Problématique
La loi Climat et résilience fixe un objectif de « zéro artificialisation nette » (ZAN) en 2050. Celui-ci doit se traduire dans les documents d’urbanisme par une réduction progressive des surfaces imperméabilisées. Si les effets de l’imperméabilisation des sols sont bien documentés dans la littérature scientifique, ce n’est pas le cas des effets de la désimperméabilisation. Le projet PermeaSol a été monté sous l’impulsion conjointe de l’Eurométropole de Strasbourg et de laboratoires de recherche : le laboratoire des sciences de l’Ingénieur, de l’Informatique et de l’Imagerie (ICube), le laboratoire Ecologie, Systématique et Evolution (ESE) et le Laboratoire Image, Ville, Environnement (LIVE). Ce projet propose donc d’étudier la trajectoire de sols de parkings débitumés : dans quelle mesure cette intervention modifie les effets causés par l’imperméabilisation et permet de développer un écosystème fonctionnel à l’échelle de quelques années ?
Permeasol porte sur deux anciens parkings de la Ceinture verte de Strasbourg dont la moitié de la surface a été débitumée fin 2023 (Traitement) et l’autre maintenue bitumée (Contrôle). Le dispositif inclue aussi une prairie urbaine strasbourgeoise, comme référence. Ces sites font l’objet d’un suivi pluri annuel, dans le cadre d’une thèse, portant sur les caractéristiques physico-chimiques des sols, leur diversité et l’activité microbiologique mais aussi la diversité spécifique de la végétation développée.
Le stage participera à l’évaluation intégrée de la trajectoire d’un sol après désimperméabilisation et portera sur la réponse fonctionnelle de la végétation. L’objectif est d’évaluer les conséquences de la désimperméabilisation sur les fonctions de croissance, de reproduction et de survie des plantes. Ces mesures serviront à comparer l’impact des différents traitements sur la fitness (valeur sélective) d’espèces végétales communes à toutes les zones d’étude. Dans le contexte d’une prochaine augmentation du nombre de désimperméabilisations en ville, cette étude permettra d’améliorer la visibilité qu’ont les collectivités sur le devenir et la pertinence de ce genre d’intervention.
Mission du/de la stagiaire
Le.a stagiaire devra identifier et mesurer les traits fonctionnels d’espèces communes aux zones de référence, bitumées et débitumées. Iel réalisera une recherche bibliographique sur les traits les plus pertinents à utiliser pour évaluer les fonctions de croissance, survie et reproduction des plantes en milieu urbain. Puis à partir des relevés déjà réalisés, iel pourra identifier les plantes sur lesquelles seront appliquées les mesures des traits sélectionnés. Pour cela la création d’un protocole expérimental adapté en fonction de la revue bibliographique et des connaissances pré existantes sera nécessaire. Iel réalisera les mesures des traits sur le terrain et analysera les données obtenues.
Le.a stagiaire pourra aussi participer à la session de terrain complète de Permeasol en mai 2025 (prélèvement de sols, mesure d’infiltration de l’eau, inventaires floristiques, mesures d’émissions de CO2 du sol).
Calendrier prévisionnel : Bibliographie, sélection des traits, élaboration du protocole expérimental : Mars – Avril 2025 || Mise en place du protocole expérimental (terrain et laboratoire selon traits sélectionnés) : Mai 2025 || Analyse, exploitation et valorisation des données : Juin – Août 2025.
Délivrables : Rapport de stage de M2 || InSitu (document de vulgarisation des résultats auprès des opérationnels/élus) de la Zone Atelier Environnementale Urbaine (ZAEU) || Participation à la rédaction d’un article scientifique
Profil et compétences souhaitées
Ce stage de master 2 en écologie requiert un.e étudiant.e très rigoureux.se dans le travail expérimental et les mesures morphologiques, à l’aise avec l’environnement de programmation R, ayant des connaissances dans l’analyse fonctionnelle des populations et de l’intérêt pour la botanique. De bonnes capacités rédactionnelles et de synthèses ainsi qu’un intérêt prononcé pour la recherche et les questions de conservation de la nature en ville sont souhaités.
Lieu, période et durée du stage
La.le stagiaire sera accueilli.e à l’Institut de Botanique de l’Université de Strasbourg, dans le Laboratoire Image Ville Environnement (UMR 7362 Unistra, CNRS). Iel y sera co-encadré.e par Lisa Le Moller (doctorante) et Audrey Muratet (Maitresse de conférences). La durée du stage est de 6 mois et débutera en mars 2025. Il sera gratifié à hauteur de la grille règlementaire du CNRS.
Candidatures
Envoyer CV et lettre de motivation à Lisa Le Moller (lisa.le-moller@strasbourg.eu) et à Audrey Muratet (audrey.muratet@live-cnrs.unistra.fr)
Les réponses sont à transmettre avant le 29 novembre 2024.
Références
Adobati F., Garda E., Soil releasing as key to rethink water spaces in urban planning, City, Terrritory and Architecture (7), 2020.
Balasooriya, B. L. W. K. et al. Biomonitoring of urban habitat quality by anatomical and chemical leaf characteristics. Environ. Exp. Bot. 65, 386–394 (2009).
Brandt, A. J., Leahy, S. C., Zimmerman, N. M. & Burns, J. H. Plant trait expression responds to establishment timing. Oecologia 178, 525–536 (2015).
Cochard, A. et al. Intraspecific trait variation in grassland plant communities along urban-rural gradients. Urban Ecosyst. 22, 583–591 (2019).Désimperméabilisation :
Maienza A., Ungaro F., Baronti S., Colzi I., Giagnoni L., Gonelli C., Renella G., Ugolini F., Calzolari C., Biological Restoration of Urban soils after De-Sealing Interventions, Agriculture (11), 2021.
Renella G., Evolution of Physico-Chemical Properties, Microbial Biomass and Microbial Activity of an Urban Soil after De-sealing, Agriculture (10 :12, 596), 2020.
Ugolini, F. et al. Assessing the influence of topsoil and technosol characteristics on plant growth for the green regeneration of urban built sites. J. Environ. Manage. 273, 111168 (2020).
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