Contexte
Le déclin de la biodiversité des milieux agricoles et les impasses rencontrées par les agriculteurs dans la gestion chimique des ravageurs incite à l’identification et à la mise en œuvre de nouveaux moyens de gestion fondés sur un renforcement de processus de régulation s’appuyant sur la biodiversité comme levier. Il a été montré que des systèmes de culture reposant sur un usage réduit ou nul des pesticides et du travail du sol, ainsi que sur une plus grande diversité végétale cultivée permettent d’accroître la biodiversité dans les parcelles (Henneron et al., 2015). Ainsi, certains systèmes de culture, comme l’agriculture de conservation des sols, sont favorables aux invertébrés (Wezel et al., 2014) et peuvent offrir de bonnes conditions d’habitats au sein des parcelles dans les moments critiques, comme en hiver. En revanche, lorsque les pratiques sont plus intensives et limitent la présence d’habitats favorables (Rusch et al., 2010), les invertébrés pourraient être fortement influencés par la présence d’un habitat semi-naturel, comme une bande fleurie, à proximité. Ainsi nous formulons l’hypothèse suivante : les habitats dans les bandes fleuries et dans les parcelles pourraient être complémentaires lorsque les pratiques dans les parcelles sont perturbatrices et il y pourrait y avoir un effet synergique lorsqu’elles sont favorables à la biodiversité. Ces interactions entre systèmes de culture et bandes fleuries pourraient conduire à une augmentation de la régulation biologique des ravageurs. Afin d’évaluer les effets combinés des aménagements fleuris et des systèmes de culture, un réseau d’une trentaine d’agriculteurs a été mis en place en 2017. Les agriculteurs ont été choisis afin d’étudier une diversité de systèmes de culture.
Missions
Le stage a pour objectif de participer à la quantification des effets de systèmes de culture contrastés et de bandes fleuries sur l’hivernation des arthropodes épigés. Il contribuera également à la compréhension des interactions pouvant exister entre les bandes fleuries et les systèmes de culture dans les parcelles adjacentes (par exemple, une complémentarité d’habitats).
Des tentes à émergence ont été placées durant les printemps 2021 et 2022, dans des bandes fleuries et des parcelles, cultivées selon différents systèmes de culture. Les arthropodes émergés ont été triés et identifiés. Parallèlement, une caractérisation des états du milieu et des habitats a été effectuée. Des enquêtes ont été réalisées auprès des agriculteurs. Elles permettront de décrire les systèmes de culture via des gradients de perturbations qu’il faudra caractériser.
Le ou la stagiaire participera à l’identification d’organismes épigés et réalisera le traitement des données permettant de mettre en relation systèmes de culture et communautés d’arthropodes présentes. Ce stage permettra au (à la) stagiaire d’acquérir une expérience sur (i) l’identification d’invertébrés, (ii) l’analyse et la description de systèmes de grandes cultures et (iii) le traitement de données agronomiques et écologiques.
Profil recherché
En formation ingénieur ou master 2. Le stagiaire devra avoir des connaissances en agronomie et en écologie. Il devra faire preuve de beaucoup de rigueur, d’autonomie et d’organisation. Des connaissances sur les méthodes d’analyse de jeux de données en écologie des communautés sont requises, avec un plus pour des connaissances en entomologie.
Conditions de travail
Le stage est proposé pour une durée de six mois, entre mars et septembre 2025.
Indemnisation de stage : 600 € mensuels environ, selon la réglementation en vigueur.
Lettre de motivation et CV à envoyer à Antoine Gardarin, en précisant vos dates de disponibilité pour le stage :
UMR Agronomie INRAE – AgroParisTech
22, place de l’agronomie – Bâtiment F – 91 123 Palaiseau
antoine.gardarin@inrae.fr
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