La Société Française d’Ecologie (SFE) vous propose cette semaine le regard de Gilles Pison, Directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED), sur la dynamique de la population mondiale.
MERCI DE PARTICIPER à ces regards et débats sur la biodiversité en postant vos commentaires et questions après cet article. Les auteurs vous répondront et une synthèse des contributions sera ajoutée après chaque article.
Croissance de la population humaine :
le point sur les perspectives démographiques mondiales
d’ici la fin du siècle
par Gilles Pison
Directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED)
Regard R33, édité par Anne Teyssèdre
Mots clés : population mondiale, démographie/dynamique, facteur d’impact, biodiversité.
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L’émergence de l’espèce humaine et son formidable accroissement numérique a sans nul doute modifié la biodiversité qui, en son absence, aurait évolué de façon différente. Le nombre des hommes doit continuer de croître dans les prochaines années et la question se pose de leur impact sur la biodiversité. Nous nous contenterons ici d’alimenter le débat en indiquant quelles sont les perspectives démographiques mondiales d’ici la fin du siècle. Celles que publient les démographes annoncent une poursuite de la croissance pendant encore quelques temps, mais à un rythme décélérant d’année en année. L’humanité n’échapperait pas à un surcroît de 1 à 5 milliards d’habitants d’ici un siècle, mais elle ne devrait probablement plus guère alors augmenter. Sur quoi repose ce pronostic ? Une fois le total mondial arrivé à 10 milliards, la situation sera-t-elle ensuite figée partout ? Tentons ici de faire la part des certitudes et des interrogations.
L’évolution démographique mondiale : les leçons du passé
Pour explorer le futur, il est utile d’avoir en tête les évolutions passées. La population mondiale se compte en milliards d’habitants et s’accroît rapidement que depuis deux siècles. Pendant presque toute son histoire, elle n’en a compté que quelques centaines de milliers ou quelques millions, et elle n’a augmenté que très lentement. Approchant du milliard à la fin du XVIIIe, c’est seulement alors qu’elle se met à augmenter rapidement. Elle franchit le milliard vers 1800, puis atteint deux milliards en 1927, trois milliards en 1960, quatre milliards en 1974, cinq milliards en 1987, six milliards en 1999, sept milliards en 2011 (figures 1 et 2). Au début de la décennie 2010, elle augmente chaque année de 79 millions d’humains (1,2%), en raison des 137 millions de naissances (375 000 par jour, soit 4,3 par seconde) auxquelles il faut retrancher 58 millions de décès (160 000 par jour, soit 1,8 par seconde).
A ce rythme (1,2% par an), la population double en près de soixante ans. S’il se maintenait, les 7 milliards de 2011 deviendraient 14 milliards en 2071, 28 milliards en 2131, etc. Si les Nations unies prévoient dans leur projection moyenne que la population mondiale sera « seulement » de 10 milliards en 2100 (les scénarios haut et bas encadrant ce scénario moyen conduisant respectivement à 16 et 6 milliards en 2100 – figure 2) et qu’elle pourrait se stabiliser à terme, c’est qu’elles supposent que tous les pays vont connaître une transition démographique selon un modèle qui implique la stabilisation de la population après une phase de croissance rapide (figure 3). Penchons-nous sur ce modèle qui rend compte des évolutions observées dans les pays du Nord.
D’un équilibre à l’autre : la transition démographique
La population n’augmentait pas ou que très faiblement jusqu’il y a deux siècles, en raison d’un quasi-équilibre entre les naissances et les décès. De violentes crises de mortalité, au gré des épidémies et des famines, faisaient osciller la durée de vie moyenne entre 20 et 25 ans, en raison notamment d’une très forte mortalité infantile. Il fallait pour équilibrer cette mortalité une fécondité moyenne élevée, de l’ordre de 6 enfants par femme. Cet équilibre a été rompu il y a deux siècles dans le monde occidental. Avec l’essor économique, les premiers progrès de l’hygiène et de la médecine, ainsi que la mise en place des grands États modernes, les épidémies et les famines disparaissent progressivement d’Europe et d’Amérique du Nord. La mortalité, notamment infantile, diminue.
Les familles étant toujours aussi nombreuses, les naissances excèdent dorénavant les décès et la population s’accroît (figure 3). Après une ou plusieurs générations, les adultes prennent conscience que la plupart des enfants échappent désormais à la mort. Les enfants deviennent par ailleurs une charge dès lors qu’il faut les envoyer à l’école jusqu’à un âge croissant.
Avec la diffusion des idées du siècle des Lumières, qui prônent l’individualisme et la critique des contraintes religieuses, un nouveau comportement se répand à travers l’Europe et l’Amérique du Nord, la limitation volontaire des naissances. Le nombre d’enfants par femme diminue. Mais la mortalité poursuivant sa baisse, les naissances restent supérieures aux décès et la population continue de croître. Ce n’est que dans les générations ultérieures que cette croissance se ralentit progressivement, lorsque le nombre de décès se stabilise et est rejoint par celui des naissances. La « transition démographique », comme on appelle ces changements des conditions de vie et des comportements, est alors terminée. Dans l’équilibre théorique moderne, qui n’a encore été observé dans aucun pays mais vers lequel tendent les pays développés, la fécondité serait proche de deux enfants par femme, la durée de vie moyenne égale ou supérieure à 70 ans. Les naissances égaleraient à peu près les décès.
Cette histoire que les pays aujourd’hui développés ont connue, les autres pays la vivent à leur tour, ce qui explique que leur population soit en pleine expansion et alimente la croissance démographique mondiale.
La croissance démographique va se poursuivre tout en décélérant
La population mondiale continue d’augmenter, mais à un rythme de plus en plus faible (figure 4). La croissance démographique a atteint un maximum de plus de 2% par an il y a cinquante ans, elle a diminué de moitié depuis (1,1% en 2012) et devrait continuer de baisser jusqu’à la quasi-stabilisation de la population mondiale dans un siècle autour de 10 milliards d’habitants d’après le scénario moyen des Nations unies (figure 2).
L’accélération de la croissance démographique depuis deux siècles tient à l’entrée successive des différentes régions du monde dans la transition démographique. Le maximum d’il y a cinquante ans correspond à une période où la fécondité était encore élevée dans tous les pays du Sud, les femmes y mettant au monde entre 5 et 7 enfants en moyenne chacune. Ces pays avaient vu leur mortalité baisser depuis quelques années ou décennies en raison des avancées de l’hygiène et de la médecine et des progrès socioéconomiques, même si elle restait beaucoup plus élevée que dans les pays du Nord. Il en résultait un excédent des naissances sur les décès qui alimentait une croissance démographique soutenue.
Ce phénomène était connu à l’époque des démographes, le grand public n’en ayant pris conscience que quelques années plus tard lorsqu’il lui a été présenté comme une « explosion démographique ». Plus justement, c’était le signe que les pays du Sud entraient à leur tour dans la transition démographique, de façon plus rapide que les pays du Nord quelques décennies ou un siècle auparavant. Des taux d’accroissement de l’ordre de 3% par an (doublement en 23 ans) n’étaient pas rares, alors que dans l’Europe de 1880 à 1914, ceux qui restaient durablement autour de 1,5% par an étaient exceptionnels.
Les démographes anticipaient le fait que la baisse de la mortalité dans les pays du Sud serait suivie tôt ou tard d’une baisse de la fécondité, comme cela avait été le cas dans les pays riches. La limitation volontaire des naissances avait mis du temps à se diffuser en Occident – apparue dès la fin du XVIIIe siècle dans certains pays, bien avant la contraception moderne, elle n’a touché l’ensemble de la population que dans la deuxième partie du XXe siècle – et les démographes pensaient qu’il en serait de même dans les pays du Sud, même avec des programmes de contrôle des naissances. Ils étaient confortés dans cette idée par les ethnologues qui décrivaient les sociétés de ces pays comme très attachées aux familles nombreuses et nullement prêtes à limiter leurs naissances.
Une surprise : la chute rapide de la fécondité en Asie et en Amérique latine
Les démographes ont été surpris quand les enquêtes ont révélé que la fécondité avait commencé à baisser très rapidement dans beaucoup de pays d’Asie et d’Amérique latine dans les années 1960 et 1970. Ils ont dû notamment revoir sensiblement à la baisse leur projection démographique pour ces continents, même si cette baisse de fécondité n’entraînait pas une baisse immédiate de la croissance en raison de l’inertie démographique – tant que la population est jeune et compte une proportion importante de jeunes adultes, même si chaque couple a peu d’enfants, le nombre total de naissances reste élevé.
Un des résultats est qu’en 2010 la fécondité mondiale n’est plus que de 2,5 enfants en moyenne par femme, soit deux fois moins qu’en 1950 (5 enfants). Mais la moyenne actuelle de 2,5 enfants recouvre une grande diversité de situations (figure 5). La fécondité est la plus basse à Taïwan (0,9 enfants par femme) et la plus élevée au Niger (7 enfants). Dans la plupart des pays ou régions du monde incluant bon nombre de régions du Sud et rassemblant au total plus de la moitié de l’humanité, la fécondité se situe en dessous du seuil de remplacement de 2,1 enfants par femme. C’est le cas en Tunisie (2,0 enfants par femme), au Brésil (1,8), en Iran (1,7), en Chine et en Thaïlande (1,6). Même en Inde, où la moyenne est de 2,6 enfants par femme, plusieurs États rassemblant au total plusieurs centaines de millions d’habitants (dont l’Andhra Pradesh, le Bengale occidental, le Karnataka, le Kerala, le Maharashtra, le Pendjab et le Tamil Nadu) sont aussi tombés sous le seuil de remplacement (2,1 enfants par femme).
Parmi les régions à (encore) forte fécondité, supérieure à quatre enfants par femme, on trouve presque toute l’Afrique subsaharienne et les régions se situant dans une bande allant de l’Afghanistan jusqu’au Nord de l’Inde en passant par le Pakistan. Il s’agit pour la plupart des régions les moins développées de la planète. C’est là que l’accroissement de population sera le plus important au cours de ce siècle, même si la limitation volontaire des naissances devrait s’y généraliser à terme comme partout ailleurs.
L’essor démographique de l’Afrique malgré le sida
L’un des grands changements démographiques à venir est le formidable accroissement de la population de l’Afrique qui, Afrique du Nord comprise, pourrait plus que quadrupler en un siècle, passant de 800 millions d’habitants en 2000 à 3,6 milliards en 2100 d’après le scénario moyen des Nations unies. Alors qu’un homme sur sept vit aujourd’hui en Afrique, ce sera probablement un sur quatre en 2050 et peut-être un sur trois en 2100. L’accroissement devrait être particulièrement important en Afrique au sud du Sahara où la population pourrait passer d’un peu moins de 700 millions d’habitants en 2000 à près de 3,4 milliards en 2100 d’après ce même scénario.
Comment est-ce possible dans cette région ravagée par l’épidémie de sida ? La mortalité a effectivement temporairement augmenté en Afrique au sud du Sahara et l’espérance de vie diminué. Mais la fécondité y est encore élevée, assurant un excédent des naissances sur les décès important malgré la hausse de la mortalité. Les démographes prennent bien en compte dans leurs projections la hausse de la mortalité dans cette région tout en anticipant un retour progressif à une meilleure situation au fur et à mesure des progrès dans la lutte contre l’épidémie. Le lourd tribut payé par l’Afrique à l’épidémie de sida n’aura au total guère remis en cause sa vitalité démographique, et même avec une croissance un temps ralentie, elle ne devrait pas échapper à une multiplication de sa population d’ici un siècle comme déjà mentionné.
La baisse de la fécondité, amorcée dans les années 1980 dans quelques pays d’Afrique australe et orientale, se diffuse lentement ailleurs au sud du Sahara, et touche les villes plus que les campagnes, où vit encore la majorité de la population. Le Kenya a été l’un des premiers pays d’Afrique de l’Est à connaître une diminution sensible de sa fécondité – passée de plus de 8 enfants en moyenne par femme en 1970 à un peu plus de 5 dans les années 1990, mais la baisse semble s’être arrêtée ou avoir fortement ralenti depuis une dizaine d’années sans qu’on en comprenne bien les raisons. Il est possible que les changements prennent finalement plus de temps en Afrique qu’en Asie et en Amérique latine. Les Nations unies en ont bien tenu compte quand elles ont révisé récemment à la hausse leurs projections démographiques pour l’Afrique.
Si la baisse de la fécondité en Afrique est pour l’instant plus lente que celle observée il y a quelques décennies en Asie et en Amérique latine (figure 6), cela ne vient pas d’un refus de la contraception. Beaucoup de femmes africaines, même à la campagne, souhaitent limiter ou espacer leurs naissances, mais souvent elles ne bénéficient pas de services adaptés pour y arriver. Quant aux programmes nationaux de limitation des naissances, ils sont peu efficaces. Ils manquent de moyens, et surtout souffrent d’un manque de motivation de leurs responsables et des personnels chargés de les mettre en œuvre sur le terrain. Beaucoup ne sont pas persuadés de l’intérêt de limiter les naissances y compris au plus haut niveau de l’État. C’est là l’une des différences avec l’Asie et l’Amérique latine des années 1960 et 1970, et l’un des obstacles à lever si l’on veut que la fécondité baisse plus rapidement en Afrique subsaharienne.
L’urbanisation croissante de l’humanité
L’humanité a franchi un seuil historique en 2007. Désormais, la majorité des humains vivent en ville, alors que jusque là, ils étaient une minorité. Seulement un homme sur dix vivait en ville en 1900, et trois sur dix en 1950. De cinq sur dix en 2007, ils devraient être six sur dix en 2030 (Nations unies, 2010). L’urbanisation progressive du monde devrait se poursuivre. Tout l’accroissement démographique à venir devrait être absorbé par les villes, de plus en plus nombreuses et de plus en plus grandes. Bien que les villes n’aient jamais renfermé qu’une part mineure de la biodiversité, celle-ci fait l’objet d’une attention croissante, c’est en effet celle-ci que côtoient les humains de plus en plus (1).
Pour ce qui est de la campagne, la population humaine y vivant ne devrait plus guère augmenter, elle pourrait même diminuer (figure 7). Il n’est pas sûr pour autant que la biodiversité des espaces ruraux soit de ce fait plus facile à protéger.
L’urbanisation est plus ou moins avancée selon les continents : les plus développés, l’Europe, l’Amérique du Nord, sont aussi les plus urbanisés (70 à 80% de la population y vit en ville), mais l’Amérique Latine, quoique moins développée, est également très urbanisée (77%). En revanche, l’Afrique et l’Asie comptent encore une majorité de ruraux. Mais les urbains devraient bientôt y être majoritaires comme ailleurs, et ces continents, les plus peuplés, abriteront demain la majorité des grandes cités.
(1) : Sur le plan écologique, notons surtout que les populations urbaines en expansion exercent un impact indirect croissant sur les écosystèmes non urbains, via leur demande croissante en ressources alimentaires, matérielles et énergétiques (note de l’éditrice).
Conclusion
L’avenir de la population mondiale est en grande partie tracé à court terme. Les projections démographiques sont en effet relativement sûres lorsqu’il s’agit d’annoncer l’effectif de la population dans les dix, vingt ou trente prochaines années. La plupart des hommes qui vivront alors sont en effet déjà nés, on connaît leur nombre et on peut estimer sans trop d’erreurs la part de ceux qui ne seront plus en vie. Concernant les nouveaux nés qui viendront s’ajouter, leur nombre peut également être estimé car les femmes qui mettront au monde des enfants dans les 20 prochaines années sont déjà nées, on connaît leur effectif et on peut faire également une hypothèse sur leur fécondité. Au-delà des cinquante prochaines années, l’avenir est en revanche plein d’interrogations, sans modèle sur lequel s’appuyer. Celui de la transition démographique, qui a fait ses preuves pour les évolutions des deux derniers siècles, ne nous est plus guère utile à cet horizon lointain.
Si l’on peut dès maintenant réfléchir à l’équilibre à trouver à long terme, l’urgence est au court terme – les cinquante prochaines années. Il est illusoire de penser pouvoir beaucoup agir sur le nombre des hommes à cet horizon. Si la taille de la population mondiale augmente, c’est à un rythme décélérant de lui-même, une fraction croissante des humains ayant fait le choix d’avoir peu d’enfants auxquels assurer une vie longue et de qualité. L’humanité n’échappera cependant pas à un surcroît de 1 à 3 milliards d’habitants d’ici un demi-siècle, en raison de l’inertie démographique que nul ne peut empêcher. Il est possible d’agir en revanche sur les modes de vie, et ceci sans attendre, afin de les rendre plus respectueux de l’environnement et plus économes en ressources. La vraie question, celle dont dépend la survie de l’espèce humaine à terme, est finalement moins celle du nombre des hommes que celle de leur mode de vie.
Bibliographie
• Nations unies, 2011 – Division de la Population, World Population Prospects: the 2010 Revision (http://esa.un.org/unpd/wpp/).
• Nations unies, 2010 – Division de la Population, World Urbanization Prospects: The 2009 Revision (http://esa.un.org/unpd/wup/index.htm)
• Pison G, 2009 – Atlas de la population mondiale, Editions Autrement, 80 p.
• Pison G, 2011 – « Tous les pays du monde (2011) » Population & Sociétés, n° 480, juillet-août 2011 (http://www.ined.fr/fr/ressources_documentation/publications/pop_soc/bdd/publication/1543/).
• Pison G, 2011 – « Sept milliards d’êtres humains aujourd’hui, combien demain ? » Population et Sociétés, octobre 2011, 482: 1-4. (http://www.ined.fr/fr/ressources_documentation/publications/pop_soc/bdd/publication/1555/).
• Vallin J et Caselli G, 2004 – « Les projections de population mondiale des Nations unies ». In Caselli, Vallin, Wunch (eds.) Démographie : analyse et synthèse, volume V, chapitre 77, Institut national d’études démographiques, pp 339-403.
Pour en savoir plus sur la population mondiale avec l’INED
Sur le site internet de l’INED (www.ined.fr), les rubriques « Tout savoir sur la population » et « Population en chiffres » offrent de nombreuses informations sur la population mondiale :
• Avec « La population et moi » découvrez votre place au sein de la population mondiale,
• avec « La population en chiffres » accédez aux statistiques de population des Nations unies, naviguez d’un pays à l’autre, visionnez les évolutions dans le temps, classez et comparez les pays,
• avec « La population en cartes » affichez les cartes mondiales d’une trentaine d’indicateurs démographiques et visualisez les évolutions depuis 1950,
• avec le simulateur de population projetez-vous dans l’avenir en introduisant vos propres hypothèses.
Le site de l’INED offre également des animations, vidéos, fiches pédagogiques et publications sur la population mondiale.
Article édité par Anne Teyssèdre
Merci, c’est très intéressant, et assez simplifié pour que l’on comprenne facilement.
Merci de cet exposé remarquablement clair et pédagogique.
Un détail m’intrigue: comment interpréter la légère remonté de la fécondité en Amérique du nord et, semble-t-il, en Europe, après qu’elle soit tombée sous le seuil de remplacement de 2.1 enfant ?
La hausse de l’indicateur de fécondité dans de nombreux pays développés pourrait laisser penser que les couples ont de plus en plus d’enfants. Paradoxalement, ce n’est pas le cas. Ils ont le même nombre d’enfants que ceux d’il y a trente ans, mais ils les ont plus tardivement. Ce report des maternités a déprimé un temps les naissances et l’indicateur de fécondité. La cessation de ce mouvement entraîne désormais leur remontée. Pour en savoir plus, je vous conseille la lecture de l’article suivant :
– « France 2008 : pourquoi le nombre de naissances continue-t-il d’augmenter ? » (Gilles Pison) http://www.ined.fr/fr/ressources_documentation/publications/pop_soc/bdd/publication/1452/.
Sur le sujet de l’évolution de la fécondité dans les pays développés, vous pouvez aussi lire :
– « Deux enfants par femme dans la France de 2010 : la fécondité serait-elle insensible à la crise économique ? » (Gilles Pison) http://www.ined.fr/fr/ressources_documentation/publications/pop_soc/bdd/publication/1536/
– « La fécondité remonte dans les pays de l’OCDE : est-ce dû au progrès économique ? » (Angela Luci, Olivier Thévenon) http://www.ined.fr/fr/ressources_documentation/publications/pop_soc/bdd/publication/1551/
Gilles Pison
Bonjour Gilles,
et merci pour cet exposé clair et bien construit. Les projections démographiques pour l’Afrique de 2010 à 2100 cependant m’étonnent.
D’un point de vue écologique en effet, comment concilier le quadruplement prévu de la population africaine, jusqu’à 3,5 milliards d’individus environ en 2100 – soit la moitié de l’effectif mondial actuel et un tiers de la population mondiale prévue en 2100 – avec les contraintes environnementales (incontournables) sur les écosystèmes terrestres et marins, en Afrique et ailleurs, et donc avec la limitation à venir des ressources agricoles et halieutiques produites ou importées en Afrique ?
En bref, est-ce que les démographes de l’INED ou des Nations Unies ont pris en compte dans ces projections qui me semblent élevées :
– la limitation de la productivité primaire nette (végétale) en Afrique et à l’échelle mondiale, et l’éventualité d’une prochaine saturation de la fraction de cette production primaire utilisée par les humains (HANPP), actuellement estimée à 25% de la production primaire mondiale ?
– la vulnérabilité des écosystèmes tropicaux, notamment agricoles, au réchauffement climatique en cours ? Et en particulier, la boucle de rétroaction positive entre déforestation, aridification régionale et réchauffement climatique global, envisagée à partir de 20% de déforestation pour l’Amazonie, et à partir d’un seuil à établir pour le Bassin du Congo ?
– l’augmentation de la consommation énergétique et alimentaire prévue (déjà en cours) dans les pays émergents très peuplés – Chine, Inde, Brésil, … ?
– les tensions intra- et internationales croissantes, en Afrique notamment, pour le partage des ressources en eau (et autres ressources), qui devraient s’aggraver avec le réchauffement climatique (et avec la raréfaction/le prix des autres ressources) ?
Ou bien, les démographes tiennent-ils pour acquis une augmentation suffisante des ressources agricoles en Afrique et sur les autres continents, autorisant la croissance démographique africaine et mondiale escomptée ? Si oui, par quel(s) mécanisme(s) (compatibles avec les points énumérés ci-dessus) ?
[Ou encore : Ne peut-on envisager une réduction importante de la fécondité/natalité en Afrique subsaharienne dans les décennies qui viennent, semblable à celles qui ont eu lieu Amérique latine et en Asie dans les années 1970 (cf. votre figure 6), permettant aux sociétés africaines en développement de s’ajuster à la capacité biotique limitée d’écosystèmes plus arides, et de tendre vers une autonomie alimentaire ? ]
Cordialement, Anne
Bonjour Anne,
Les projections démographiques, que ce soit pour l’Afrique ou pour toute autre région du monde, reposent sur des hypothèses d’évolution de la fécondité et de la mortalité où des facteurs comme la densité de population ou les ressources agricoles n’interviennent pas. Ces facteurs peuvent certes avoir une influence, mais on ne la connaît pas bien et il est donc difficile de les intégrer dans les modèles. Le Club de Rome avait bien tenté de le faire dans son rapport « Halte à la croissance » dans les années 1970, mais cela avait été un échec. Dans les projections démographiques courantes, on se contente de faire évoluer la fécondité et la mortalité selon le modèle de la transition démographique tel qu’il est décrit dans mon article.
Si la fécondité a baissé en Amérique latine et en Asie dans les années 1970 et 1980, et antérieurement dans les pays développés, ce n’est pas parce que la densité de population y atteignait des niveaux insoutenables. Cela vient du choix des familles d’avoir moins d’enfants. Si presque partout sur la planète les couples aspirent à la famille de petite taille, c’est en raison des changements socio-économiques. La baisse de la mortalité, notamment celle des enfants, fait que la plupart des nouveau-nés échappent dorénavant à la mort et qu’il n’est plus besoin de mettre au monde beaucoup d’enfants pour qu’il en reste de vivants. Dès le moment par ailleurs que les filles vont à l’école et acquièrent une qualification, elles souhaitent exercer un métier tout en ayant des enfants, ce qui est difficile avec une famille nombreuse. Les parents souhaitent enfin une vie meilleure pour leurs enfants que celle qu’ils ont connue, ce qui demande des investissements et sacrifices là-aussi difficiles à réaliser avec beaucoup d’enfants.
Les habitants d’Afrique sub-saharienne ont commencé à faire ce choix de la famille de petite taille. Mais la stabilisation de la population qui en résultera n’aura lieu que dans un siècle en raison de l’inertie démographique. D’ici là, la population pourrait avoir quadruplé. Et l’Afrique abriter un tiers de l’humanité. Est-ce trop ? Est-ce que sept milliards d’habitants au total aujourd’hui sur la planète, ou dix milliards, demain, c’est trop ? Les avis divergent car nul n’est capable de dire quel est le nombre optimal d’individus que notre planète est capable d’accueillir. Il y a deux siècles, nous n’étions qu’un milliard et la proportion de personnes qui mourrait de faim était beaucoup plus importante.
De façon paradoxale, la population mondiale a été multipliée par sept depuis deux siècles sans que les conditions de vie s’aggravent, au contraire, elles se sont améliorées dans l’ensemble. On arrivera sans doute à nourrir 10 milliards d’habitants demain aussi bien, voire mieux, que 7 milliards aujourd’hui, y compris 3 à 4 milliards vivant en Afrique. La question est plutôt de savoir comment ils vivront ? Le milliard d’individus vivant dans les pays industrialisés du Nord est en effet à lui seul à l’origine de l’essentiel du réchauffement climatique survenu jusqu’ici. Très gourmand en ressources énergétiques et très polluant, son mode de vie n’est pas applicable à une population de 7 milliards.
Les pays du Nord ont une responsabilité d’autant plus grande qu’ils servent de modèle au reste de la planète. En changeant leur mode de vie en faveur d’un développement plus économe et respectueux de l’environnement, ils montreront aussi la voie à suivre au reste du monde.
Bonjour Gilles,
Il est clair aujourd’hui que le « modèle » de consommation occidental n’est pas durable, et que les habitants des pays développés doivent réduire leur impact sur les écosystèmes mondiaux (cf. par exemple le regard n°4 sur cette plateforme). Le problème cependant est que les écosystèmes tropicaux sont particulièrement vulnérables au réchauffement climatique en cours, quels qu’en soient les responsables, et d’autre part que la part de la productivité primaire/végétale utilisable par les humains à l’échelle mondiale est limitée. Si la capacité biotique des écosystèmes d’Afrique est dépassée dans les décennies qui viennent par l’effectif de populations en expansion rapide, dans un climat plus aride, celles-ci dépendront des importations de ressources alimentaires, elles-mêmes limitées au niveau mondial…
Bien sûr, il est difficile de faire des projections démographiques probables en l’absence de connaissance précise sur l’impact du réchauffement climatique sur les écosystèmes tropicaux, selon son amplitude, et sur les limites de la production primaire appropriable par les humains (HANPP) (40% ? plus, moins ?). Mais il devrait être possible de construire des scénarios démographiques conditionnels, basés sur différentes valeurs du réchauffement mondial en 2050 et/ou sur différentes valeurs maximum de cette HANPP. De tels scénarios existent-ils ?
Cordialement, Anne
Dans son texte « Fin de la croissance démographique » rédigé pour le livre collectif « Le Développement durable à découvert », qui vient de paraître aux éditions du CNRS (sous la direction de A. Euzen, L. Eymard et F. Gail, octobre 2013), le démographe Hervé Le Bras estime quant à lui vraisemblable « la possibilité d’une surestimation de la croissance future de ces régions [Afrique nord tropicale et sahélienne] par les Nations Unies », et souligne que les services nationaux de statistique ont généralement sous-estimé la rapidité des baisses de fécondité.
Si Hervé Le Bras veut intervenir et en dire plus sur ce sujet, il est le bienvenu sur cette plateforme !
Anne T.
Enfin un résumé clair et détaillé qui permet de comprendre d’où viennent tous ces modèles et tous ces chiffres que l’on nous sert. Sujet très intéressant, et à mon grand étonnement ne s’achève pas sur une note fataliste. Merci.
Cet article est intéressant, mais les projections pour le futur poursuivent simplement les tendances actuelles, sans comprendre d’ou elles viennent.
Le facteur énergétique pourtant essentiel n’est pas du tout abordé, et pourtant, les données dont on dispose montrent qu’au contraire le scénario le plus probable est une diminution de la population à partir des années 30 par manque de ressources primaires. Les émeutes de la faim de 2008 (200 millions de personnes sous alimentées quand même) ne sont qu’un prélude, même si c’était un accident relativement évitable.
Manque d’eau, manque de terres arables, manque de pétrole (essence, engrais, pesticides) …
Les solutions sont quoi ?
* gaz de schiste ultra polluant et consommateur d’eau et hydrates de méthanes ultra couteux
* géo engeneering pour contrôler le climat
* OGM
* manger des insectes
Géant !
Gilles Pison m’informe qu’il ne peut répondre davantage sur la question des projections mondiales ou par région pour 2050, car il n’en sait pas plus que ce qu’il a écrit dans cet article en ligne et dans sa réponse du 25 juin ci-dessus.
Sur le conseil d’un autre expert, j’ai exploré un peu le site de l’IIASA (International Institute for Applied System Analysis).
Les principaux modèles et outils utilisés pour bâtir les projections sont présentés (en anglais) sur cette page :
http://www.iiasa.ac.at/web/home/research/modelsData/PopulationProjections/POP.en.html
et les projections pour le 21e siècle (jusqu’à 2100) résumées sur celle-ci, qui devrait être bientôt actualisée j’imagine :
http://www.iiasa.ac.at/web/home/research/modelsData/PopulationProjections/POP.en.html
Et voici pour les anglophones intéressés par ces recherches, modèles et projections, la page des récentes publications de l’IIASA, renvoyant aussi à d’autres publications dans le domaine: http://www.iiasa.ac.at/web/home/resources/publications/Publications.en.html
Bonjour Gilles,
En quoi l’urbanisation croissante de l’humanité décrite dans ce texte constitue un facteur limitant ou non limitant de dynamique de la population?
Merci
Bonjour Philippe,
L’urbanisation croissante de l’humanité est à la fois un des facteurs de la croissance démographique et sans doute aussi une de ses conséquences. Les liens entre les deux sont multiples. Pour ce qui est de l’effet de l’urbanisation sur la croissance démographique, d’un côté, c’est en ville que l’offre de santé est la meilleure et la mortalité la plus faible, ce qui favorise un taux de croissance élevé. Mais d’un autre côté, les conditions de vie en ville sont différentes de celles des campagnes. Les logements sont plus petits et plus chers, les coûts de scolarité des enfants plus élevés, le salariat féminin plus développé, avec finalement les familles limitant le nombre de leurs enfants, ce qui conduit à terme à une croissance plus faible.
Bonjour,
J’ai cherché sur plusieurs sites cette information : Sachant qu’en 1987 il y avait 5 milliards d’êtres humains, je voudrais savoir le nombre de femmes et d’hommes.
Merci d’avance pour votre réponse.
Bonjour,
Il y a à peu près le même nombre de femmes que d’hommes sur Terre. Mais dans le détail, il y a légèrement plus d’hommes : 102 hommes pour 100 femmes (en 2013). De façon encore plus précise, sur 1000 personnes, 504 sont des hommes (50,4 %) et 496 des femmes (49,6 %). Il naît un peu plus de garçons que de filles : 107 garçons pour 100 filles. Mais les garçons meurent plus que les filles ; c’est vrai dans l’enfance, mais aussi à l’âge adulte. Il arrive donc un âge où les hommes et les femmes sont en nombre égal : en France, c’est à 25 ans (en 2013). Au-delà de cet âge, ce sont les femmes qui sont plus nombreuses, l’écart se creusant avec l’âge. Ainsi, en France, 7 centenaires sur 8 sont des femmes (en 2013).
Bonjour,
Remarque : cette réponse de Gilles néglige le déséquilibre actuel des naissances en Asie (Chine et Inde principalement), lié aux avortements sélectifs de foetus filles, et qui cause un déficit actuel d’environ 100 millions de femmes à l’échelle mondiale ( cf par ex : http://www.geopopulation.com/20100521/demographie-asie-le-desequilibre-des-naissances-et-ses-consequences-sur-les-populations/ ). En Chine, par exemple, le sex-ratio est actuellement de 122 hommes pour 100 femmes.
Le diagnostic prénatal étant apparu dans les années 1980, les avortements sélectifs n’avaient encore que peu d’effets sur le sex-ratio des populations humaines en 1987 – mais ils suivaient un nombre difficile à chiffrer d’infanticides sélectifs de nouveaux-nés filles, antérieurs à cette technologie (d’où le cri d’alarme d’Amartya Sen à ce sujet en 1990)… Le sex-ratio (nombre d’hommes par femme) à l’échelle mondiale à cette date était en tout cas proche de 1, comme l’a répondu Gilles, soit environ 2,5 milliards de personnes de chaque sexe.
Bonjour Anne,
Lorsque j’écris qu’il naît 107 garçons pour 100 filles à l’échelle de la planète, contrairement à ce vous écrivez dans votre remarque, je prends bien en compte l’augmentation récente de la proportion de garçons à la naissance dans une partie du monde.
Pour ceux qui sont intéressés par cette question, je conseille la lecture de mon article « Choisir le sexe de son enfant ? » paru en 2011 dans l’ouvrage « Dictionnaire de démographie et des sciences de la population » (sous la direction de France Meslé, Laurent Toulemon, Jacques Véron) Paris, Armand Colin, ou d’un article que j’ai publié sur le sujet en 2004, donc plus ancien, mais qui a l’avantage d’être accessible en ligne : « Moins de naissances mais un garçon à tout prix : l’avortement sélectif des filles en Asie » Population & Sociétés, n° 404, p. 1-4. http://www.ined.fr/fr/ressources_documentation/publications/pop_soc/bdd/publication/503/
Voici des extraits de mon article « Choisir le sexe de son enfant ? » :
Est-il possible de choisir le sexe de son enfant ? Quelles seraient les conséquences si tout le monde le faisait ? En résulterait-il un déséquilibre démographique ? des tensions sociales ? un bouleversement des relations entre les sexes ? Faut-il interdire ce choix pour des raisons morales, sachant que dans beaucoup de pays tout un chacun est aujourd’hui libre de choisir le nombre de ses enfants et le moment pour les avoir, grâce à la contraception et à l’avortement ? Ces questions étaient assez théoriques jusqu’au début des années 1980, puisqu’il n’y avait pas moyen d’influer le hasard selon lequel un enfant mis au monde a une chance sur deux d’être un garçon et une sur deux d’être une fille. Elles se posent aujourd’hui de façon concrète alors que le sexe des enfants fait l’objet de sélection à large échelle par les parents dans une partie de l’Asie.
L’avortement plutôt que l’infanticide
La masculinité anormalement élevée des naissances en Chine et en Corée du Sud pourrait aussi s’expliquer par l’infanticide des petites filles. Cette pratique est signalée depuis longtemps en Chine et dans d’autres pays d’Asie et elle s’accompagne souvent de la non-déclaration de la naissance de l’enfant éliminé, ce qui contribue au déficit apparent de filles dans les statistiques. Mais la masculinité des naissances était à peu près normale dans les années 1970, signe que la pratique de l’infanticide des petites filles avait reculé ou n’était pas aussi répandu qu’on l’imaginait. La possibilité, depuis les années 1980, d’un avortement en cas d’embryon féminin permet d’éviter l’infanticide et doit contribuer à en diminuer encore la fréquence. On ne peut expliquer l’augmentation de la masculinité des naissances depuis 1980 par la non-déclaration des filles : si certaines ne sont pas enregistrées à l’état civil lors de leur naissance, peu d’entre elles échappent ensuite au recensement de la population étant donné le soin mis à le réaliser. On attribue aussi parfois la responsabilité de l’augmentation de la proportion de garçons en Chine à la politique coercitive de l’enfant unique. Il est vrai que les familles répugnaient à avoir une fille unique, mais la politique officielle correspondait aussi à leur souhait d’avoir peu d’enfants. D’ailleurs, un déséquilibre des sexes similaire à celui de la Chine est apparu à la même époque en Corée du Sud et à Taïwan, sans politique de l’enfant unique. Il est apparu aussi à Hong Kong avant le retour à la Chine et dans les familles d’origine chinoise ou coréenne aux États-Unis. L’augmentation de la masculinité des naissances depuis les années 1980 tient en réalité à la conjonction de trois phénomènes: la réduction de la taille des familles, la volonté d’avoir un garçon à tout prix et la diffusion de l’échographie (Pison, 2004).
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Quant aux perspectives démographiques, elles sont à revoir si le déséquilibre perdure : lorsque les générations auront l’âge d’avoir des enfants, ce qui ne devrait pas tarder, les femmes, peu nombreuses, mettront peu d’enfants au monde au total, et surtout peu de filles, insuffisamment pour remplacer leur génération – avec 105 garçons pour 100 filles, il faut déjà 2,1 enfants en moyenne par femme pour assurer le remplacement, avec 120 garçons pour 100 filles, il en faut 2,25. La croissance démographique des pays concernés pourrait ralentir plus vite qu’annoncé et le vieillissement démographique y être plus rapide. A l’échelle mondiale, la population plafonnerait plus tôt que prévu, et à un niveau moins élevé.
Bonjour Gilles,
Dans ma réponse d’hier, je ne doutais bien sûr pas de votre connaissance du sujet. Je m’étonnais seulement un peu que vous n’ayez pas mentionné ce déséquilibre du sex-ratio en Asie, lié à la préférence culturelle pour les garçons (et à la politique de l’enfant unique par foyer en Chine) ainsi qu’à l’évolution des techniques périnatales de sélection du sexe des nouveaux-nés (voire d’infanticide ou de mal-traitance des petites filles), qui malgré ses conséquences mineures sur le sex-ratio mondial me semble un sujet important aux plans social, démographique et culturel.
Bien cordialement,
Anne
Je suis toujours très surpris par les « prévisions » des experts; elles présupposent que ce qui vient de se passer est le modèle absolu pour prévoir le futur, et une réflexion immédiate nie ce scénario: les arbres ne montent pas jusqu’au ciel… Les conséquences du réchauffement climatique risquent d’induire une pénurie alimentaire sans précédent dans l’histoire, certains experts évoquent déjà le chiffre de 850 millions de gens privées des ressources alimentaires nécessaire à leur survie.
Dés lors une question subsidiaire apparait: « combien de temps ces gens qui meurent de faim mettront-ils à envahir de manière plus où moins violente les pays dits « riches » et quelles seront les conséquences de cette violence sur le nombre de morts?
le mouvement du sud vers le nord à déjà commencé (il y a quelques centaines de milliers d’années me direz-vous!) mais ce qui se passe du coté de lampédusa devrait nous donner à réfléchir. Non l’accroissement indéfini de la population mondiale n’est pas inéluctable, et sa fin risque de prendre des allures de cataclysme, prévoir l’avenir est une science particulièrement inexacte. Seul Dieu si il existe, peut savoir de quoi demain sera fait…