Étude des motivations, des conditions d’émergence et d’organisation des mouvements citoyens pour l’environnement à l’échelle de la France métropolitaine

Début du contrat : dès que possible en 2025 (à partir de Février)
Durée : +/- 10 mois (selon l’expérience de la personne recrutée)
Localisation : AgroParisTech, site de Montpellier (34)

Mots-clés : Luttes écologiques, mobilisations citoyennes, enquêtes quantitatives et qualitatives, analyses statistiques et spatialisées, politiques publiques, valeurs environnementales

Contexte et objectifs de l’étude :
Dans la sphère académique, les mouvements citoyens pour l’environnement sont rarement étudiés de façon globale, ce qui limite la compréhension des dynamiques systémiques sous-jacentes et de leurs implications sociales, écologiques et économiques (Schmidt & Neyret 2019). En dehors de quelques travaux, comme ceux menés dans le cadre du projet de recherche Environmental Justice Organisations Liabilities and Trade (EJOLT) (Scheidel et al. 2020 ; Martinez-Alier 2021), la plupart des recherches se focalise sur des monographies de mouvements citoyens (Wallimann-Helmer et al. 2021).

De façon originale, nous avons proposé dans le cadre d’un projet de recherche pluridisciplinaire et pluriannuel , de mener une étude nationale des mouvements citoyens pour l’environnement à l’échelle de la France métropolitaine. Adopter une perspective à large échelle permettra de comparer les mouvements citoyens afin de mettre en lumière leurs sources de convergences, d’hétérogénéité, ainsi que leurs dimensions collectives.

La conduite de ce projet repose principalement sur la mobilisation et l’analyse de la base de données « des luttes » mise à jour par le média de l’écologie Reporterre (ci-après BDD Reporterre) et qui recense plus de 700 mouvements citoyens regroupés par catégories. Notre objectif est d’étudier les conditions d’émergence de ces mouvements à l’échelle des territoires, les modes d’organisation ainsi que les valeurs et les motivations des collectifs qui les portent. Ce projet implique une équipe pluridisciplinaire qui sera en appui au travail mené dans cette offre de travail (cf. liste des collaborateurs présentée en fin de ce document).

Méthodes et missions envisagées :
Cette étude s’appuie sur la conduite d’enquêtes à la fois quantitatives (menées en ligne) et qualitatives (menées sur le terrain), ainsi que sur l’analyse de données statistiques et géographiques. Pour cela, nous croisons des méthodes d’analyse économique à des approches de sociologie et de géographie.

Au cours de son travail, la personne recrutée aura en charge de mener les missions principales suivantes :

(1) Synthèse documentaire et bibliographique (lecture d’articles dont en anglais) et échanges avec des spécialistes du sujet afin de préparer l’enquête

(2) Préparation de l’enquête en ligne qui sera menée auprès de tous les collectifs engagés dans les luttes répertoriées dans la BDD Reporterre (élaboration et test du questionnaire)

(3) Lancement et suivi de l’enquête en ligne (échanges avec Reporterre, récupération des mailing list et recherches complémentaires pour une diffusion plus large, organisation des relances -dont par des voies complémentaires – et suivi des réponses, etc.)

(4) Analyses quantitatives et qualitatives des résultats via des traitements statistiques simples (type ACM, ACP) et plus complexes (régressions, etc.), et via des analyses qualitatives

(5) Croisement avec les résultats spatialisés issus du travail mené en amont par l’équipe du projet sur les conditions territoriales des territoires supports des luttes

(6) Identification des luttes et des collectifs qui seront étudiés en profondeur dans l’enquête qualitative qui sera menée dans un second temps dans le cadre d’une thèse de doctorat qui débutera à l’automne 2025

(7) Rédaction d’un rapport et d’une note de synthèse à destination de l’équipe du projet et de Reporterre.

Compétences techniques requises :
– Très bonne maîtrise des techniques et logiciels d’enquêtes (type Limesurvey) et des analyses statistiques sous R (simples et plus complexes) ;
– Bonnes compétences en gestion de bases de données et SIG si possible ;
– Bonnes capacités de synthèse et d’analyse ;
– Intérêt pour le milieu associatif et pour les questions écologiques et goût pour le travail pluridisciplinaire ;
– Bonne autonomie et possibilité de se déplacer dans les alentours de Montpellier pour rencontrer les différent.es chercheurs.ses et acteurs impliqué.es dans le projet ;
– Intérêt pour le travail opérationnel.

Profil recherché et diplôme requis :
Niveau Bac+5 minimum, et de préférence avec un doctorat (niv. Bac+8). Étant donné les tâches visées et les compétences recherchées, il n’est pas demandé de profil dans une discipline en particulier car différents profils peuvent correspondre selon la formation et l’expérience des personnes. Toutefois, des connaissances en géographie de l’environnement, ou en socio-économie écologique, ou encore en sociologie des mouvements sociaux et écologie politique, seront particulièrement appréciées. Selon le profil retenu, ce travail peut être mené en tant que recherche post-doctorale ou en tant que CDD qui pourrait ensuite aboutir à une thèse de doctorat sur le sujet (prévue en octobre 2025).

Conditions de travail :
La personne recrutée (à temps plein) sera basée au sein de la structure AgroParisTech sur le campus de Montpellier (648 Rue Jean-François Breton). La rémunération dépendra du profil retenu et de son expérience, et de la réglementation en vigueur.

Candidature : Envoyer un CV et une lettre de motivation par mail au contact ci-dessous avant le 20 janvier 2025.

Contact : Coralie Calvet, coralie.calvet@agroparistech.fr & Copie à calvetcoralie@gmail.com
Maîtresse de conférences en économie écologique, AgroParisTech & Université de Montpellier
UFR Gestion de l’Environnement, 648 Rue Jean-François Breton, 34 093 Montpellier
UMR MRM & UMR SENS

Collaborateurs académiques et opérationnels :
Vincent Devictor (écologue, CNRS, UMR ISEM), Ruppert Vimal (géographe, CNRS, UMR GEODE), Fanny Guillet (sociologue, CNRS, UMR CESCO), Brian Padilla (écologue, MNHN, UAR PATRINAT), Stanislas Rigal (écologue-biostatisticien, INRAE, UMR TETIS), Pierre Bieuzen (chargé de mission, ARB Occitanie), Anne-Charlotte Vaissière (économiste, CNRS, UMR ECOBIO), Joan Martinez-Alier (économiste, UAB, ICTA).

Références citées :
Martinez-Alier, J., (2021). Mapping ecological distribution conflicts: The EJAtlas. The Extractive Industries and Society. S2214790X21000289.
Schmidt, L., & Neyret, L. (2019). Justice environnementale et mobilisation locale : enjeux, acteurs et perspectives en France. In Presses Universitaires de Rennes.
Scheidel, A., Del Bene, Mingorria, Martinez-Alier, (2020). Environmental conflicts and defenders: A global overview. Global Environmental Change 63, 102–104.
Wallimann-Helmer, I., et al. (2021). « Responsibility for the Future: Justice in Environmental Decision-Making. » GAIA – Ecological Perspectives for Science and Society, 30(2), 126–128.

Le contenu de cette offre est la responsabilité de ses auteurs. Pour toute question relative à cette offre en particulier (date, lieu, mode de candidature, etc.), merci de les contacter directement. Un email de contact est disponible: coralie.calvet@agroparistech.fr et calvetcoralie@gmail.com

Pour toute autre question, vous pouvez contacter sfecodiff@sfecologie.org.