L’utilisation d’azote minéral, bien que maîtrisée, est de plus en plus remise en question en raison de la quantité importante d’énergie, souvent d’origine fossile, requise pour sa production industrielle. Cette forte dépendance énergétique pose en effet plusieurs problèmes : non seulement elle impacte l’environnement en contribuant aux émissions de gaz à effet de serre, mais elle rend aussi l’azote minéral vulnérable aux fluctuations des prix de l’énergie et aux risques liés à l’approvisionnement.
Face à ces défis, l’agriculture s’oriente vers des solutions plus durables et moins énergivores. Les légumineuses, par exemple, présentent de nombreux atouts pour répondre aux grands enjeux actuels de l’agriculture, notamment en ce qui concerne la gestion de la fertilité des sols. En plus de leur capacité à fixer naturellement l’azote atmosphérique grâce à la symbiose entre leurs racines et des bactéries spécialisées, elles contribuent à l’autonomie protéique des exploitations agricoles et à la diversification des systèmes de culture.
Cependant, l’introduction des légumineuses dans les rotations culturales n’est pas sans difficultés. Leur intégration est souvent freinée par la gestion des maladies et les incertitudes liées aux débouchés économiques, ce qui explique que les surfaces cultivées en légumineuses restent encore limitées. Malgré ces obstacles, ces plantes représentent des candidates prometteuses pour renforcer les services écosystémiques, notamment la pollinisation et la régulation naturelle des ravageurs, grâce à leur fourniture de nectar et de pollen. Cependant, ces aspects sont encore peu documentés.
C’est dans ce cadre que notre étude vise à évaluer l’impact de l’ajout de légumineuses (pois, féverole, soja, lentille) sur les agroécosystèmes agricoles du Nord de la France, notamment en analysant les communautés d’insectes, tant auxiliaires que ravageurs, qui leur sont associées. Le stage servira ainsi à renforcer les connaissances scientifiques sur les intérêts écologiques des légumineuses, en particulier leur rôle dans les dynamiques agro-écosystémiques.
Pour répondre à cet objectif, l’étudiant(e) devra :
(1) Prendre contact avec les agriculteurs d’un réseau déjà structuré et mettre en place des enquêtes pour décrire et catégoriser les différentes parcelles d’étude ;
(2) Réaliser une cartographie des parcelles d’étude, ainsi que de leur environnement ;
(3) Organiser une campagne terrain de relevés de l’entomofaune dans les parcelles d’étude via des dispositifs de piégeages passifs (pots barber + tentes Malaise) ;
(4) Trier les organismes piégés pour :
a. Déterminer à l’espèce les organismes de la famille des Carabidae
b. Envoyer au Laboratoire d’Eco-Entomologie d’Orléans, partenaire de l’étude, les autres organismes
(5) Analyser statistiquement les résultats obtenus afin de présenter la composition des communautés d’insectes, auxiliaires et ravageurs, associées aux parcelles d’étude.
Profil recherché :
Niveau bac+5 (Master 2 ou élève ingénieur(e)) en fin d’études en spécialité écologie et/ou agronomie. Ce travail implique de bonnes connaissances ou un intérêt marqué en écologie animale (notamment entomologie), éventuellement en agronomie. Le (la) candidat(e) devra faire preuve de rigueur et de curiosité, et avoir le sens de l’observation. Il (elle) devra apprécier le travail en autonomie, et sur le terrain. Des connaissances dans l’utilisation des logiciels R, RStudio et QGis (ou ArcGis) sont nécessaires pour mener à bien cette étude.
Lieu du stage : Institut Polytechnique UniLaSalle (campus de Beauvais), Oise (60)
Durée du stage : 6 mois
Période de stage : mars – août 2025
Contraintes particulières : stage de terrain nécessitant le permis B et la possession d’un véhicule (frais de déplacement remboursés sur justificatif)
Gratification : base légale, soit environ 600€/mois.
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