoir un intérêt majeur [1]. En particulier chez les ovins, on a démontré la possibilité de sélectionner des animaux plus économes vis-à-vis de leur consommation de concentrés [2] ou plus résistants aux parasites gastro-intestinaux communément rencontrés au pâturage [3]. Ces animaux pourraient ainsi favoriser le développement de systèmes herbagers, peu dépendants d’intrants. Toutefois les relations génétiques entre ces différents caractères d’intérêt agro-écologique sont encore floues. Du point de vue de l’allocation des nutriments ingérés par l’animal, la sélection d’une meilleure efficacité alimentaire pourrait entrainer une hausse de la quantité de nutriments alloués aux fonctions productives (croissance, reproduction) au détriment des fonctions non-productives (y compris les fonctions immunitaires), et ainsi détériorer la résistance aux parasites. A l’inverse, la sélection pour une meilleure résistance aux parasites pourrait favoriser une plus grande allocation des nutriments ingérés vers l’immunité au détriment des fonctions productives, et ainsi détériorer le potentiel de production. Cet éventuel compromis entre fonctions risque d’être accentué au cours de certaines phases physiologiques associées à de forts besoins nutritionnels, en particulier autour de la mise-bas chez la brebis reproductrice. Pour caractériser ce compromis, une expérimentation d’infestation artificielle a été réalisée chez 96 brebis issues de sélections divergentes pour l’efficacité alimentaire (24 brebis très efficaces + 24 brebis peu efficaces) ou pour la résistance au parasitisme (24 brebis résistantes + 24 brebis sensibles). Les brebis ont été infestées simultanément 1 mois ½ avant la mise-bas et ont été vermifugées après 2 mois de lactation. Au cours de cette période, de nombreux caractères ont été mesurés de façon répétée chez les brebis : consommation d’aliments, poids, condition corporelle, nombre et croissance des agneaux, nombre d’œufs de parasites dans les fèces, ainsi que des paramètres sanguins liés à l’infestation. Le stage de recherche visera à (1) regrouper puis décrire statistiquement les données collectées, (2) analyser de façon séparée les réponses à l’infestation et les paramètres d’efficacité alimentaires, (3) mettre en relations les caractères mesurés pour détecter un éventuel compromis entre résistance au parasitisme et efficacité alimentaire.

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